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Cris et Chuchotements 1972 Ingmar Bergman (1918)

Publié le 29/06/2015

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L'amour

Cette solitude fondamentale des hommes qui culmine à l'instant où la mort approche, nous ne pouvons pourtant la briser que par l'amour, l'amour qui donne tout son sens à la vie. Encore faudrait-il savoir aimer... Et les deux soeurs d'Agnès en sont bien incapa­bles, cloîtrées dans leur égoïsme. Seule Anna la servante, Anna aux prières naïves et à la foi si simple, a le don d'amour.

Des femmes

Fasciné par les femmes autant dans la vie privée (il a été marié 6 fois), que dans sa création, Bergman a créé des personnalités féminines si subtiles, si nuancées, qu'on finit même par se dire que ses héros masculins sont stylisés. Ici aussi ils ne jouent, dirait-on, que des rôles de figuration accessoire, ne prenant de l'impor­tance qu'à la fin du film lorsque se termine le huis-clos essentiel.

Dieu

 

Bergman, qui a toujours été obsédé par les problèmes religieux (son père était pasieur) a posé sans relâche la question de Dieu dans toute son oeuvre. «Dieu et moi, dit-il, nous nous sommes séparés il y a bien des années... C'est ce vide produit par l'absence de Dieu et tout ce que les hommes inventent pour remplir ce vide, que je décris dans mes films«.

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« Cris et Chuchotements 1 377 Un chef-d'oeuvre Rouge comme une âme Dans Cris et Chuchotements, le rouge qui se décline dans toutes les gammes et qui se conjugue aussi au noir (du deuil) et au blanc (du linge) s'explique non seulement par un souvenir de Bergman (trois femmes en blanc chuchotant dans un salon rouge) mais aussi par une vision: «Dans mon enfance, dit-il, j'avais des idées sur l'âme, je me la représentais comme un monstre noir, sans visage et rouge à l'intérieur.» L'impuissance à communiquer Pour Bergman qui, au long de ses films, s'est efforcé de dire l'impossibilité d'un vrai dialogue entre les êtres humains, «ces infirmes à la dérive», l'agonie d'Agnès n'est que le révélateur de ce thème obsessionnel: nous sommes seuls, désespérément seuls, abandonnés de Dieu et des hommes qui ne savent pas communi­ quer.

Cris et Chuchotements prend la force d'une conclusion dans son oeuvre: la parole n'est plus qu'un cri -cri de douleur, cri de peur face à la mort, cri de désespoir d'une femme qui se mutile, cri d'horreur face à la peur de l'autre- et des chuchotements, murmures à peine audibles qui triiliissent l'impuissance à dire.

L'enfer du couple Comme dans Scènes de la vie conjugale, Le Mensonge ou Le lien notamment, Bergman dénonce ici un des drames du mariage: le ménage de Karin est marqué par la haine; quant à Maria la fri­ vole, elle trompe son mari allègrement et rêve de le voir se suici­ der.

Chez Bergman, les couples ne peuvent s'aimer sans se déchirer.

C'est que les êtres humains, ces «analphabètes de l'amour>•, sont incapables de comprendre leurs sentiments, inca­ pables surtout de parler à l'autre.

"Ce projet ne se présente pas comme un ensemble bien arrêté.

Cela ressemblerait plutôt à un torrent rapide et sombre: des visages, des mouvements, des voix, des gestes, des cris, des ombres et de la lumière, des atmosphères, des rêves, rien de fixé, rien de vraiment tangible que l'instantané, c'est-à-dire seulement des apparences.

'' Bergman. »

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