Introduction. La conception que l'on s'est faite de la nature de l'image mentale et de son rôle dans la vie de l'esprit a beaucoup varié. Essayons de marquer les principales étapes de cette évolution et de faire le point des conceptions actuelles.
I. L'image-cliché. L'image a joué jadis un grand rôle dans la psychologie empiriste, notamment dans celle de HUME et de TAINE. On connaît la formule de celui-ci, selon laquelle « l'esprit agissant est un polypier d'images mutuellement dépendantes « (De l'intelligence), tout comme le corps vivant est « un polypier de cellules «. Quant à l'image elle-même, elle n'est, selon TAINE, qu'un écho affaibli de la sensation première, elle en est aussi le substitut : « Des images d'un certain genre constituent les souvenirs, c'est-à-dire connaissance des événements passés. Des images associées aux sensations des divers sens constituent les perceptions acquises... Des images d'un certain genre et associées d'une certaine façon constituent les prévisions, c'est-à-dire la connaissance des événements futurs «. — L'image était définie ainsi comme une représentation purement statique, une sorte de cliché ou de copie de la sensation, dont les combinaisons mécaniques engendreraient tous les processus de la vie mentale. Une telle conception était solidaire d'une théorie atomiste et mécaniste de la vie de l'esprit, qui est aujourd'hui dépassée.
Ce mot a trois sens: A) Il désigne toute substance matérielle que l'homme peut percevoir et qui existe en dehors de lui. En ce sens, un corps possède une masse, occupe un espace et a trois dimensions. B) Il désigne le corps humain, dont les propriétés physiques font l'objet d'études anatomo-physiologiques. C) Il désigne enfin cet épace occupé par la pensée de chacun.
La notion d'esprit revêt plusieurs sens. Elle désigne d'une part l'intellect, la raison, la pensée. Elle désigne d'autre part l'âme, l'être immatériel qui constitue notre intériorité, notre personnalité. Les philosophes classiques ne faisaient pas de différence entre les deux: l'âme, qui relève du sentiment que nous avons de nous-mêmes, est aussi le siège de la pensée. C'est peut-être une indication qu'affectivité et raison sont plus étroitement unies qu'on ne le croit, dans l'esprit, précisément.