A bout de souffle 1959 Jean-Luc Godard (1930)

Un chef-d'oeuvre

Des avis partagés

L'insolence et le goût de la provocation qui émanent de A bout de souffle ont valu à ce film autant d'ennemis que d'admirateurs inconditionnels. D'aucuns n'ont vu en Godard qu'un garnement puéril, capable seulement de produire une oeuvre «brouillon«, bâclée. D'autres, en revanche, ont fait de ce film le manifeste de la Nouvelle Vague; montant en épingle l'irrespect de Godard pour les règles traditionnelles, ils ont fait de lui un génie qui insufflait au cinéma une vitalité et un sang neufs, le cinéaste d'une nou­velle esthétique.

L'art du débraillé

Avec un script de quelques pages adapté d'un court scénario de Truffaut, Godart a commencé le tournage de A bout de souffle en ayant mis au point la seule première scène, improvisant ses dialogues à la dernière minute. Le tournage, réalisé uniquement en décors naturels, a duré trois semaines ! C'est le rythme et la liberté qui présidaient à ce nouveau cinéma : travellings rapides, nerveux, cadrages instables, mouvements de caméra à la diable, caméra au poing... Pour suivre ses deux héros dans la foule des Champs-Elysées, Godard filmait à partir de voitures d'enfant ou de chaises de paralytiques!