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LE TRAVAIL.

Publié le 01/04/2014

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travail

En létat actuel des choses, et tant qu'il sera nécessaire à l'homme

de travailler pour vivre, il semble bien que la formule cél�bre «A chacun

selon son travail� représente l'expression la plus approchante et,

peut-être, la moins contestable, de l'idéal d'égalité. Elle implique que

les facteurs de différenciation entre les hommes soient reconsidérés, et,

si possible, neutralisés du point de vue économique, à l'exception de la

valeur du travail fourni. Mais elle recouvre encore bien des ambiguïtés,

que nous avons essayé d'expliciter plus haut. Marx reconnaissait

qu'une égalité absolue est impossible à réaliser tant que le travail producteur

reste nécessaire, avec ses contraintes et ses facteurs de différenciation

entre les êtres. Encore faut-il ne pas confondre l'inégalité"

résultant d'autres facteurs que le travail (répartition de la propriété,

privil�ges de tous ordres, différences des milieux d'origine) et l'inégalité

produite par le travail dans des conditions sociales excluant, justement,

toute hiérarchisation a priori des êtres.

travail

« Dans certaines conditions sociales, le travail devient une activité aliénée.

Vécu comme oppression, il tend à rendre l'homme « étranger à lui-même » (alienus = autre, étranger).

La caractérisation d'un tel pro­ cessus, qui n'a rien de fatal, a été développée par Marx dans une analyse devenue célèbre des effets de lexploitation capitaliste (cf.

Ma­ nuscrits de 1844.

Éditions Sociales, page 63 et suivantes) : « Le travail aliéné renverse le rapport de telle façon que l'homme, du fait qu'il est un être conscient, ne fait précisément de son activité vitale, de son essence, qu'un moyen de son existence.

» Les trois as­ pects de l'aliénation du travail, dans le cadre de l'exploitation capita­ liste où le prolétaire doit fournir au propriétaire des moyens de produc­ tion un temps de travail dont la valeur dépasse de beaucoup ce qui est donné comme salaire (plus-value ou travail non payé) sont les sui­ vants : • aliénation du produit (qui échappe à son producteur, et, bien sou­ vent se disloque à ses yeux en une multitude d'opérations parcellaires dépourvues de sens et d'intérêt (cf.

le travail à la chaîne) ; • aliénation de l'activité productrice, qui perd toute signification pour le travailleur en raison des conditions dans lesquelles elle s'ac­ complit, et des modalités qui sont les siennes.

Le travail ·est vécu comme « contrainte extérieure » ; • aliénation du producteur lui-même, puisque l'existence devient à elle-même sa propre fin, et que la totalité de lénergie vitale est consa­ crée à la production de l'existence.

• Division sociale du travail et critères de comparaison des activi­ tés : réflexion sur les problèmes sociaux et politiques de la vie économique (corrélation = les échanges).

Les travaux qui concourent à la vie sociale sont qualitativement différents.

Produisant des objets dont la valeur d'usage est spécifique, ils sont difficilement comparables : comment ramener des données qua­ litatives distinctes à une commune mesure ? Qu'y a-t-il de commun à un kilo de pain, une paire de chaussures et un plan d'architecte ? Aristote, et plus récemment, Marx, ont abordé le problème de la commensurabilité de marchandises dont les valeurs d'usage sont diffé­ rentes.

En fait, la difficulté se trouve résolue pratiquement dans toute société marchande, puisque l'échange des marchandises implique, de facto, une comparaison.

Mais l'équivalence marchande entre deux pro­ duits ne peut évidemment signifier une identité absolue.

Le type d' éga­ lité qu'il établit est tout à fait particulier, puisqu'il se définit sur le fonds de différences qualitatives irréductibles.

Les travaux producteurs ne semblent pouvoir être comparés entre eux que si on les réfère à une propriété commune, obtenue par réduction des caractéristiques spécifi­ ques.

Tout travail, quel qu'il soit, suppose une dépense d'énergie, grâce à laquelle, dans lacte de production, s'effectue par exemple la transformation d'une « matière première » en un « produit fini », possé­ dant une valeur d'usage déterminée.

En ce sens, la valeur d'échange d'un produit repose sur le travail nécessaire à sa fabrication, puisque seul ce travail rend utilisables des matières brutes et le plus souvent 49. »

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