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Joseph Fouché par Jean Tulard Directeur d'études à l'École Pratique des Hautes

Publié le 05/04/2015

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Joseph Fouché par Jean Tulard Directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études, Paris Certes, il ne fut pas un grand homme d'État, sans doute parce que la personnalité de Napoléon l'a écrasé ; Fouché n'en a pas moins été le créateur de la police moderne à laquelle tous les États totalitaires du XIXe et du XXe siècle ont eu recours. Sa légende est née tardivement, après la chute de l'Empire. Au temps où régnait Napoléon, on connaissait l'importance du ministre de la Police, sans l'élever toutefois comme le fit Balzac au niveau du mythe. Sévèrement contrôlée, la presse parle peu du duc d'Otrante. A Sainte-Hélène, Napoléon le mentionne avec mépris dans sa conversation : " Je n'avais pas besoin de Fouché ; il se donne comme ayant toujours lutté contre moi, tandis que, de tous les ministres, c'était le moins opposé à mes volontés. Il ne parlait presque pas au Conseil. " Dans leurs souvenirs, les contemporains semblent davantage fascinés par la personnalité de Talleyrand, grand seigneur de l'Ancien Régime dont les manières éblouissaient une cour de parvenus. C'est Balzac qui, l'un des premiers, a mis en lumière - plus que ne l'avaient fait avant lui diverses publications dont les Mémoires vraisemblablement apocryphes de Fouché - l'inquiétante figure du tout-puissant ministre de Napoléon. Il en a fait notamment le deus ex machina d'Une Ténébreuse Affaire, évocation romancée d'un mystérieux complot qui défraya la chronique du Consulat : l'enlèvement du sénateur Clément de Ris. Rien ne destinait Joseph Fouché à la carrière qu'il devait parcourir avec tant d'éclat. Né le 21 mai 1759 d'une famille de marins spécialisés dans le commerce des épices, il fut, en raison d'une santé fragile, des...

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