ple : vous ne ferez point une telle chose, si vous ne voulez encourir une telle punition.
Publié le 01/10/2013
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ple : vous ne ferez point une telle chose, si vous ne voulez encourir une telle punition. Et ainsi elle ne défend pas simplement, mais conditionnellement. Si on l'interprète de la première façon, celui qui commet l'action pèche, parce qu'il fait ce que la loi a défendu. Mais en l'autre il ne demeure point coupable, pour ce qu'on n'a pas défendu la chose à celui qui en accomplit la condition : au premier sens, la défense s'adresse à tout le monde ; mais au dernier, elle ne regarde que ceux qui se soustraient à la peine. Au premier sens, la partie punitive de la loi n'oblige point le coupable, mais bien le magistrat à en prendre vengeance ; au deuxième, le criminel est obligé de procurer lui-même sa punition ; ce qu'il ne lui est pas bien possible d'exécuter, si les peines sont graves ou capitales. Il dépend du souverain de déterminer en quel de ces deux sens il faut prendre la loi. Lors donc qu'on est en doute de son interprétation, puisque nous sommes assurés qu'on ne pèche point en s'abstenant d'une certaine action, ce sera un péché que de la commettre, quelque explication que l'on puisse ensuite donner à la loi. Car, doutant si une action est mauvaise, et pouvant vous en abstenir, c'est témoigner quelque mépris de la loi que de se hasarder de la faire ; et ainsi, par l'article XXVIII du chapitre III, ce sera un péché contre la loi de nature. C'est pourquoi j'estime fort inutile la distinction de l'obéissance en active et passive, comme s'il était possible d'expier par des peines que les hommes ont inventées, ce qui est péché contre la loi de nature, qui est celle de Dieu même ; ou comme si une faute commise à son désavantage n'en était point une.
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