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LA TECHNIQUE.

Publié le 01/04/2014

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technique

Dans le Gorgias, Platon oppose la science et les techniques rhétoriques,

faites de recettes, et comparables à une « cuisine �.

Les Grecs, disposant d'un outil mathématique assez élaboré (cf.

Pythagore et Euclide), ne lont en fait appliqué à la connaissance de la

nature et à la fabrication technique que tr�s partiellement. Archim�de

seul est connu pour s'y être exercé, en fondant l'hydrostatique (physique

des fluides) et en concevant des engins balistiques et guerriers de

toutes sortes pour défendre Syracuse (Archim�de : 287-212 av.

J.-C.). Mais les applications techniques restent la plupart du temps de

simples curiosités. On peut envisager deux explications plausibles de ce

fait, en s'inspirant de l'oeuvre d'Aristote:

technique

« [Références pour approfondir ces deux points : Platon, Timée 29 a, b et Aristote, Physique 2, 8 ( 199 a, b).) - Le thème du décalage entre science et technique.

Dans la Métaphysique (Livre E) Aristote distingue trois types de « sciences » : les sciences théorétiques (qui portent sur le savoir lui­ même), les sciences pratiques (qui ont trait à l'activité propre à l'homme) et les sciences poétiques (qui concernent toute production d'une œuvre extérieure à l'homme).

La technique, qui relève de ces dernières, est classée dans les « arts non libéraux » - et en tant que telle elle s'oppose à la science (épistémè).

Dans le Gorgias, Platon oppose la science et les techniques rhétori­ ques, faites de recettes, et comparables à une « cuisine ».

Les Grecs, disposant d'un outil mathématique assez élaboré (cf.

Pythagore et Euclide), ne lont en fait appliqué à la connaissance de la nature et à la fabrication technique que très partiellement.

Archimède seul est connu pour s'y être exercé, en fondant l'hydrostatique (physi­ que des fluides) et en concevant des engins balistiques et guerriers de toutes sortes pour défendre Syracuse (Archimède : 287-212 av.

J.-C.).

Mais les applications techniques restent la plupart du temps de simples curiosités.

On peut envisager deux explications plausibles de ce fait, en s'inspirant de l'œuvre d'Aristote: a) La théorie des « deux mondes » (céleste incorruptible, et terres­ tre corruptible) sous-tend pour une grande part la distinction entre les mathématiques pures, et la physique.

Celle-ci, ayant pour objet le monde du changement, des qualités, ne peut être mathématisée.

L'éla­ boration d'une physique scientifique rendant possible une technique ri­ goureuse et méthodique, ne peut s'inscrire dans une telle problémati­ que.

b) La théorie aristotélicienne de /'esclavage dévalorise par ailleurs le domaine de la production matérielle et de la technique, réservé à la pure et simple « habileté pratique acquise par habitude (cf.

l'opposition de l'habileté et de la théorie comme « connaissance des causes », in Métaphysique, A, 1, 981 b, Éditions Vrin, page 7).

On part de I' escla­ vage comme une donnée naturelle, et dès lors on ne peut envisager, sinon à titre d'hypothèse invraisemblable, l'application technique de la science -et notamment lautomation qui rendrait inutile l'esclavage.

Cf.

sur ce point Aristote, La Politique I, 4 : « Si les navettes tissaient d'elles-mêmes ( ...

) ni les chefs d'artisans n'auraient besoin d'ouvriers, ni les maîtres d'esclaves» ...

(Éditions Vrin, page 35).

• Science et technique dans l'épistémologie moderne.

Depuis Bacon et Descartes, l'idéal d'une maîtrise de la nature ren­ due possible par une connaissance rigoureuse de ses déterminismes n'a cessé de se confirmer (cf.

Descartes, Discours de la Méthode : l'homme sera comme « maître et possesseur de la nature »).

Avec l'épistémologie moderne, c'est le rapport entre science et technique qui est pensé aussi méthodiquement que possible.

L'opposition entre les techniques empiriques et les techniques reposant sur une théorie scien- 53. »

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