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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III peuple, et sera toujours le jouet des subalternes que l'Angleterre corrompt, et qui le circonviennent de peur qu'il ne soit éclairé.

Publié le 12/04/2014

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Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III peuple, et sera toujours le jouet des subalternes que l'Angleterre corrompt, et qui le circonviennent de peur qu'il ne soit éclairé. Il n'y a qu'une voix à Vienne, comme à Paris: les malheurs du continent sont le funeste ouvrage des Anglais. Toutes les colonnes de l'armée sont en grande marche et se trouvent déjà en Moravie, et à plusieurs journées au-delà du Danube. Une patrouille de cavalerie est déjà parvenue jusqu'aux portes de Presbourg, capitale de la Haute-Hongrie; elle a intercepté le courrier de Venise au moment où il cherchait à entrer dans cette ville. Les dépêches de ce courrier portent que l'armée du prince Charles se retire en grande hâte, dans l'espoir d'arriver à temps pour secourir Vienne. Le général Marmont mande que le corps qui s'était avancé jusqu'à Oedembourg, par la vallée de la Muerh, a évacué cette contrée après avoir coupé tous les ponts, précaution qui l'a mis à l'abri d'une vive poursuite. Le nombre des prisonniers que fait l'armée s'accroît à chaque instant. S. M. a donné audience aujourd'hui à M. le général-major batave Bruce, beau-frère du grand pensionnaire, venu pour féliciter l'empereur de la part de LL. HH. PP. les états de Hollande. L'empereur n'a encore reçu aucune des autorités de Vienne; mais seulement une députation des différens corps de la ville, qui, le jour de son arrivée, est venue à sa rencontre à Sigarts-Kirschen. Elle était composée du prince de Sinzendorf, du prélat de Seidenstetten, du comte de Weterani, du baron de Kess, du bourgmestre de la ville, M. Wohebben, et du général Bourgeois, du corps du génie. S. M. les a accueillis avec beaucoup de bonté, et leur a dit qu'ils pouvaient assurer le peuple de Vienne de sa protection. Le général de division Clarke est nommé gouverneur-général de la haute et de la basse Autriche. Le conseiller d'état Daru en est nommé intendant-général. Schoenbrünn, le 25 brumaire an 14 (16 novembre 1805). Vingt-cinquième bulletin de la grande armée. Le prince Murat et le corps du maréchal Lannes ont rencontré hier l'armée russe à Hollabrünn. Une charge de cavalerie a eu lieu; mais l'ennemi a aussitôt abandonné le terrain, en laissant cent voitures d'équipage attelées. L'ennemi ayant été joint et les dispositions d'attaque étant faites, un parlementaire autrichien s'est avancé, et a demandé qu'il fût permis aux troupes de l'empereur d'Allemagne de se séparer des Russes; sa demande lui a été accordée. Peu de temps après, M. le baron de Wintzingerode, aide-de-camp général de S. M. l'empereur de toutes les Russies, s'est présenté aux avant-postes et a demandé à capituler pour l'armée russe. Le prince Murat a cru devoir y consentir; mais l'empereur n'a pas pu approuver cette capitulation. Il part au moment même pour se rendre aux avant-postes. L'empereur n'a pas pu donner son approbation, parce que cette capitulation est une espèce de traité, et que M. de Wintzingerode n'a pas justifié des pouvoirs de l'empereur de Russie. Cependant S. M., tout en faisant marcher son armée, a déclaré que l'empereur Alexandre se trouvant dans le voisinage, si ce prince ratifie la convention, elle est prête à la ratifier également. Schoenbrünn, le 25 brumaire an 14 (16 novembre 1805). 267 Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III Le général Vialannes, commandant la cavalerie du maréchal Davoust, est entré a Presbourg. M. le général comte de Palffy a écrit une lettre à laquelle le maréchal Davoust a répondu. Un corps de trois mille Autrichiens s'était retranché dans la position de Waldermünchen, au débouché de la Bohême. Le général Baraguay-d'Hilliers, à la tête de trois bataillons de dragons à pied, a marché contre ce corps, qui s'est hâté d'abandonner sa position. Le général Baraguay-d'Hilliers était le 18 à Treinitz en Bohême; il espérait entamer ce corps. Le maréchal Ney avait eu la mission de s'emparer du Tyrol: il s'en est acquitté avec son intelligence et son intrépidité accoutumées. Il a fait tourner les forts de Scharnitz et de Neustark, et s'en est emparé de vive force. Il a pris dans cette affaire dix-huit cents hommes, un drapeau et seize pièces de canon de campagne attelées. Le 16, à cinq heures après-midi, il a fait son entrée à Inspruck; il y a trouvé un arsenal rempli d'une artillerie considérable, seize mille fusils et une immense quantité de poudre. Le même jour, il est entré à Hall, où il a aussi pris de très-grands et très-riches magasins, dont on n'a pas encore l'inventaire. L'archiduc Jean, qui commandait en Tyrol, s'est échappé par Luchsthall. Il a chargé un colonel de remettre tous les magasins aux Français, et de recommander à leur générosité douze cents malades qui sont à Inspruck. A tous ces trophées de gloire, est venue se joindre une scène qui a touché l'âme de tous les soldats. Pendant la guerre dernière, le soixante-seizième régiment de ligne avait perdu deux drapeaux dans les Grisons; cette perte était depuis long-temps pour ce corps le motif d'une affliction profonde. Ces braves savaient que l'Europe n'avait point oublié leur malheur, quoiqu'on ne pût en accuser leur courage. Ces drapeaux, sujets d'un si noble regret, se sont trouvés dans l'arsenal d'Inspruck, un officier les a reconnus; tous les soldats sont accourus aussitôt. Lorsque le maréchal Ney les leur a fait rendre avec pompe, des larmes coulaient des yeux de tous les vieux soldats. Les jeunes conscrits étaient fiers d'avoir servi à reprendre ces enseignes enlevées à leurs aînés par les vicissitudes de la guerre. L'empereur a ordonné que cette scène touchante soit consacrée par un tableau. Le soldat français a pour ses drapeaux un sentiment qui tient de la tendresse. Ils sont l'objet de son culte, comme un présent reçu des mains d'une maîtresse. Le général Klein a fait une incursion en Bohême avec sa division de dragons. Il a vu partout les Russes en horreur: les dévastations qu'ils commettent font frémir. L'irruption de ces barbares appelés par le gouvernement lui-même, a presque éteint dans le coeur des sujets de l'Autriche toute affection pour leur prince. «Nous et les Français, disent les Allemands, nous sommes les fils des Romains; les Russes sont les enfans des Tartares. Nous aimons mieux mille fois voir les Français armés contre nous, que des alliés tels que les Russes». A Vienne, le seul nom d'un Russe inspirait la terreur. Ces hordes de sauvages ne se contentent pas de piller pour leur subsistance; ils enlèvent, ils détruisent tout. Un malheureux paysan qui ne possède dans sa chaumière que ses vêtemens, en est dépouillé par eux. Un homme riche qui occupe un palais, ne peut espérer de les assouvir par ses richesses: ils le dépouillent et le laissent nu sous ses lambris dévastés. Sans doute, c'est pour la dernière fois que les gouvernemens européens appelleront de si funestes secours. S'ils étaient capables de le vouloir encore, ils auraient à payer ces alliés du soulèvement de leur propre nation. D'ici à cent ans, il ne sera en Autriche au pouvoir d'aucun prince d'introduire des Russes dans ses états. Ce n'est pas qu'il n'y ait dans ces armées un grand nombre d'officiers dont l'éducation a été soignée, dont les moeurs sont douces et l'esprit éclairé Ce qu'on dit d'une armée s'entend toujours de l'instinct naturel de la masse qui la compose. Znaïm, le 27 brumaire an 14 (18 novembre 1805). Vingt-sixième bulletin de la grande armée. Znaïm, le 27 brumaire an 14 (18 novembre 1805). 268
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« Le général Vialannes, commandant la cavalerie du maréchal Davoust, est entré a Presbourg.

M.

le général comte de Palffy a écrit une lettre à laquelle le maréchal Davoust a répondu. Un corps de trois mille Autrichiens s'était retranché dans la position de Waldermünchen, au débouché de la Bohême.

Le général Baraguay-d'Hilliers, à la tête de trois bataillons de dragons à pied, a marché contre ce corps, qui s'est hâté d'abandonner sa position. Le général Baraguay-d'Hilliers était le 18 à Treinitz en Bohême; il espérait entamer ce corps. Le maréchal Ney avait eu la mission de s'emparer du Tyrol: il s'en est acquitté avec son intelligence et son intrépidité accoutumées.

Il a fait tourner les forts de Scharnitz et de Neustark, et s'en est emparé de vive force. Il a pris dans cette affaire dix-huit cents hommes, un drapeau et seize pièces de canon de campagne attelées. Le 16, à cinq heures après-midi, il a fait son entrée à Inspruck; il y a trouvé un arsenal rempli d'une artillerie considérable, seize mille fusils et une immense quantité de poudre.

Le même jour, il est entré à Hall, où il a aussi pris de très-grands et très-riches magasins, dont on n'a pas encore l'inventaire.

L'archiduc Jean, qui commandait en Tyrol, s'est échappé par Luchsthall.

Il a chargé un colonel de remettre tous les magasins aux Français, et de recommander à leur générosité douze cents malades qui sont à Inspruck. A tous ces trophées de gloire, est venue se joindre une scène qui a touché l'âme de tous les soldats.

Pendant la guerre dernière, le soixante-seizième régiment de ligne avait perdu deux drapeaux dans les Grisons; cette perte était depuis long-temps pour ce corps le motif d'une affliction profonde.

Ces braves savaient que l'Europe n'avait point oublié leur malheur, quoiqu'on ne pût en accuser leur courage.

Ces drapeaux, sujets d'un si noble regret, se sont trouvés dans l'arsenal d'Inspruck, un officier les a reconnus; tous les soldats sont accourus aussitôt.

Lorsque le maréchal Ney les leur a fait rendre avec pompe, des larmes coulaient des yeux de tous les vieux soldats.

Les jeunes conscrits étaient fiers d'avoir servi à reprendre ces enseignes enlevées à leurs aînés par les vicissitudes de la guerre.

L'empereur a ordonné que cette scène touchante soit consacrée par un tableau.

Le soldat français a pour ses drapeaux un sentiment qui tient de la tendresse.

Ils sont l'objet de son culte, comme un présent reçu des mains d'une maîtresse. Le général Klein a fait une incursion en Bohême avec sa division de dragons.

Il a vu partout les Russes en horreur: les dévastations qu'ils commettent font frémir.

L'irruption de ces barbares appelés par le gouvernement lui-même, a presque éteint dans le coeur des sujets de l'Autriche toute affection pour leur prince.

«Nous et les Français, disent les Allemands, nous sommes les fils des Romains; les Russes sont les enfans des Tartares.

Nous aimons mieux mille fois voir les Français armés contre nous, que des alliés tels que les Russes».

A Vienne, le seul nom d'un Russe inspirait la terreur.

Ces hordes de sauvages ne se contentent pas de piller pour leur subsistance; ils enlèvent, ils détruisent tout.

Un malheureux paysan qui ne possède dans sa chaumière que ses vêtemens, en est dépouillé par eux.

Un homme riche qui occupe un palais, ne peut espérer de les assouvir par ses richesses: ils le dépouillent et le laissent nu sous ses lambris dévastés. Sans doute, c'est pour la dernière fois que les gouvernemens européens appelleront de si funestes secours.

S'ils étaient capables de le vouloir encore, ils auraient à payer ces alliés du soulèvement de leur propre nation.

D'ici à cent ans, il ne sera en Autriche au pouvoir d'aucun prince d'introduire des Russes dans ses états.

Ce n'est pas qu'il n'y ait dans ces armées un grand nombre d'officiers dont l'éducation a été soignée, dont les moeurs sont douces et l'esprit éclairé Ce qu'on dit d'une armée s'entend toujours de l'instinct naturel de la masse qui la compose. Znaïm, le 27 brumaire an 14 (18 novembre 1805). Vingt-sixième bulletin de la grande armée.

Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III Znaïm, le 27 brumaire an 14 (18 novembre 1805).

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