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- Mrs Wendy Williams, annonça-t-il.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

- Mrs Wendy Williams, annonça-t-il. Elle paraissait avoir environ vingt-cinq ans, c'était une très jolie femme, avec un visage fin, de beaux cheveux blonds et bouclés. Le docteur se leva et quitta la pièce, tandis qu'elle prenait place dans son fauteuil. - qu'est-ce qui vous a poussée à venir me voir, Mrs Williams? demanda Wexford. Sans répondre, elle se mordilla la lèvre inférieure. - Je suppose que vous êtes la belle-súur de Rodney Williams? Elle crispa les mains sur les bras de son fauteuil. - Sa belle-súur? que voulez-vous dire? Comment vous expliquer? Je ne sais plus o? j'en suis, moi... Elle était extrêmement agitée et sa voix avait pris des intonations rauques. - J'ai vu dans un journal... un entrefilet... Ce... cette personne que l'on a trouvée... est-ce que c'est... mon mari? IX La jeune femme s'accrochait de plus en plus aux bras de son fauteuil. Le policier fut d'abord tenté de répondre par la négative, puisque le cadavre avait été identifié. - quel est le nom de votre mari, Mrs Williams? - Rodney John Williams. Il a quarante-huit ans, un mètre quatre-vingts, avec des cheveux blonds qui commencent à grisonner. Il a une profession commerciale. Elle avala sa salive, s'efforçant visiblement de se maîtriser. - Pourriez-vous... Je... j'ai ici une photo de lui. Elle ouvrit son sac en tremblant et en tira une photo qu'elle tendit à l'inspecteur principal. Il considéra un instant l'épreuve d'un air médusé, n'en croyant pas ses yeux. Il s'agissait bien de Rodney Williams, avec son grand front et sa bouche aux lèvres minces qui s'éti-raient en un large sourire. La photo était plus récente que celle que Joy lui avait montrée. Elle représentait Williams en slip de bain, accompagné de cette même jeune femme en bikini noir et d'une fillette d'une douzaine d'années, elle aussi en bikini. Elle attendait, les yeux fixés sur le policier. Il lui adressa un signe de tête affÔrmatif. Elle porta une main à sa poitrine, se figea un instant en une pose dramatique; puis, battant des paupières, elle s'affaissa de côté. Par la suite, Wexford devait se demander si ce n'était pas un peu thé,tral pour être sincère, mais sur le moment, il ne vit qu'un évanouissement d? à l'émotion. Burden la soutenait maintenant tandis que Wexford demandait au téléphone qu'on apporte un thé bien fort. Wendy Williams reprit bientôt ses sens et plongea son visage entre ses mains. - Vous êtes donc l'épouse de Rodney John Williams, et vous habitez Liskeard Avenue à Pomfret. Elle but le thé sans sucre et très chaud, les yeux clos. quand elle les ouvrit, Wexford remarqua qu'ils étaient d'un bleu très p,le, comme délavé. Elle acquiesça d'un petit signe de tête. - Depuis combien de temps êtes-vous mariée? - Il y a eu seize ans au mois de mars. Il ne pouvait en croire ses oreilles. Elle avait l'air si jeune! Elle lut dans les yeux de l'inspecteur son étonnement teinté d'admiration et, à travers ses larmes, son regard exprima de la fierté. De son côté, il sentit qu'elle appartenait à ce genre de femmes pour qui les compliments, même muets, sont chose capitale. - Ma fille Véronica, expliqua Wendy. Je n'avais que seize ans au moment de mon mariage. Cette photo date de trois ou quatre ans. Williams était donc bigame. Pas du tout, comme on l'avait d'abord cru, le mari fantasque et infidèle qui a une petite amie dans la ville voisine, mais bel et bien un bigame. Wexford était convaincu que Wendy Williams pouvait présenter un certificat de mariage en bonne et due forme, tout comme Joy. Voilà donc pourquoi Williams n'avait pas emporté de vêtements de rechange. Il en avait à son second domicile. Du même coup, ses comptes bancaires s'ex-pliquaient fort bien : un compte personnel o? était viré chaque mois le montant de son salaire et deux comptes joints : un pour chacun de ses ménages. Il n'avait pas d? juger nécessaire de changer de nom pour son second mariage, Williams étant un patronyme assez courant. Il s'était en somme conduit comme un musulman qui garde ses épouses dans des domiciles distincts. La différence résidait dans le fait que, dans son cas, chacune ignorait l'existence de l'autre. - Pouvez-vous me dire quand vous avez vu Mr Williams pour la dernière fois? demanda Wexford, évitant de se servir du terme " votre mari ". - Il y a deux mois. Juste après P,ques. Le moment était mal choisi pour lui demander de s'expliquer sur cette période de deux mois. Il lui dit qu'un agent allait la raccompagner chez elle et qu'il viendrait lui-même lui rendre visite un peu plus tard. quelque chose s'était enfin produit qui pouvait distraire l'inspecteur Burden de ses ennuis personnels. - qu'a-t-il pu faire à NoÎl et à P,ques? demanda-t-il. - Nous l'apprendrons sans aucun doute. Il devait avoir quelque ami ou parent imaginaire pour lui procurer les alibis ndispensables. Je parierais pour une vieille mère. Avait-il sa mère? Dieu seul le sait. Mais je suis s?r qu'il aurait été apable d'en fabriquer une en cas de besoin. Le soir o? il est parti d'Alverbury Road, croyez-vous qu'il se soit rendu à son second foyer? Je pense qu'il avait l'intention de s'y rendre. Y st-il arrivé? «a, c'est une autre affaire. Lorsque Joy le croyait en déplacement à Ipswich pour le compte de sa société, il était donc avec Wendy. ais quand il se trouvait avec Joy, o? Wendy le croyait-elle? Selon moi, elle ne devait pas savoir qu'il travaillait à la Sevensmith Harding. Il lui avait certainement raconté un énorme obard. Il devait s?rement se tromper de prénom, je veux dire appeler Joy Wendy et inversement. Stupide monogame! dit Wexford en riant et en levant les yeux au plafond. Comment crois-tu que font les hommes ariés qui se paient une petite amie? Ils les appellent toutes les deux " chérie ". urden hocha la tête comme s'il se sentait dépassé ar ce genre de situation. Penses-tu qu'il ait été tué par l'une des deux? qui aurait toute seule transporté le corps et creusé a tombe? Williams devait peser au bas mot quatre-vingt-dix kilos d'après la photo de Wendy. C'est peut-être bien Wendy qui a passé ce fameux coup de téléphone. Tu trouves que sa voix ressemble à celle de Joy? urden fut obligé d'admettre que tel n'était pas le cas. Celle de Joy était monocorde tandis que celle de Wendy était très eune, un peu fl?tée avec un imperceptible zézaiement. exford décrocha le téléphone qui venait de sonner. - Encore une autre jeune femme qui veut me voir, annonça-t-il en reposant le combiné. - La troisième femme de Barbe-Bleue? commenta Burden dont c'était s?rement la première plaisanterie depuis deux mois. - Plus probablement une admiratrice qui m'a vu à la télévision, répliqua Wexford avec un sourire mali-cieux. Burden annonça qu'il accompagnerait l'inspecteur chez la seconde Mrs Williams après avoir rendu visite à Wheatley, et s'éclipsa à l'arrivée de la jeune fille. elle-ci pouvait avoir dix-sept ou dix-huit ans et déclara s'appeler Eve Freeborn. Elle portait un Jean moulant, une chemise carreaux et des thongs. Elle s'assit, les jambes largement écartées, les coudes sur les bras du fauteuil, le menton dans une main, et se mit à raconter son histoire d'une voix claire et posée. Wexford remarqua qu'elle portait, dessiné au stylo-feutre sur le poignet, un corbeau à tête de femme. - J'ai compris qu'il était de mon devoir de venir vous parler. J'ai seulement attendu de pouvoir discuter de l'affaire avec mon petit ami. Il est au même lycée que moi, et nous nous racontons tout ou presque. Wexford crut bon de lui adresser un sourire d'en-couragement. - Il habite Myringham, dans Arnold Road au numéro quarante-trois. Juste en face de Graham Gee, qui a signalé la présence de la pauvre vieille Greta, songea l'inspecteur. - Sa mère et son père vivent là, eux aussi, reprit la jeune fille. Son ton impliquait qu'il était vraiment très généreux de la part de son ami de permettre à ses parents de demeurer dans leur propre maison. - L'ennui - vous ne me croirez peut-être pas, mais je vous assure que je dis la stricte vérité - c'est qu'ils ne supportent pas que je passe la nuit avec lui. Alors, j'attends qu'il se soit retiré dans sa chambre, qui se trouve au rez-de-chaussée, et je rentre par la fenêtre. - Et pourquoi ne vient-il pas chez vous? demanda Wexford, étonné d'un tel stratagème. - Parce que je partage ma chambre avec ma súur. quoi qu'il en soit, ce que je voulais vous dire c'est que ce jeudi soir, je suis allée le rejoindre. Mais je n'avais pas beaucoup de place pour ranger ma voiture et, en manúuvrant, je suis rentrée dans celle qui était derrière moi, et j'ai légèrement cabossé une aile. Ce n'était pas grand-chose, mais j'ai tout de même pensé que je devais en prendre la responsabilité, et j'ai... - Un instant. Cela se passait bien durant la nuit du 15 avril? - Oui. J'en suis s?re, c'était l'anniversaire de mon ami. - quelle était cette voiture que vous avez accrochée?

« - Nous l'apprendrons sansaucun doute.

Ildevait avoirquelque amiouparent imaginaire pourluiprocurer lesalibis indispensables.

Jeparierais pourunevieille mère. - Avait-il samère? - Dieu seullesait.

Mais jesuis s˚rqu'il aurait été capable d'enfabriquer uneencas debesoin. - Le soir o˘ilest parti d'Alverbury Road,croyez-vous qu'ilsesoit rendu àson second foyer? - Je pense qu'ilavait l'intention des'y rendre.

Y est-il arrivé? «a,c'est uneautre affaire. - Lorsque Joylecroyait endéplacement àIpswich pourlecompte desasociété, ilétait donc avecWendy. Mais quand ilse trouvait avecJoy,o˘Wendy lecroyait-elle? - Selon moi,ellenedevait passavoir qu'iltravaillait àla Sevensmith Harding.Illui avait certainement racontéunénorme bobard. - Il devait s˚rement setromper deprénom, jeveux direappeler JoyWendy etinversement. - Stupide monogame! ditWexford enriant eten levant lesyeux auplafond.

Comment crois-tuquefont leshommes mariés quisepaient unepetite amie? Ilsles appellent touteslesdeux "chérie ". Burden hochalatête comme s'ilsesentait dépassé par cegenre desituation. - Penses-tu qu'ilaitété tué parl'une desdeux? - qui aurait touteseuletransporté lecorps etcreusé la tombe? Williams devaitpeseraubas mot quatre-vingt-dix kilosd'après laphoto deWendy. - C'est peut-être bienWendy quiapassé cefameux coupdetéléphone. - Tu trouves quesavoix ressemble àcelle deJoy? Burden futobligé d'admettre queteln'était paslecas.

Celle deJoy était monocorde tandisquecelle deWendy étaittrès jeune, unpeu fl˚tée avecunimperceptible zézaiement. Wexford décrocha letéléphone quivenait desonner. - Encore uneautre jeune femme quiveut mevoir, annonça-t-il enreposant lecombiné. - La troisième femmedeBarbe-Bleue? commentaBurdendontc'était s˚rement lapremière plaisanterie depuisdeux mois. - Plus probablement uneadmiratrice quim'a vuà la télévision, répliquaWexford avecunsourire mali-cieux. Burden annonça qu'ilaccompagnerait l'inspecteurchezlaseconde MrsWilliams aprèsavoirrendu visiteàWheatley, et s'éclipsa àl'arrivée delajeune fille. Celle-ci pouvait avoirdix-sept oudix-huit ansetdéclara s'appeler EveFreeborn.

Elleportait unJean moulant, unechemise à carreaux etdes thongs.

Elles'assit, lesjambes largement écartées,lescoudes surlesbras dufauteuil, lementon dans une main, etse mit à raconter sonhistoire d'unevoixclaire etposée.

Wexford remarqua qu'elleportait, dessiné austylo-feutre surlepoignet, un corbeau àtête defemme. - J'ai compris qu'ilétait demon devoir devenir vousparler.

J'aiseulement attendudepouvoir discuter del'affaire avec mon petit ami.Ilest aumême lycéequemoi, etnous nousracontons toutoupresque. Wexford crutbondeluiadresser unsourire d'en-couragement. - Il habite Myringham, dansArnold Roadaunuméro quarante-trois. Juste enface deGraham Gee,quiasignalé laprésence delapauvre vieilleGreta, songea l'inspecteur. - Sa mère etson père vivent là,eux aussi, reprit lajeune fille. Son tonimpliquait qu'ilétait vraiment trèsgénéreux delapart deson ami depermettre àses parents dedemeurer dans leur propre maison. - L'ennui -vous neme croirez peut-être pas,mais jevous assure quejedis lastricte vérité-c'est qu'ils nesupportent pas que jepasse lanuit avec lui.Alors, j'attends qu'ilsesoit retiré danssachambre, quisetrouve aurez-de-chaussée, etje rentre parlafenêtre. - Et pourquoi nevient-il paschez vous? demanda Wexford,étonnéd'untelstratagème. - Parce quejepartage machambre avecmasúur. quoi qu'ilensoit, ceque jevoulais vousdirec'est quecejeudi soir,jesuis allée lerejoindre.

Maisjen'avais pasbeaucoup de place pourranger mavoiture et,enmanúuvrant, jesuis rentrée danscellequiétait derrière moi,etj'ai légèrement cabossé uneaile.

Cen'était pasgrand-chose, maisj'aitout demême pensé que jedevais enprendre laresponsabilité, etj'ai... - Un instant.

Celasepassait biendurant lanuit du15avril? - Oui.

J'ensuiss˚re, c'était l'anniversaire demon ami. - quelle étaitcette voiture quevous avezaccrochée?. »

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