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faire rire les dames.

Publié le 04/11/2013

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faire rire les dames. Quant à La Mole, il avait déjà trouvé deux fois l'occasion de baiser l'écharpe blanche à frange d'or de arguerite sans que cette action, faite avec l'adresse ordinaire aux amants, eût été vue de plus de trois ou quatre ersonnes. On arriva vers huit heures et un quart à Bondy. Le premier soin de Charles IX fut de s'informer si le sanglier avait tenu. Le sanglier était à sa bauge, et le piqueur qui l'avait détourné répondait de lui. Une collation était prête. Le roi but un verre de vin de Hongrie. Charles IX invita les dames à se mettre à able, et, tout à son impatience, s'en alla, pour occuper son temps, visiter les chenils et les perchoirs, ecommandant qu'on ne dessellât pas son cheval, attendu, dit-il, qu'il n'en avait jamais monté de meilleur et de plus fort. Pendant que le roi faisait sa tournée, le duc de Guise arriva. Il était armé en guerre plutôt qu'en chasse, et ingt ou trente gentilshommes, équipés comme lui, l'accompagnaient. Il s'informa aussitôt du lieu où était le roi, 'alla rejoindre et revint en causant avec lui. À neuf heures précises, le roi donna lui-même le signal en sonnant le lancer, et chacun, montant à cheval, 'achemina vers le rendez-vous. Pendant la route, Henri trouva moyen de se rapprocher encore une fois de sa femme. - Eh bien, lui demanda-t-il, savez-vous quelque chose de nouveau ? - Non, répondit Marguerite, si ce n'est que mon frère Charles vous regarde d'une étrange façon. - Je m'en suis aperçu, dit Henri. - Avez-vous pris vos précautions ? - J'ai sur ma poitrine ma cotte de mailles et à mon côté un excellent couteau de chasse espagnol, affilé omme un rasoir, pointu comme une aiguille, et avec lequel je perce des doublons. - Alors, dit Marguerite, à la garde de Dieu ! Le piqueur qui dirigeait le cortège fit un signe : on était arrivé à la bauge. XXX - Maurevel   Pendant que toute cette jeunesse joyeuse et insouciante, en apparence du moins, se répandait comme un ourbillon doré sur la route de Bondy, Catherine, roulant le parchemin précieux sur lequel le roi Charles venait 'apposer sa signature, faisait introduire dans son cabinet l'homme à qui son capitaine des gardes avait apporté, uelques jours auparavant, une lettre rue de la Cerisaie, quartier de l'Arsenal. Une large bande de taffetas, pareil à un sceau mortuaire, cachait un des yeux de cet homme, découvrant eulement l'autre oeil, et laissant voir entre deux pommettes saillantes la courbure d'un nez de vautour, tandis u'une barbe grisonnante lui couvrait le bas du visage. Il était vêtu d'un manteau long et épais sous lequel on evinait tout un arsenal. En outre il portait au côté, quoique ce ne fût pas l'habitude des gens appelés à la cour, ne épée de campagne longue, large et à double coquille. Une de ses mains était cachée et ne quittait point sous on manteau le manche d'un long poignard. - Ah ! vous voici, monsieur, dit la reine en s'asseyant ; vous savez que je vous ai promis après la SaintBarthélemy, où vous nous avez rendu de si signalés services, de ne pas vous laisser dans l'inaction. L'occasion se résente, ou plutôt non, je l'ai fait naître. Remerciez-moi donc. - Madame, je remercie humblement Votre Majesté, répondit l'homme au bandeau noir avec une réserve basse et insolente à la fois. - Une belle occasion, monsieur, comme vous n'en trouverez pas deux dans votre vie, profitez-en donc. - J'attends, madame ; seulement, je crains, d'après le préambule... - Que la commission ne soit violente ? N'est-ce pas de ces commissions-là que sont friands ceux qui veulent s'avancer ? Celle dont je vous parle serait enviée par les Tavannes et par les Guise même. - Ah ! madame, reprit l'homme, croyez bien, quelle qu'elle soit, je suis aux ordres de Votre Majesté. - En ce cas, lisez, dit Catherine. Et elle lui présenta le parchemin. L'homme le parcourut et pâlit. - Quoi ! s'écria-t-il, l'ordre d'arrêter le roi de Navarre ! - Eh bien, qu'y a-t-il d'extraordinaire à cela ? - Mais un roi, madame ! En vérité, je doute, je crains de n'être pas assez bon gentilhomme. - Ma confiance vous fait le premier gentilhomme de ma cour, monsieur de Maurevel, dit Catherine. - Grâces soient rendues à Votre Majesté, dit l'assassin si ému qu'il paraissait hésiter. - Vous obéirez donc ? - Si Votre Majesté le commande, n'est-ce pas mon devoir ? - Oui, je le commande. - Alors, j'obéirai. - Comment vous y prendrez-vous ? - Mais je ne sais pas trop, madame, et je désirerais fort être guidé par Votre Majesté. - Vous redoutez le bruit ? - Je l'avoue. - Prenez douze hommes sûrs, plus s'il le faut. - Sans doute, je le comprends, Votre Majesté me permet de prendre mes avantages, et je lui en suis reconnaissant ; mais où saisirai-je le roi de Navarre ? - Où vous plairait-il mieux de le saisir ? - Dans un lieu qui, par sa majesté même, me garantît, s'il était possible. - Oui, je comprends, dans quelque palais royal ; que diriez-vous du Louvre, par exemple ? - Oh ! Si Votre Majesté me le permettait, ce serait une grande faveur. - Vous l'arrêterez donc dans le Louvre. - Et dans quelle partie du Louvre ? - Dans sa chambre même. Maurevel s'inclina. - Et quand cela, madame ? - Ce soir, ou plutôt cette nuit. - Bien, madame. Maintenant, que Votre Majesté daigne me renseigner sur une chose. - Sur laquelle ? - Sur les égards dus à sa qualité. - Égards ! ... qualité ! ..., dit Catherine. Mais vous ignorez donc, monsieur, que le roi de France ne doit les égards à qui que ce soit dans son royaume, ne reconnaissant personne dont la qualité soit égale à la sienne ? Maurevel fit une seconde révérence.

« XXX –Maurevel   Pendant quetoute cettejeunesse joyeuseetinsouciante, enapparence dumoins, serépandait commeun tourbillon dorésurlaroute deBondy, Catherine, roulantleparchemin précieuxsurlequel leroi Charles venait d’apposer sasignature, faisaitintroduire danssoncabinet l’homme àqui son capitaine desgardes avaitapporté, quelques joursauparavant, unelettre ruedelaCerisaie, quartierdel’Arsenal. Une large bande detaffetas, pareilàun sceau mortuaire, cachaitundes yeux decet homme, découvrant seulement l’autreœil,etlaissant voirentre deuxpommettes saillanteslacourbure d’unnezdevautour, tandis qu’une barbegrisonnante luicouvrait lebas duvisage.

Ilétait vêtud’un manteau longetépais souslequel on devinait toutunarsenal.

Enoutre ilportait aucôté, quoique cene fût pas l’habitude desgens appelés àla cour, une épée decampagne longue,largeetàdouble coquille.

Unedeses mains étaitcachée etne quittait pointsous son manteau lemanche d’unlongpoignard. – Ah ! vous voici, monsieur, ditlareine ens’asseyant ; voussavez quejevous aipromis aprèslaSaint- Barthélemy, oùvous nous avezrendu desisignalés services, dene pas vous laisser dansl’inaction.

L’occasion se présente, ouplutôt non,jel’ai fait naître.

Remerciez-moi donc. – Madame, jeremercie humblement VotreMajesté, répondit l’homme aubandeau noiravec uneréserve basse etinsolente àla fois. – Une belle occasion, monsieur, commevousn’entrouverez pasdeux dansvotre vie,profitez-en donc. – J’attends, madame ; seulement, jecrains, d’après lepréambule… – Que lacommission nesoit violente ? N’est-cepasdeces commissions-là quesont friands ceuxquiveulent s’avancer ? Celledontjevous parle serait enviée parlesTavannes etpar lesGuise même. – Ah ! madame, repritl’homme, croyezbien,quelle qu’elle soit,jesuis auxordres deVotre Majesté. – En cecas, lisez, ditCatherine.

Etelle luiprésenta leparchemin.

L’hommeleparcourut etpâlit. – Quoi ! s’écria-t-il, l’ordred’arrêter leroi deNavarre ! – Eh bien, qu’ya-t-il d’extraordinaire àcela ? – Mais unroi, madame ! Envérité, jedoute, jecrains den’être pasassez bongentilhomme. – Ma confiance vousfaitlepremier gentilhomme dema cour, monsieur deMaurevel, ditCatherine. – Grâces soientrendues àVotre Majesté, ditl’assassin siému qu’il paraissait hésiter. – Vous obéirez donc ? – Si Votre Majesté lecommande, n’est-cepasmon devoir ? – Oui, jelecommande. – Alors, j’obéirai. – Comment vousyprendrez-vous ? – Mais jene sais pastrop, madame, etjedésirerais fortêtre guidé parVotre Majesté. – Vous redoutez lebruit ? – Je l’avoue. – Prenez douzehommes sûrs,pluss’illefaut. – Sans doute, jelecomprends, VotreMajesté mepermet deprendre mesavantages, etjelui ensuis reconnaissant ; maisoùsaisirai-je leroi deNavarre ? – Où vous plairait-il mieuxdelesaisir ? – Dans unlieu qui, parsamajesté même,megarantît, s’ilétait possible. – Oui, jecomprends, dansquelque palaisroyal ; quediriez-vous duLouvre, parexemple ? – Oh ! SiVotre Majesté melepermettait, ceserait unegrande faveur. – Vous l’arrêterez doncdansleLouvre. – Et dans quelle partieduLouvre ? – Dans sachambre même.Maurevel s’inclina. – Et quand cela,madame ? – Ce soir, ouplutôt cettenuit. – Bien, madame.

Maintenant, queVotre Majesté daignemerenseigner surune chose. – Sur laquelle ? – Sur leségards dusàsa qualité. – Égards ! …qualité ! …,dit Catherine.

Maisvousignorez donc,monsieur, queleroi deFrance nedoit les égards àqui que cesoit dans sonroyaume, nereconnaissant personnedontlaqualité soitégale àla sienne ? Maurevel fitune seconde révérence.. »

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