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Andromaque Et je le plains encore !

Publié le 12/04/2014

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Andromaque Et je le plains encore ! Et, pour comble d'ennui, Mon coeur, mon lâche coeur s'intéresse pour lui Je tremble au seul penser du coup qui le menace, Et, prête à me venger, je lui fais déjà grâce. Non, ne révoquons point l'arrêt de mon courroux : Qu'il périsse ! Aussi bien il ne vit plus pour nous. Le perfide triomphe et se rit de ma rage Il pense voir en pleurs dissiper cet orage ; Il croit que, toujours faible et d'un coeur incertain, Je parerai d'un bras les coups de l'autre main. Il juge encor de moi par mes bontés passées. Mais plutôt le perfide a bien d'autres pensées. Triomphant dans le temple, il ne s'informe pas Si l'on souhaite ailleurs sa vie ou son trépas. Il me laisse, l'ingrat ! Cet embarras funeste. Non, non, encore un coup : laissons agir Oreste. Qu'il meure, puisqu'enfin il a dû le prévoir, Et puisqu'il m'a forcée enfin à le vouloir. A le vouloir ? Hé quoi ! C'est donc moi qui l'ordonne ? Sa mort sera l'effet de l'amour d'Hermione ? Ce prince, dont mon coeur se faisait autrefois Avec tant de plaisir redire les exploits, A qui même en secret je m'étais destinée Avant qu'on eût conclu ce fatal hyménée, Je n'ai donc traversé tant de mers, tant d'États, Que pour venir si loin préparer son trépas, L'assassiner, le perdre ? Ah ! Devant qu'il expire... SCENE IIHERMIONE, CLÉONE. HERMIONE. Ah ! Qu'ai-je fait, Cléone ? et que viens-tu me dire ? Que fait Pyrrhus ? CLÉONE. Il est au comble de ses voeux, Le plus fier des mortels et le plus amoureux. Je l'ai vu vers le temple, où son hymen s'apprête, Mener en conquérant sa nouvelle conquête ; SCENE IIHERMIONE, CLÉONE. 53 Andromaque Et, d'un oeil où brillaient sa joie et son espoir, S'enivrer en marchant du plaisir de la voir. Andromaque, au travers de mille cris de joie, Porte jusqu'aux autels le souvenir de Troie : Incapable toujours d'aimer et de haïr, Sans joie et sans murmure elle semble obéir. HERMIONE. Et l'ingrat ? Jusqu'au bout il a poussé l'outrage ? Mais as-tu bien, Cléone, observé son visage ? Goûte-t-il des plaisirs tranquilles et parfaits ? N'a-t-il point détourné ses yeux vers le palais ? Dis-moi, ne t'es-tu point présentée à sa vue ? L'ingrat a-t-il rougi lorsqu'il t'a reconnue ? Son trouble avouait-il son infidélité A-t-il jusqu'à la fin soutenu sa fierté ? CLÉONE. Madame, il ne voit rien : son salut et sa gloire Semblent être avec vous sortis de sa mémoire. Sans songer qui le suit, ennemis ou sujets, Il poursuit seulement ses amoureux projets. Autour du fils d'Hector il a rangé sa garde, Et croit que c'est lui seul que le péril regarde. Phoenix même en répond, qui l'a conduit exprès Dans un fort éloigné du temple et du palais. Voilà ,dans ses transports,le seul soin qui lui reste. HERMIONE. Le perfide ! Il mourra. Mais que t'a dit Oreste ? CLÉONE. Oreste avec ses Grecs dans le temple est entré. HERMIONE. Hé bien ! A me venger n'est-il pas préparé ? CLÉONE. Je ne sais. SCENE IIHERMIONE, CLÉONE. 54
andromaque

« Et, d'un oeil où brillaient sa joie et son espoir, S'enivrer en marchant du plaisir de la voir.

Andromaque, au travers de mille cris de joie, Porte jusqu'aux autels le souvenir de Troie : Incapable toujours d'aimer et de haïr, Sans joie et sans murmure elle semble obéir.

HERMIONE.

Et l'ingrat ? Jusqu'au bout il a poussé l'outrage ? Mais as-tu bien, Cléone, observé son visage ? Goûte-t-il des plaisirs tranquilles et parfaits ? N'a-t-il point détourné ses yeux vers le palais ? Dis-moi, ne t'es-tu point présentée à sa vue ? L'ingrat a-t-il rougi lorsqu'il t'a reconnue ? Son trouble avouait-il son infidélité A-t-il jusqu'à la fin soutenu sa fierté ? CLÉONE.

Madame, il ne voit rien : son salut et sa gloire Semblent être avec vous sortis de sa mémoire.

Sans songer qui le suit, ennemis ou sujets, Il poursuit seulement ses amoureux projets.

Autour du fils d'Hector il a rangé sa garde, Et croit que c'est lui seul que le péril regarde.

Phoenix même en répond, qui l'a conduit exprès Dans un fort éloigné du temple et du palais.

Voilà ,dans ses transports,le seul soin qui lui reste.

HERMIONE.

Le perfide ! Il mourra.

Mais que t'a dit Oreste ? CLÉONE.

Oreste avec ses Grecs dans le temple est entré.

HERMIONE.

Hé bien ! A me venger n'est-il pas préparé ? CLÉONE.

Je ne sais.

Andromaque SCENE II\24HERMIONE, CLÉONE.

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