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LA JUSTICE.

Publié le 01/05/2014

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justice

LA JUSTICE.

JUSTICE ET ÉGALITÉ :

QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION.

Mise en place des probl�mes.

L'enjeu de la réflexion sur le meilleur type possible d'organisation sociale se rév�le dans les discussions sur le rapport entre justice et mérite individuel. Les malentendus les plus nombreux apparaissent au sujet de la notion tant controversée d'égalité, que Voltaire assimilait à une « chim�re � alors que Rousseau en faisait une exigence. La défini¬tion de l'égalité reste rarement sereine dans un contexte où ses impli¬cations politiques et idéologiques sont d'emblée perçues. L'aspiration à l'égalité — recouvrant des revendications tr�s diverses — est souvent assimilée, en une confusion qui n'a rien d'innocent, à un désir d'unifor¬misation, à une négation de l'identité personnelle. Une réflexion sur le

 

contenu réel et les niveaux de signification de la notion d'égalité sem¬ble donc nécessaire pour faire le point. Le probl�me social du rapport entre justice et égalité sera du même coup éclairé.

Premi�re approche : division du travail, complémentarité des fonctions, égalité.

Dans les limites d'une conception qui exclut l'esclave de son hori¬zon sociopolitique, Platon a dressé le mod�le d'une organisation sociale où l'égalité dans la différence est reconnue. La division du travail, es¬sentielle à la vie de la cité, définit une répartition des tâches et une spécialisation de groupes sociaux distincts dans ces tâches. Le carac¬t�re complémentaire de ces tâches détermine une réciprocité de la dé¬pendance, qui interdit à chaque partie de s'arroger plus qu'il ne lui est dû, ou de faillir à sa fonction. Chacun apporte et reçoit, et la définition liminaire de la justice est qu'à chacun soit donné son dû. Cette justice de répartition fixe une certaine r�gle d'égalité (isonomia) qui détermine la constitution de la Cité juste et permet aux talents spécifiques de s'intégrer dans un tout équilibré. Sur le plan des avantages matériels ou institutionnels, il n'y a pas de différence notoire de traitement des groupes en question (cf. La République, 449 a-540 b).

justice

« contenu réel et les niveaux de signification de la notion d'égalité sem­ ble donc nécessaire pour faire le point.

Le problème social du rapport entre justice et égalité sera du ·même coup éclairé.

• Première approche : division du travail.

complémentarité des fonctions.

égalité.

Dans les limites d'une conception qui exclut l'esclave de son hori­ zon sociopolitique, Platon a dressé le modèle d'une organisation sociale où légalité dans la différence est reconnue.

La division du travail, es­ sentielle à la vie de la cité, définit une répartition des tâches et une spécialisation de groupes sociaux distincts dans ces tâches.

Le carac­ tère complémentaire de ces tâches détermine une réciprocité de la dé­ pendance, qui interdit à chaque partie de s'arroger plus qu'il ne lui est dû, ou de faillir à sa fonction.

Chacun apporte et reçoit, et la définition liminaire de la justice est qu'à chacun soit donné son dû.

Cette justice de répartition fixe une certaine règle d'égalité (isonomia) qui détermine la constitution de la Cité juste et permet aux talents spécifiques de s'intégrer dans un tout équilibré.

Sur le plan des avantages matériels ou institutionnels, il n'y a pas de différence notoire de traitement des groupes en question (cf.

La République, 449 a-540 b).

• Deuxième approche : Rousseau et les malentendus de l'égalité.

L'aspiration à la justice sociale.

On peut se reporter.

globalement au Discours sur /'origine et les fondements de /'inégalité parmi les hommes.

À l'état de nature -dont nous avons déjà signalé le caractère hypothétique, il existe incontesta­ blement des inégalités physiques.

Mais celles-ci ne peuvent réellement aboutir à des rapports de domination durables.

Elles ne sont donc aucunement valorisées, c'est-à-dire que la différence n'est pas le signe ou la cause d'une dépendance durable.

Dans le passage de l'état de nature à l'état social, il n'y a donc aucune nécessité pour que l'inéga­ lité naturelle devienne inégalité sociale, la répartition des fonctions entre les individus pouvant fort bien jouer sur des différences pour assurer une complémentarité harmonieuse des rôles et des dispositions qui leur correspondent.

Rien n'oblige la société à se régler sur d' éven­ tuelles inégalités naturelles, car elle définit un ordre propre, dont la norme se singularise justement par rapport à lordre naturel.

Ainsi, dans l'acte fondateur du corps politique, tous les individus sont identiques (du latin idem : le même) sur le plan juridique, c'est-à-dire qu'ils sont tenus aux mêmes obligations et aux mêmes engagem·ents envers la loi.

Les obligations générales définissent le cadre et les conditions d'exer­ cice de chaque activité spécifique.

L'identité ainsi dégagée s'affirme dans l'exigence de réciprocité qui sous-tend le Contrat : donner autant qu'on apporte, nulle volonté particulière ne pouvant se dispenser de donner ou s'arroger plus qu'il ne lui est dû (critique des privilèges et du parasitisme).

Pour qu'une telle clause soit suivie d'effet, il convient que les différences réelles de condition s'inscrivent dans des limites compa­ tibles avec le maintien de cette réciprocité.

Le formel (ou juridique) devient ici du concret et du social, comme le montre la fameuse défini- 184. »

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