Devoir de Philosophie

La complainte du progrès

Publié le 26/05/2014

Extrait du document

La complainte du progrès Autrefois pour faire sa cour On parlait d'amour Pour mieux prouver son ardeur On offrait son coeur Maintenant c'est plus pareil Ça change ça change Pour séduire le cher ange On lui glisse à l'oreille Ah Gudule, viens m'embrasser, et je te donnerai... Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer Et du Dunlopillo Une cuisinière, avec un four en verre Des tas de couverts et des pelles à gâteau! Une tourniquette pour faire la vinaigrette Un bel aérateur pour bouffer les odeurs Des draps qui chauffent Un pistolet à gaufres Un avion pour deux... Et nous serons heureux! Autrefois s'il arrivait Que l'on se querelle L'air lugubre on s'en allait En laissant la vaisselle Maintenant que voulez-vous La vie est si chère On dit: "rentre chez ta mère" Et on se garde tout Ah Gudule, excuse-toi, ou je reprends tout ça... Mon frigidaire, mon armoire à cuillers Mon évier en fer, et mon poêle à mazout

« Mais très très vite On reçoit la visite D'une tendre petite Qui vous offre son coeur Alors on cède Car il faut qu'on s'entraide Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois Et l'on vit comme ça jusqu'à la prochaine fois Contexte historique : Composée en 1956, « La complainte du Progrès » est une critique humoristique de la société de consommation et ses dérives .

Nous sommes alors dans la période des « Trente Glorieuses » (1946-1975), marquée par une croissance économique qui augmente assez rapidement, ainsi que par une amélioration générale des conditions de vie.

Il faut se rappeler que 5 ans plus tôt les Français n'avaient accès à la nourriture qu'avec les tickets de rationnement.

Ceux- ci ont été supprimés en 1951. Message que l’auteur a voulu transmettre : « La Complainte du progrès » est une critique drôle et anticonformiste de la société de consommation.

Boris Vian décrit les affres de l’amour moderne. Alors qu'avant les amoureux pouvaient vivre de sentiment amoureux, que des fleurs offertes faisaient plaisir, il faut maintenant l'abondance des biens de consommation.

Cette œuvre veut nous faire comprendre avec humour la crainte de Boris Vian de voir les sentiments amoureux remplacés par le plaisir de la consommation et la possession d'un maximum de choses. Moyens utilisés par l’auteur : Il oppose « autrefois » et « maintenant », « ça change, ça change » pour bien insister sur le changement, les nouvelles modes.

Boris Vian joue sur les mots (Gudule, prénom rarissime, anachronique et ridicule), en invente (ciregodasses, ratatine-ordure...) et l'aspect énumératif des équipements à la pointe du progrès renforce l'idée de l'inutilité de tous les objets.

Il utilise un orchestre de variété (vents, violons, plusieurs percussions) sur un rythme latino-américain, en donnant à sa complainte un caractère joyeux.

Normalement, une complainte est plutôt triste et nostalgique ! Relation de cette oeuvre avec d’autres arts : La musique de Boris Vian dans cette complainte nous rappelle les films comiques des années 1950.

Les illustrations de Lynda Corazza viennent souligner avec humour cette critique de la société des années soixante.

Elle emploie des collages et des ombres chinoises pour nous montrer l'invasion des objets dans la vie d'un couple alors que l'amour peut être si simple. Qu’est-ce qu’une complainte ? · Un e   complainte est une lamentation chantée compor tant plusieurs strophes, d e   c a ra ctèr e   narratif ra c o ntant  les malheurs d’un personnage.

· L e   ter m e   d e   complainte d o nn é à  c ette   c h an s o n   e st   ir oni q u e   c ar   la   m él o d i e   e st   tr ès   e n j o u ée  et e l l e  c o m p o rt e  d e s  par ol e s  h u m o r i sti qu e s .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles