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La connaissance (cours de philo)

Publié le 14/08/2014

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L'homme, tourné vers le seul objet, n'a d'abord tenu aucun compte de sa nature de sujet, et a vu dans ses représentations la reproduction des choses. Puis il a cri­tiqué la connaissance sensible, et ne s'est fié qu'à l'intel­lectuelle. Enfin, il s'est aperçu que cette connaissance elle-même ne consistait pas dans la contemplation, pure et passive, d'idées, mais dans la construction par l'esprit de données sensibles. L'homme est ainsi parvenu à la phi­losophie critique : il a compris que l'esprit n'est pas un miroir où vient se refléter l'univers, ni une faculté d'intui­tion, mais une activité qui construit la connaissance. D�s lors, toute spéculation métaphysique sur l'objet paraît hypothétique. Mais la certitude du jugement qui pose l'existence de l'esprit est totale, et doit servir de fonde­ment à toutes les autres certitudes.

La réflexion essentielle du philosophe porte aujourd'hui sur la connaissance. Alors que l'homme d'action, le savant ne consid�rent que l'objet de la connaissance, le philosophe réfléchit, se retourne sur soi, étudie sa connaissance elle-même, essaie de déterminer ses limites et sa valeur.

La place de la critique de la connaissance en philoso­phie n'a cessé d'augmenter dans les temps modernes. Il

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semble en effet qu'en ce qui concerne les probl�mes ontologiques la philosophie ne puisse parvenir à des conclusions positives : aucun syst�me de métaphysique n'a réussi à mettre tous les esprits d'accord. C'est ce qui explique que la philosophie ait évolué dans le sens d'une critique de la connaissance. Si nous ne pouvons atteindre l'être, ne devons-nous pas nous retourner vers nous-mêmes ? L'étude du sujet connaissant nous appor­tera les plus utiles enseignements sur la nature, et donc sur la valeur et les limites de notre savoir. Ainsi s'est constituée la philosophie critique, qui tend de plus en plus à remplacer la métaphysique ontologique. Et l'on sait que la réflexion sur les sciences est à la base de la plupart des recherches philosophiques contemporaines.

I. — Les théories de la connaissance

De la façon la plus générale, le probl�me de la connais­sance pourrait se formuler ainsi : pouvons-nous connaître le réel ? Pouvons-nous le comprendre ?

A. — Le dogmatisme vulgaire et k scepticisme

L'homme donne spontanément une solution au pro­bl�me de la connaissance (et cela sans même le poser). Cette solution est celle du dogmatisme. Le sens commun croit que nous pouvons connaître le réel (il estime en effet que les objets que nous percevons existent, et existent tels

LA CONNAISSANCE                                                   21

que nous les percevons). Il croit que nous pouvons le comprendre (l'habitude lui tenant ici lieu de raison).

Ce sont les sophistes grecs qui, cessant de considérer les seuls objets de notre connaissance, se tourn�rent vers le sujet connaissant et, mettant en cause notre croyance en la réalité du donné, se demand�rent ce que valait notre savoir. Alors apparut véritablement l'attitude philosophique : celle-ci, on le voit, commence avec le doute.

 

Le doute semble avoir sa source premi�re dans la cons­tatation de nos erreurs, et dans l'opposition de nos juge­ments et de ceux d'autrui. Il n'est pas spontané, mais acquis. Mais, une fois amorcé, le doute tend à s'installer définitivement dans l'esprit. Aussi la réflexion philoso­phique a-t-elle d'abord conduit au scepticisme. L'objet est inaccessible : seules nous sont données nos sensations et nos idées, dont nous ne pourrons jamais savoir si elles correspondent au réel (il faudrait pour cela que l'esprit puisse sortir de lui-même). Les illusions des sens sem­blent montrer que rien, dans le réel, ne répond à ce qui nous est donné. (La même eau peut paraître chaude à une main que l'on sort de l'eau froide, froide à une main que l'on sort de l'eau chaude ; le vin, agréable à la langue de l'homme sain, est amer à celle du malade.) Le rêve semble nous affecter de sensations qui ne répondent à aucun objet. Quant à la connaissance intellectuelle, on ne saurait y prouver quoi que ce soit sans tourner en un cercle (toute démonstration part de vérités admises, mais celles-ci devraient, à leur tour, être démontrées. Pour faire une démonstration compl�te, il faudrait donc

« 20 PLANS DE PHILOSOPHIE GÉNÉRALE semble en effet qu'en ce qui concerne les problèmes ontologiques la philosophie ne puisse parvenir à des conclusions positives : aucun système de métaphysique n'a réussi à mettre tous les esprits d'accord.

C'est ce qui explique que la philosophie ait évolué dans le sens d'une critique de la connaissance.

Si nous ne pouvons atteindre l'être, ne devons-nous pas nous retourner vers nous-mêmes? L'étude du sujet connaissant nous appor­ tera les plus utiles enseignements sur la nature, et donc sur la valeur et les limites de notre savoir.

Ainsi s'est constituée la philosophie critique, qui tend de plus en plus à remplacer la métaphysiq_ue ontologique.

Et l'on sait que la réflexion sur les sciences est à la base de la plupart des recherches philosophiques contemporaines.

1.

-Les théories de la connaissance De la façon la plus générale, le problème de la connais­ sance pourrait se formuler ainsi : pouvons-nous connaître le réel ? Pouvons-nous le comprendre ? A.

-Le dogmatisme vulgaire et le scepticisme L'homme donne spontanément une solution au pro­ blème de la connaissance (et cela sans même le poser).

Cette solution est celle du dogmatisme.

Le sens commun croit que nous pouvons connaître le réel (il estime en effet que les objets que nous percevons existent, et existent tels. »

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