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EXEMPLES DE RECHERCHE
Je ne crois pas avoir aucune contradiction à craindre, en accordant à l'homme la seule vertu naturelle, qu'ait été forcé de reconnaître le détracteur le plus outré des vertus humaines. Je parle de la pitié, disposition convenable à des êtres aussi faibles, et sujets à autant de maux que nous le sommes ; vertu d'autant plus universelle et d'autant plus utile à l'homme qu'elle précède en lui l'usage de toute réflexion [...] Il est donc bien certain que la pitié est un sentiment naturel qui, modérant dans chaque individu l'activité de l'amour de soi-même, concourt à la conservation de toute l'espèce. C'est elle qui nous porte sans réflexion au secours de ceux que nous voyons souffrir : c'est elle qui, dans l'état de nature, tient lieu de Lois, de moeurs, et de vertu, avec cet avantage que nul n'est tenté de désobéir à sa douce voix : c'est elle qui détournera tout sauvage robuste d'enlever à un faible enfant, ou à un vieillard infirme, sa subsistance acquise avec peine, si lui-même espère pouvoir trouver la sienne ailleurs : c'est elle qui, au lieu de cette maxime sublime de justice raisonnée ; fais à autrui comme tu veux qu'on te fasse, inspire à tous les hommes cette autre maxime de bonté naturelle bien moins parfaite, mais plus utile peut-être que la précédente. Fais ton bien avec le moindre mal d'autrui qu'il est possible. C'est en un mot dans ce sentiment naturel, plutôt que dans des arguments subtils, qu'il faut chercher la cause de la répugnance que tout homme éprouverait à mal faire, même indépendamment des maximes de l'éducation. Quoi qu'il puisse appartenir à Socrate, et aux esprits de sa trempe, d'acquérir de la vertu par raison, il y a longtemps que le genre humain ne serait plus, si sa conservation n'eut dépendu que des raisonnements de ceux qui le composent. ROUSSEAU
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Rousseau s’attaque ici à un problème philosophique assez important. Il s’agit de savoir si l’homme est de nature à faire le bien ou à faire le mal. L’époque de Diderot cherche en effet des principes qui peuvent réguler les passions des hommes et à les faire vivre ensemble en harmonie, dans une société. Chaque homme cherche en effet son propre bonheur dans la vie, met en œuvre les moyens pour s’assurer de son existence et des satisfactions de son besoin. Or, dans cette quête autrui est un obstacle. Comment alors peut-on modérer cet égoïsme qui peut être destructeur ? Pour Rousseau, l’homme possède naturellement un sentiment, une passion qui lui permet de ne pas faire de mal à autrui, plus que de mesure. Ce sentiment est la pitié. Mais comment la définir ? Comment arrive-t-elle à donner une règle pour permettre la conservation de l’humanité ? Est-elle différente de la raison ? Cette dernière n’est-elle pas celle qui peut réussir à modérer l’amour de soi ?
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• En quoi la maxime « fais à autrui comme tu veux qu'on te fasse » peut-elle être appréhendée comme « une maxime sublime de justice raisonnée » ?
• En quoi la maxime « fais ton bien avec le moindre mal d'autrui qu'il est possible » peut-elle être appréhendée comme « une maxime de bonté naturelle », inspirée par la pitié ?
• Cette maxime est-elle illustrée par Rousseau plus avant dans le texte ?
— Que pensez-vous du temps des verbes (présent et futur) ?
• En quoi peut-on appréhender que la deuxième maxime est bien moins parfaite mais plus utile (que la première) ?
• Qu'est-ce que Rousseau cherche à faire apparaître ?
S'agit-il de la pitié en elle-même ?
• Que pensez-vous de la thèse et de l'argumentation de Rousseau ?
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