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Technicien avait joué son rôle et, après tout, on n'avait plus besoin de lui.

Publié le 15/12/2013

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Technicien avait joué son rôle et, après tout, on n'avait plus besoin de lui. Peut-être avait-il inventé la graphitique mais, une fois lancée, elle allait continuer et progresser toute seule, triomphalement, jusqu'à ce que es missiles habités deviennent possibles ainsi que des choses dont on n'avait pas encore idée. Neuf fois sept, pensa Shuman avec une profonde satisfaction, font soixante-trois et je n'ai pas besoin d'une alculatrice pour me le dire. La calculatrice est dans ma propre tête. Et il était stupéfié par la sensation de pouvoir que cela lui procurait.       MON NOM S'ÉCRIT AVEC UN S (SPELL MY NAME WITH AN S)       Marshall Zebatinsky se sentait ridicule. Il avait l'impression que des yeux le regardaient à travers le verre ale de la vitrine et par les trous de la vieille cloison de bois, des yeux qui l'observaient. Il ne se fiait pas du tout ux vieux vêtements qu'il avait exhumés, ni au bord baissé d'un chapeau qu'il ne portait jamais autrement, pas lus qu'aux lunettes laissées dans leur étui. Il se sentait idiot : cela creusait plus profondément les rides de son front, et donnait à son visage ni jeune ni ieux une pâleur plus grande. Jamais il ne pourrait expliquer à personne pourquoi un physicien nucléaire tel que lui allait consulter un umérologue. (Jamais, pensa-t-il. Jamais.) Il ne pouvait même pas se l'expliquer à lui-même, mais il avait laissé a femme le persuader de s'y rendre. Le numérologue était assis derrière un vieux bureau qui avait dû être acheté d'occasion. Aucun bureau ne ouvait devenir aussi vieux avec un seul propriétaire. On pouvait en dire autant de ses habits. Il était petit, oiraud, et il examinait Zebatinsky avec de petits yeux noirs singulièrement vifs. -- Je n'ai encore jamais eu un physicien pour client, dit-il. Zebatinsky rougit immédiatement. -- Vous devez comprendre que ma démarche est confidentielle. Le numérologue sourit : la peau se plissa aux coins de ses lèvres et se tendit sur son menton. -- Tout ce que je fais est confidentiel, docteur Zebatinsky. -- Je crois devoir vous faire un aveu. Je ne crois pas à la numérologie, et je ne m'attends pas à commencer y croire aujourd'hui. Si cela change quelque chose, dites-le-moi tout de suite. -- Mais pourquoi êtes-vous ici, dans ce cas ? -- Ma femme pense que vous avez peut-être quelque chose. Je lui ai promis de venir vous voir, et me voici. Il haussa les épaules et son impression de ridicule devint encore plus forte. -- Que cherchez-vous ? L'argent ? La sécurité ? La longévité ? Quoi ? Zebatinsky resta un long moment silencieux, pendant que le numérologue l'observait sans un mot, sans ien faire pour presser son client. Zebatinsky pensa : Qu'est-ce que je dis, au fait ? Que j'ai trente-quatre ans et pas d'avenir ? -- Je veux la réussite, dit-il. Je veux être reconnu. -- Un meilleur emploi ? -- Un emploi différent. Un genre d'emploi différent. En ce moment, je fais partie d'une équipe, je ravaille aux ordres. Les équipes ! Ce n'est pas autre chose, la recherche officielle. On est un violoniste perdu ans un orchestre symphonique. -- Et vous voulez jouer en solo. -- Je veux m'extirper de l'équipe et travailler avec... avec moi, dit Zebatinsky, et il se sentit soudain emporté, presque grisé d'exprimer cela pour quelqu'un d'autre que pour sa femme. Il y a vingt-cinq ans, avec mon entraînement et mon talent, j'aurais pu travailler dans les premières centrales nucléaires. Aujourd'hui j'en

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