Epicure
EXEMPLES DE RECHERCHE
Parmi nos désirs, les uns sont naturels et les autres vains. Parmi les désirs naturels, il y en a qui sont nécessaires, et d'autres dont l'objet n'est que naturel, sans être nécessaires. Parmi les nécessaires, il y en a qui regardent notre bonheur, d'autres la tranquillité continue du corps, d'autres enfin l'entretien de la vie. Une théorie exacte de ces désirs sait ce qu'il faut fuir ou rechercher pour la santé du corps et pour la paix de l'âme : deux choses qui constituent tout notre bonheur. Car tout ce que nous faisons dans la vie se rapporte à ces deux points : écarter la souffrance et atteindre la tranquillité de l'âme. Quand nous les avons atteints, il n'y a plus en nous de trouble ni d'agitations : l'être vivant n'a rien de plus à acquérir ni à rechercher pour compléter son bien-être. Nous ne ressentons le besoin du plaisir que quand la privation nous cause quelque douleur. Dès que nous ne sommes plus remués par cette douleur, nous n'avons plus de désirs. C'est pour cela que nous disons que le plaisir est le commencement et la fin du bonheur de la vie : c'est le plaisir qui a été reconnu comme bien principal et conforme à notre nature. C'est du plaisir qu'il faut partir pour déterminer ce qu'il faut rechercher ou fuir [...]. Quoique tout plaisir soit un bien en soi, parce qu'il convient à notre nature, il y a cependant des plaisirs qu'il faut se refuser. De même, quoique toute douleur soit un mal en soi, il y a cependant des douleurs qu'il faut embrasser. C'est à la raison à considérer la nature des choses, à peser les avantages et les inconvénients. Epicure
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Selon la nature, le désir est limité : seule l'âme est susceptible de déraisonner, et non le corps. Il faut donc, pour atteindre le bonheur défini par l'ataraxie (absence de troubles), distinguer les désirs et leur donner la satisfaction qu'ils méritent en revenant à la mesure définie par la nature.
La classification opérée par Épicure dégage trois grandes familles de désirs :
– Les désirs naturels et nécessaires tendent à l'apaisement d'une douleur. Leur satisfaction est vitale mais aisée, et elle produit l'équilibre du corps, donc de l'âme également. Les désirs naturels peuvent être nécessaires à la vie même (faim, soif, etc.), au bien-être du corps (vêtements, abris, etc.) ou au bonheur (philosophie, amitié).
– Les désirs naturels mais non nécessaires (« simplement naturels ») font varier la volupté, mais doivent être l'objet d'un usage modéré. Ce sont principalement le désir sexuel et le désir de contempler des belles choses, c'est-à-dire le désir esthétique.
– Les désirs ni naturels ni nécessaires sont les désirs « vains » qui détruisent toujours l'équilibre du corps et de l'âme, car étant illimités par nature, ils ne sont susceptibles ni d'un usage modéré ni d'une satisfaction possible. Il s'agit avant tout du désir d'immortalité, mais aussi du désir de gloire et autres passions sociales.
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