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Fais ce que voudras Rabelais

Publié le 15/09/2015

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«En leur règle n’était que cette clause: Fais ce que voudras, parce que gens libères, bien nés, bien instruits, conversant en compagnies honnêtes, ont par nature un instinct et aiguillon qui toujours les pousse à faits vertueux et retire de vice, lequel ils nommaient honneur. »

«On passe du couvent à l’anti-couvent; pas en sautant de l’empire de la nécessité dans le règne de la liberté, mais plus benoîtement en substituant une discipline à une autre. »

«Par cette liberté, entrèrent en louable émulation de faire tous ce qu’à un seul voyaient plaire : si quelqu’un ou quelqu’une disait: “Buvons”, tous buvaient. Si disait: “Jouons”, tous jouaient. Si disait: “Allons à l’ébat ès champs”, tous y allaient. »

 

« Toute leur vie était employée, non par lois, statuts ou règles, mais selon leur vouloir et franc arbitre. Se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait. Nul ne les éveillait, nul ne les parforçait ni à boire, ni à manger, ni à faire chose autre quelconque. Ainsi l’avait établi Gargantua. »

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« Liberté 1 159 «En leur règle n'était que cette clause: Fais ce que voudras, parce que gens libères, bien nés, bien instruits, conversant en compagnies honnêtes, ont par nature un instinct et aiguillon qui toujours les pousse à faits ver­ tueux et retire de vice, lequel ils nommaient honneur.» Parce qu'ils sont gens vertueux, les habitants de Thé­ lème ne peuvent utiliser leur liberté que pour mener une vie morale.

Rien ne sert donc de les contraindre à ce que la nature même les pousse à réaliser.

Bien davantage, la contrainte et l'interdit risqueraient de rendre le mal désirable et de détourner les individus du bien.

Tout l'humanisme et l'optimisme de Rabelais et, au­ delà de lui, de son temps passent dans ces quelques lignes.

S'y manifeste une totale foi en l'homme qui trouve, dans la liberté, la condition même de son épa­ nouissement physique, affectif, moral et politique.

....

Riches et ambigus, les derniers chapitres de Gar­ gantua ont été l'objet des interprétations les plus diver­ ses.

II faut avouer que le texte est des plus complexes et qu'une signification simple semble difficile à en ex­ traire.

Voici un monde où règne la plus absolue des libertés mais, paradoxalement, de cette liberté naît la plus totale uniformité: chacun fait ce qui lui plaît, mais ce qui plaît à chacun est ce qui plaît à tous : « Par cette liberté, entrèrent en louable émulation de faire tous ce qu'à un seul voyaient plaire: si quelqu'un ou quelqu'une disait: "Buvons", tous buvaient.

Si di­ sait : "Jouons", tous jouaient.

Si disait: "Allons à l'ébat ès champs", tous y allaient.» Dans cette belle unanimité, on peut simplement voir le signe d'une harmonie entière et utopique entre l'indi­ vidu et la collectivité : sans contrainte aucune, la vo­ lonté de l'un est la volonté de tous.. »

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