Tout à coup au bruit de son cheval, dont le galop faisait retentir le pavé sonore, quelques sentinelles se retournèrent en criant : - Il fuit !
Publié le 04/11/2013
Extrait du document
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XXXV
–Épilogue
Un ans’était écoulé depuis lamort duroi Charles IXetl’avènement autrône deson successeur.
Le roi Henri III,heureusement régnantparlagrâce deDieu etde samère Catherine, étaitalléàune belle
procession faiteenl’honneur deNotre-Dame deCléry.
Il était parti àpied avec lareine safemme ettoute lacour.
Le roi Henri IIIpouvait biensedonner cepetit passe-temps ; nulsouci sérieux nel’occupait àcette heure.
Le
roi deNavarre étaitenNavarre, oùilavait silongtemps désiréêtre,ets’occupait fort,disait-on, d’unebellefille
du sang desMontmorency etqu’il appelait laFosseuse.
Marguerite étaitprèsdelui, triste etsombre, etne
trouvant quedans sesbelles montagnes, nonpasune distraction, maisunadoucissement auxdeux grandes
douleurs delavie : l’absence etlamort.
Paris étaitforttranquille, etlareine mère, véritablement régentedepuisquesoncher filsHenri étaitroi,y
faisait séjour tantôtauLouvre, tantôtàl’hôtel deSoissons, quiétait situé surl’emplacement quecouvre
aujourd’hui lahalle aublé, etdont ilne reste quel’élégante colonnequ’onpeutvoirencore aujourd’hui.
Elle était unsoir fortoccupée àétudier lesastres avecRené, dontelleavait toujours ignorélespetites
trahisons, etqui était rentré engrâce auprès d’ellepourlefaux témoignage qu’ilavait siàpoint porté dans
l’affaire deCoconnas etde La Mole, lorsqu’on vintluidire qu’un homme quidisait avoirunechose delaplus
haute importance àlui communiquer, l’attendaitdanssonoratoire.
Elle descendit précipitamment ettrouva lesire deMaurevel.
– Il est
ici, s’écria l’ancien capitaine despétardiers, nelaissant point,contre l’étiquette royale,letemps à
Catherine delui adresser laparole.
– Qui, il ? demanda
Catherine.
– Qui voulez-vous quecesoit, madame, sinonleroi deNavarre ?
– Ici !dit Catherine, ici…lui… Henri… Etqu’y vient-il faire,l’imprudent ?
– Si l’on encroit lesapparences, ilvient voirmadame deSauve ; voilàtout.Sil’on encroit lesprobabilités, il
vient conspirer contreleroi.
– Et comment savez-vous qu’ilestici ?
– Hier, jel’ai vuentrer dansunemaison, etun instant aprèsmadame deSauve estvenue l’yjoindre.
– Êtes-vous sûrque cesoit lui ?
– Je l’ai attendu jusqu’àsasortie, c’est-à-dire unepartie delanuit.
Àtrois heures, lesdeux amants sesont
remis enchemin.
Leroi aconduit madame deSauve jusqu’au guichetduLouvre ; là,grâce auconcierge, quiest
dans sesintérêts sansdoute, elleestrentrée sansêtreinquiétée, etleroi s’en estrevenu toutenchantonnant un
petit airetd’un pasaussi dégagé ques’ilétait aumilieu deses montagnes.
– Et où est-il alléainsi ?
– Rue del’Arbre-Sec, hôteldelaBelle-Étoile, chezcemême aubergiste oùlogeaient lesdeux sorciers que
Votre Majesté afait exécuter l’anpassé.
– Pourquoi n’êtes-vous pasvenu medire lachose aussitôt ?
– Parce quejen’étais pasencore assezsûrdemon fait.
– Tandis quemaintenant ?
– Maintenant, jelesuis.
– Tu l’as vu ?
– Parfaitement.
J’étaisembusqué chezunmarchand devin enface ; jel’ai vuentrer d’abord danslamême
maison quelaveille ; puiscomme madame deSauve tardait, ilamis imprudemment sonvisage aucarreau d’une
fenêtre dupremier, etcette foisjen’ai plus conservé aucundoute.
D’ailleurs, uninstant après,madame deSauve
l’est venue rejoindre denouveau.
– Et tucrois qu’ils resteront, commelanuit passée, jusqu’àtroisheures dumatin ?
– C’est probable.
– Où estdonc cettemaison ?
– Près delaCroix-des-Petits-Champs, versSaint-Honoré.
– Bien, ditCatherine.
M. de Sauve neconnaît pointvotreécriture ?
– Non.
– Asseyez-vous làet écrivez.
Maurevel obéitetprenant laplume :
– Je suis prêt, madame, dit-il.
Catherine dicta :.
»
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