entendez-vous bien ?
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
«
vérité.
–Monseigneur, ditdeMouy, jevous jure…
– Ne jurez pas,monsieur ; lareligion reformée défenddefaire desserments, etsurtout defaux serments.
de
Mouy fronça lesourcil.
– Je vous disque jesais tout, reprit leduc.
deMouy continua desetaire.
– Vous endoutez ? repritleprince avecuneaffectueuse insistance.Ehbien, moncherdeMouy, ilfaut vous
convaincre.
Voyons,vousallezjuger sije me trompe.
Avez-vous ounon proposé àmon beau-frère Henri,là,tout
à l’heure (leduc étendit lamain dansladirection delachambre duBéarnais), votresecours etcelui desvôtres
pour leréinstaller danssaroyauté deNavarre ?
de Mouy regarda leduc d’un aireffaré.
– Propositions qu’ilarefusées avecterreur ! deMouy demeura stupéfait.
– Avez-vous alorsinvoqué votreancienne amitié,lesouvenir delareligion commune ? Avez-vousmême
alors leurré leroi deNavarre d’unespoir bienbrillant, sibrillant qu’ilenaété ébloui, del’espoir d’atteindre àla
couronne deFrance ? Hein ?dites,suis-je bieninformé ? Est-celàce que vous êtesvenu proposer auBéarnais ?
– Monseigneur ! s’écriadeMouy, c’estsibien celaquejeme demande encemoment mêmesije ne dois pas
dire àVotre Altesse Royalequ’elleenamenti ! provoquer danscette chambre uncombat sansmerci, etassurer
ainsi parlamort denous deux l’extinction deceterrible secret !
– Doucement, monbrave deMouy, doucement, ditleduc d’Alençon sanschanger devisage, sansfaire le
moindre mouvement àcette terrible menace ; lesecret s’éteindra mieuxentrenoussinous vivons tousdeux que
si l’un denous meurt.
Écoutez-moi etcessez detourmenter ainsilapoignée devotre épée.
Pourlatroisième fois,
je vous disque vous êtesavec unami ; répondez donccomme àun ami.
Voyons, leroi deNavarre n’a-t-ilpas
refusé toutceque vous luiavez offert ?
– Oui, Monseigneur, etjel’avoue, puisque cetaveu nepeut compromettre quemoi.
– N’avez-vous pascrié ensortant desachambre eten foulant auxpieds votrechapeau, qu’ilétait unprince
lâche etindigne dedemeurer votrechef ?
– C’est vrai,Monseigneur, j’aiditcela.
– Ah ! c’est vrai ! Vousl’avouez, enfin ?
– Oui.
– Et c’est toujours votreavis ?
– Plus quejamais, Monseigneur !
– Eh bien, moi,moi,monsieur deMouy, moi,troisième filsdeHenri II,moi, filsdeFrance, suis-jeassezbon
gentilhomme pourcommander àvos soldats, voyons ? etjugez-vous quejesuis assez loyalpourquevous
puissiez compter surmaparole ?
– Vous, Monseigneur ! vous,lechef deshuguenots ?
– Pourquoi pas ?C’estl’époque desconversions, vouslesavez.
Henris’estbien faitcatholique, jepuis bien
me faire protestant, moi.
– Oui, sans doute, Monseigneur ; maisj’attends quevous m’expliquiez…
– Rien deplus simple, etjevais vous direendeux mots lapolitique detout lemonde.
» Mon frère Charles tueleshuguenots pourrégner pluslargement.
Monfrère d’Anjou leslaisse tuerparce
qu’il doitsuccéder àmon frère Charles, etque, comme vouslesavez, monfrère Charles estsouvent malade.
Mais moi… etc’est toutdifférent, moiquinerégnerai jamais,enFrance dumoins, attendu quej’aideux aînés
devant moi ;moiquelahaine dema mère etde mes frères, plusencore quelaloi delanature, éloigne dutrône ;
moi quinedois prétendre àaucune affection defamille, àaucune gloire,àaucun royaume ; moiqui,cependant,
porte uncœur aussinoble quemes aînés ; ehbien ! deMouy ! moi,jeveux chercher àme tailler avecmon épée
un royaume danscette France qu’ilscouvrent desang.
» Or, voilà ceque jeveux, moi,deMouy, écoutez. » Jeveux êtreroideNavarre, nonparlanaissance, mais
par l’élection.
Etremarquez bienquevous n’avez aucune objection àfaire àcela, carjene suis pasusurpateur,
puisque monfrère refuse vosoffres, et,s’ensevelissant danssatorpeur, reconnaît hautement queceroyaume de
Navarre n’estqu’une fiction.
AvecHenri deBéarn, vousn’avez rien ;avecmoi, vous avezuneépée etun nom.
François d’Alençon, filsdeFrance, sauvegarde toussescompagnons outous sescomplices, commeilvous plaira
de les appeler.
Ehbien, quedites-vous decette offre, monsieur deMouy ?
– Je dis qu’elle m’éblouit, Monseigneur.
– de Mouy, deMouy, nousaurons biendesobstacles àvaincre.
Nevous montrez doncpasdèsl’abord si
exigeant etsidifficile enversunfils deroi etun frère deroi qui vient àvous.
– Monseigneur, lachose seraitdéjàfaite sij’étais seulàsoutenir mesidées ; maisnous avons unconseil, etsi
brillante quesoitl’offre, peut-être mêmeàcause decela, leschefs duparti n’yadhéreront-ils passans condition.
– Ceci estautre chose, etlaréponse estd’un cœur honnête etd’un esprit prudent.
Àla façon dontjeviens
d’agir, deMouy, vousavezdûreconnaître maprobité.
Traitez-moi doncdevotre côtéenhomme qu’onestime et
non enprince qu’onflatte.
deMouy, ai-jedeschances ?
– Sur maparole, Monseigneur, etpuisque VotreAltesse veutquejelui donne monavis,Votre Altesse lesa
toutes depuis queleroi deNavarre arefusé l’offrequej’étais venuluifaire.
Mais, jevous lerépète, Monseigneur,.
»
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