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midi j'aurai l'ordre de votre exil, signé Buckingham.

Publié le 04/11/2013

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midi j'aurai l'ordre de votre exil, signé Buckingham. Si vous dites un seul mot à qui que ce soit avant d'être sur le navire, mon sergent vous fera sauter la cervelle, et il en a l'ordre ; si, sur le navire, vous dites un mot à qui que ce oit avant que le capitaine vous le permette, le capitaine vous fait jeter à la mer, c'est convenu. Au revoir, voilà ce ue pour aujourd'hui j'avais à vous dire. Demain je vous reverrai pour vous faire mes adieux ! « Et sur ces paroles le baron sortit. Milady avait écouté toute cette menaçante tirade le sourire du dédain sur les lèvres, mais la rage dans le oeur. On servit le souper ; Milady sentit qu'elle avait besoin de forces, elle ne savait pas ce qui pouvait se passer endant cette nuit qui s'approchait menaçante, car de gros nuages roulaient au ciel, et des éclairs lointains nnonçaient un orage. L'orage éclata vers les dix heures du soir : Milady sentait une consolation à voir la nature partager le désordre e son coeur ; la foudre grondait dans l'air comme la colère dans sa pensée, il lui semblait que la rafale, en assant, échevelait son front comme les arbres dont elle courbait les branches et enlevait les feuilles ; elle hurlait omme l'ouragan, et sa voix se perdait dans la grande voix de la nature, qui, elle aussi, semblait gémir et se ésespérer. Tout à coup elle entendit frapper à une vitre, et, à la lueur d'un éclair, elle vit le visage d'un homme pparaître derrière les barreaux. Elle courut à la fenêtre et l'ouvrit. « Felton ! s'écria-t-elle, je suis sauvée ! - Oui, dit Felton ! mais silence, silence ! il me faut le temps de scier vos barreaux. Prenez garde seulement u'ils ne vous voient par le guichet. - Oh ! c'est une preuve que le Seigneur est pour nous, Felton, reprit Milady, ils ont fermé le guichet avec une lanche. - C'est bien, Dieu les a rendus insensés ! dit Felton. - Mais que faut-il que je fasse ? demanda Milady. - Rien, rien ; refermez la fenêtre seulement. Couchez-vous, ou, du moins, mettez-vous dans votre lit tout abillée ; quand j'aurai fini, je frapperai aux carreaux. Mais pourrez-vous me suivre ? - Oh ! oui. - Votre blessure ? - Me fait souffrir, mais ne m'empêche pas de marcher. - Tenez-vous donc prête au premier signal. « Milady referma la fenêtre, éteignit la lampe, et alla, comme le lui avait recommandé Felton, se blottir dans on lit. Au milieu des plaintes de l'orage, elle entendait le grincement de la lime contre les barreaux, et, à la lueur e chaque éclair, elle apercevait l'ombre de Felton derrière les vitres. Elle passa une heure sans respirer, haletante, la sueur sur le front, et le coeur serré par une épouvantable ngoisse à chaque mouvement qu'elle entendait dans le corridor. Il y a des heures qui durent une année. Au bout d'une heure, Felton frappa de nouveau. Milady bondit hors de son lit et alla ouvrir. Deux barreaux de moins formaient une ouverture à passer un homme. « Êtes-vous prête ? demanda Felton. - Oui. Faut-il que j'emporte quelque chose ? - De l'or, si vous en avez. - Oui, heureusement on m'a laissé ce que j'en avais. - Tant mieux, car j'ai usé tout le mien pour fréter une barque. - Prenez «, dit Milady en mettant aux mains de Felton un sac plein d'or. Felton prit le sac et le jeta au pied du mur. « Maintenant, dit-il, voulez-vous venir ? - Me voici. « Milady monta sur un fauteuil et passa tout le haut de son corps par la fenêtre : elle vit le jeune officier suspendu au-dessus de l'abîme par une échelle de corde. Pour la première fois, un mouvement de terreur lui rappela qu'elle était femme. Le vide l'épouvantait. « Je m'en étais douté, dit Felton. - Ce n'est rien, ce n'est rien, dit Milady, je descendrai les yeux fermés. - Avez-vous confiance en moi ? dit Felton. - Vous le demandez ? - Rapprochez vos deux mains ; croisez-les, c'est bien. « Felton lui lia les deux poignets avec son mouchoir, puis par-dessus le mouchoir, avec une corde. « Que faites-vous ? demanda Milady avec surprise. - Passez vos bras autour de mon cou et ne craignez rien. - Mais je vous ferai perdre l'équilibre, et nous nous briserons tous les deux. - Soyez tranquille, je suis marin. « Il n'y avait pas une seconde à perdre ; Milady passa ses deux bras autour du cou de Felton et se laissa glisser hors de la fenêtre. Felton se mit à descendre les échelons lentement et un à un. Malgré la pesanteur des deux corps, le souffle de l'ouragan les balançait dans l'air. Tout à coup Felton s'arrêta. « Qu'y a-t-il ? demanda Milady. - Silence, dit Felton, j'entends des pas. - Nous sommes découverts ! « Il se fit un silence de quelques instants. « Non, dit Felton, ce n'est rien. - Mais enfin quel est ce bruit ? - Celui de la patrouille qui va passer sur le chemin de ronde. - Où est le chemin de ronde ? - Juste au-dessous de nous. - Elle va nous découvrir. - Non, s'il ne fait pas d'éclairs. - Elle heurtera le bas de l'échelle. - Heureusement elle est trop courte de six pieds. - Les voilà, mon Dieu ! - Silence ! « Tous deux restèrent suspendus, immobiles et sans souffle, à vingt pieds du sol ; pendant ce temps les soldats passaient au-dessous riant et causant. Il y eut pour les fugitifs un moment terrible. La patrouille passa ; on entendit le bruit des pas qui s'éloignait, et le murmure des voix qui allait s'affaiblissant. « Maintenant, dit Felton, nous sommes sauvés. « Milady poussa un soupir et s'évanouit. Felton continua de descendre. Parvenu au bas de l'échelle, et lorsqu'il ne sentit plus d'appui pour ses pieds, il se cramponna avec ses mains ; enfin, arrivé au dernier échelon il se laissa pendre à la force des poignets et toucha la terre. Il se baissa, ramassa le sac d'or et le prit entre ses dents. Puis il souleva Milady dans ses bras, et s'éloigna vivement du côté opposé à celui qu'avait pris la patrouille. Bientôt il quitta le chemin de ronde, descendit à travers les rochers, et, arrivé au bord de la mer, fit entendre un coup de sifflet. Un signal pareil lui répondit, et, cinq minutes après, il vit apparaître une barque montée par quatre hommes.

« suspendu au-dessus del’abîme parune échelle decorde. Pour lapremière fois,unmouvement deterreur luirappela qu’elleétaitfemme. Le vide l’épouvantait. « Je m’en étaisdouté, ditFelton. – Ce n’est rien,cen’est rien,ditMilady, jedescendrai lesyeux fermés. – Avez-vous confianceenmoi ? ditFelton. – Vous ledemandez ? – Rapprochez vosdeux mains ; croisez-les, c’estbien. » Felton luiliales deux poignets avecsonmouchoir, puispar-dessus lemouchoir, avecunecorde. « Que faites-vous ? demandaMiladyavecsurprise. – Passez vosbras autour demon couetne craignez rien. – Mais jevous feraiperdre l’équilibre, etnous nous briserons touslesdeux. – Soyez tranquille, jesuis marin. » Il n’y avait pasune seconde àperdre ; Miladypassasesdeux brasautour ducou deFelton etse laissa glisser hors delafenêtre. Felton semit àdescendre leséchelons lentement etun àun.

Malgré lapesanteur desdeux corps, lesouffle de l’ouragan lesbalançait dansl’air. Tout àcoup Felton s’arrêta. « Qu’y a-t-il ? demanda Milady. – Silence, ditFelton, j’entends despas. – Nous sommes découverts ! » Il se fit un silence dequelques instants. « Non, ditFelton, cen’est rien. – Mais enfinquelestcebruit ? – Celui delapatrouille quivapasser surlechemin deronde. – Où estlechemin deronde ? – Juste au-dessous denous. – Elle vanous découvrir. – Non, s’ilnefait pas d’éclairs. – Elle heurtera lebas del’échelle. – Heureusement elleesttrop courte desix pieds. – Les voilà,monDieu ! – Silence ! » Tous deuxrestèrent suspendus, immobilesetsans souffle, àvingt pieds dusol ; pendant cetemps lessoldats passaient au-dessous riantetcausant. Il yeut pour lesfugitifs unmoment terrible. La patrouille passa ;onentendit lebruit despas quis’éloignait, etlemurmure desvoix quiallait s’affaiblissant. « Maintenant, ditFelton, noussommes sauvés. » Milady poussaunsoupir ets’évanouit. Felton continua dedescendre.

Parvenuaubas del’échelle, etlorsqu’il nesentit plusd’appui poursespieds, il se cramponna avecsesmains ; enfin,arrivé audernier échelon ilse laissa pendre àla force despoignets et toucha laterre.

Ilse baissa, ramassa lesac d’or etleprit entre sesdents. Puis ilsouleva Miladydanssesbras, ets’éloigna vivement ducôté opposé àcelui qu’avait prislapatrouille. Bientôt ilquitta lechemin deronde, descendit àtravers lesrochers, et,arrivé aubord delamer, fitentendre un coup desifflet. Un signal pareilluirépondit, et,cinq minutes après,ilvit apparaître unebarque montée parquatre hommes.. »

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