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LA CONSCIENCE. L'INCONSCIENT.

Publié le 06/04/2014

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conscience

qui implique en elle r existence tout court (la fameuse « chose pensante

� dont le cogito est à la fois la révélation et la manifestation).

Une telle « expérience � signale la dissociation possible des multiples

actes psychiques et du pouvoir spontané de « mise à distance � et de

réflexion qui se manifeste en eux et reste, en droit, irréductible à telle

ou telle opinion, telle ou telle représentation. Dans une autre perspective

et un autre contexte, Sartre décrit la découverte singuli�re de la

conscience d'exister, « en deçà � de toute détermination concr�te et de

tout donné (cf. les cél�bres descriptions de « La Nausée�). Paradoxalement,

le cheminement de la pensée conduit à une « remontée � vers le

fait perçu comme premier et indérivable : le caract�re contingent (non

nécessaire) de r existence, qui s' appréhende désormais à travers une

conscience épurée, où l'intuition premi�re du fait-même d'exister relativise

toute détermination du donné. (Sartre parle, à propos d'une telle

intuition. de « cogito préréflexif �).

- En fait, les différents aspects de la conscience qui viennent d'être

évoqués ne peuvent rendre compte de la totalité du psychisme saisi

dans son fonctionnement. La conscience, plus ou moins claire, plus ou

moins compl�te, n'implique pas forcément connaissance explicite de

toutes les données psychiques. Sociologie et psychologie ont depuis

longtemps souligné que la conscience humaine peut être saisir comme

un produit autant que comme une donnée originaire. Il suffit pour cela

de préciser r acception que r on donne au mot lui-même : si, en tant

que faculté virtuelle de représentation et de distanciation, la conscience

semble « indérivable �. en fait, concr�tement, dans la mise en oeuvre

d'un tel pouvoir. elle suppose un certain nombre de conditions et de

processus de formation sans lesquels elle ne pourrait se constituer. La

psychologie génétique de Piaget (cf. La psychologie de /'intelligence,

Éditions A. Colin) ; la théorie psychogénétique de Freud (cf. Trois essais

sur la théorie de la sexualité, Éditions Idées-Gallimard) ; le point de vue

sociogénétique et historique de Marx et Engels (cf. L'idéologie Allemande,

Éditions Sociales, pages 59 et 60) ou de Durkheim : autant

de conceptions qui incitent à relativiser l'idée d'une conscience préconstituée

et l'illusion idéaliste d'une conscience définie une bonne fois

pour toutes.

conscience

« vité (cf.

les rubriques « Travail », « Education », « Désir», « Au­ trui », « Langage », etc.).

Dans une première approche, la conscience peut être définie comme une faculté qu'a l'homme d"éprouver pour lui­ même la réalité de cette activité, d'en ressaisir intuitivement I' existenc" en acte.

Par elle, l'existence « donnée » devient présence explicite, pré­ sence au monde et présence à soi : le vécu (relations aux objets, aux personnes, au corps, à soi ...

) tend à se saisir lui-même, à se « repré­ senter » en une sorte de dédoublement réflexif qui d" abord s'éprouve (la conscience comme sentiment intime et concret d"exister) puis s"ef­ force de se développer et de s'extérioriser de façon multiforme (affir­ mation de la subjectivité, volonté de comprendre le monde et de le maîtriser, etc.).

En fait, aucune définition de la conscience ne peut être pleinement satisfaisante dès lors que l'on observe certains caractères fondamen­ taux qui la constituent, et la rendent difficilement assimilable aux autres réalités psychiques : - La conscience n· est pas une réalité psychique « en soi », que I" on pourrait décrire comme une chose «positive».

Elle n'a de sens et d'existence qu'en «relation à».

« Toute conscience est conscience de quelque chose ».

comme laffirment la phénoménologie de Husserl et l'existentialisme de Sartre.

C'est dire que si la conscience ne peut se définir par ses « contenus » (objets représentés, images, etc.) par contre elle ne se définit et se révèle « qu· à loccasion » de ces conte­ nus.

Elle est en quelque sorte le « négatif » de ces contenus, l'activité qui leur donne un sens pour moi, en rendant manifeste pour mon « es­ prit » la présence des réalités où je me situe.

Intentionnalité.

négati­ vité, pouvoir de néantisation : autant de termes qui s'efforcent de restituer cette dimension relationnelle de la conscience.

- La conscience, ainsi opposable au « donné » auquel elle donne sens pour l'homme, révèle un pouvoir de « distanciation » dont la por­ tée est considérable.

Selon Sartre, il y a toujours transcendance de la conscience par rapport à son objet.

C'est la conscience qui pose son objet, selon des modalités diverses : la conscience perceptive le pose comme existant, la conscience imaginaire comme non existant, comme image (cf.

Sartre.

L'imaginaire, Éditions Gallimard, page 30).

La cons­ cience n'est donc jamais pur reflet ou simple donnée dérivée.

C'est bien plutôt elle qui rend le monde signifiant, le situe et/ ou le relativise.

Principe originaire de négation et de réflexivité, la conscience apparaît dès lors comme un foyer de liberté, de dépassement du donné.

En ce sens, elle est la source même de la pensée, qui implique à la fois représentation et réflexion (réflexivité), faculté de « poser » un objet et faculté de s'en distancier.

- La « découverte » de la conscience relève d'une expérience existentielle très concrète.

dont un exemple peut être donné par le « cogito » cartésien.

«Je pense, et par là même je découvre que j'existe.

» Pour penser, il faut être.

A travers les multiples activités mentales de l'être humain (se représenter, nier, affirmer, etc.) s'éprouve une première certitude : lexistence d'une activité originaire de réflexion 104. »

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