LIVRE SEPTIÈME [.
Publié le 01/10/2013
Extrait du document
«
temps à cet unique objet de mes méditations, et combien je
serais heureux de pouvoir les mettre à exécution.
Il vous est
facile de juger si l'on m'en a jamais donné les moyens ou l'occa-
sion.
Mais afin de ne vous laisser aucun doute, et pour ma
plus grande justification, je vais vous exposer quelles sont ces
occasions ; j'acquitterai ainsi toute ma promesse en vous mon-
trant les moyens et les obstacles d'une telle imitation.
De toutes les institutions humaines, la plus aisée à ramener
aux règles des Anciens, ce sont les institutions militaires ;
mais cette rénovation n'est aisée que pour un prince dont
les États peuvent mettre sur pied quinze à vingt mille jeunes
gens ; car rien n'est plus difficile pour ceux qui sont privés
d'un tel avantage.
Et pour mieux me faire entendre, je dois
d'abord rappeler que les capitaines arrivent à la célébrité par
deux moyens différents : les uns ont opéré de grandes choses
avec des troupes déjà bien réglées et bien disciplinées : tels
sont la plupart des chefs romains, et tous les chefs qui n'ont
eu d'autre soin à prendre que de les maintenir telles, et de
s'évertuer à les conduire avec sagesse ; les autres ont eu non
seulement à vaincre l'ennemi, mais avant de hasarder le
combat, ils ont dû créer leur armée, l'exercer et la discipliner ;
et ils méritent, sans contredit, plus de gloire que ceux qui
ont fait de grandes actions avec des armées déjà toutes for-
mées.
Parmi les capitaines qui ont vaincu de tels obstacles,
on peut citer Pélopidas, Épaminondas, Tullus Hostilius, Phi-
lippe roi de Macédoine, père d'Alexandre, Cyrus, roi des
Perses, et enfin Sempronius Gracchus.
Tous avant de
combattre furent obligés de créer leur armée ; mais ils ne
réussirent dans cette grande entreprise que parce qu'ils
avaient, outre des qualités supérieures, des sujets non moins
qualifiés pour exécuter leurs desseins.
Quels que fussent leurs
talents et leur habileté, ils n'eussent pu jamais obtenir le
moindre succès dans un pays étranger, peuplé d'hommes
corrompus, et étrangers à tout honneur et à toute obéissance.
Il
ne suffit donc pas aujourd'hui en Italie de savoir
commander une armée toute formée, il faut être en état de.
»
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