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République

Publié le 01/06/2014

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La France a mis plus de deux siècles à adopter définitivement la république comme régime politique. Ce choix ne s'est pas fait sans difficultés. Il a fallu plusieurs décennies pour que les régimes monarchiques et impériaux soient définitivement abandonnés, y compris dans l'esprit de la majorité des citoyens français. La République doit également surmonter de nombreuses crises entre la fin du xixe siècle et les années 1960. L'une des plus sérieuses est certainement celle de la confiscation du pouvoir par le gouvernement de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale. La résistance qui naît alors des cendres de la défaite, en s'opposant non seulement à l'occupant nazi mais également à l'État français et à Pétain, aura un rôle décisif dans la refondation du régime républicain. La ive République sera à l'origine d'avancées importantes pour les Français, mais, trop instable, elle devra céder la place. La ve république, régime sous lequel nous vivons aujourd'hui, est alors fondée sur des principes très marqués par la personnalité et l'expérience de ses concepteurs. 1. Le difficile enracinement de la culture républicaine (les décennies 1880 et 1890) La iiie République est la plus longue république de l'histoire de France. Mise en place avec difficulté, elle finit par se consolider et par s'enraciner dans l'esprit des citoyens français, au point d'êtreindissociable de l'idée de patrie. Mais les gouvernements français des années 1880 et 1890 ont dû se battre pour faire triompher l'idéal républicain.  o La iiie République connait des débuts laborieux. Elle succède au second Empire, dissout le 4 septembre 1870 après l'humiliante défaite de la France contre la Prusse à Sedan et la capture de l'empereur Napoléoniii. Cette situation provoque une crise politique qui rend difficile la définition d'un nouveau régime politique.Trois tendances politiques s'affrontent : les républicains modérés, les monarchistes et les républicains plus radicaux (extrême gauche) issus de la Commune autonome de Paris, qui s'est révoltée entre le 18 mars et le 28 mai 1871 et a instauré un gouvernement insurrectionnel hostile au retour de la monarchie en France. Les bonapartistes (partisans de l'Empire) sont minoritaires.Ces divisions entre dirigeants politiques sont aussi le reflet des divisions de la population française. Cette dernière est encore très rurale (même si l'urbanisation gagne du terrain) ; or les campagnes sont plutôt conservatrices et veulent un gouvernement qui soit apte à maintenir l'ordre. À l'inverse, les villes, Paris en tête, sont plus progressistes. Les républicains réussissent finalement à s'imposer en s'éloignant des idéaux de la Commune (qui effraye les campagnes), et en profitant des divisions des royalistes qui ont pourtant gagné les élections mais sont incapables de s'entendre sur le nom du futur roi de France ! Les lois institutionnelles de 1875, qui font référence pour la première fois au mot « république », ne sont votées qu'à une seule voix de majorité. o Les républicains, qui s'imposent défintivement au pouvoir, se trouvent face au défi de faire accepter à nouveau un régime politique qui n'a pas bonne presse dans l'opinion et est marqué par les échecs (parfois sanglants) de la première et de la deuxième République. Un large consensus politique o Pour établir un large consensus politique, et ménager les plus conservateurs, les gouvernements optent pour une république modérée et votent de nombreuses lois pour en faire une démocratie libérale et un régime populaire. Une première série de lois renforce les libertés individuelles et font progresser les droits sociaux. Ainsi, la liberté de la presse et de réunion sont votées en 1881. Les syndicats sont autorisés en 1884, de même que le divorce. Une loi sur les associations est votée en 1901 (elle est toujours d'actualité).Parmi les lois les plus célèbres des débuts de la iiie République, on peut citer les « lois Ferry » (de Jules Ferry) qui rendent l'enseignement primaire gratuit, obligatoire (loi de 1881) et laïc (loi de 1882), avec une obligation scolaire jusqu'à 13 ans. Une loi de 1885 organise l'enseignement public et impose une « laïcisation » du personnel, complétée en 1904 par l'interdiction d'enseigner pour les congrégations religieuses. C'est une véritable révolution car jusque là ces dernières avaient la haute main sur l'éducation en France. Ces mesures sont complétées par la loi de 1904 qui rompt les relations privilégiées de la France avec le Vatican (alors que la France était jusque là considérée comme « la fille ainée de l'Église »), et par la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905, mal accueillie dans l'ouest de la France et dans le Massif central.  o Des fêtes et des symboles sont choisis pour contribuer à l'enracinement de la République. La Marseillaisedevient officiellement l'hymne national en 1879, le 14 juillet est reconnu comme fête nationale en 1880, les représentations de Marianne se multiplient ainsi que toute une imagerie républicaine.La loi municipale de 1884 instaure l'élection au suffrage universel masculin du conseil municipal, qui désigne ensuite le maire de chaque commune. Il est demandé au maire d'avoir un local spécifique pour exercer ses fonctions : des mairies avec la devise de la République « Liberté, égalité, fraternité » sont édifiées dans les villages et participent à la diffusion d'une culture républicaine dans les campagnes. Elles sont souvent complétées par la construction d'une école qui jouera un rôle décisif dans la transmissi...

« •   Des   fêtes   et   des   symboles   sont   choisis   pour   contribuer   à  l'enracinement   de   la   R épublique.

  La   Marseillaise devient   officiellement   l'hymne   national   en   1879,   le   14   juillet   est   reconnu   comme   f ête   nationale   en   1880,   les   repr ésentations   de   Marianne   se   multiplient   ainsi   que   toute   une   imagerie   r épublicaine. La   loi   municipale   de   1884   instaure   l' élection   au   suffrage   universel   masculin   du   conseil   municipal,   qui   d ésigne   ensuite   le   maire de chaque commune. Il est demand é au maire d'avoir un local sp écifique pour exercer ses fonctions   : des   mairies avec   la   devise   de   la   R épublique   «   Libert é,  égalit é,   fraternit é   »   sont   édifi ées   dans   les   villages   et   participent   à  la   diffusion   d'une culture r épublicaine dans les campagnes . Elles sont souvent compl étées par la   construction d'une  école   qui jouera   un r ôle d écisif dans la transmission des valeurs de la   III e   R épublique (on surnomme les instituteurs les   «   hussards noirs de la   R épublique   » ).

  • Ces valeurs s'imposent peu  à peu   : les r épublicains combattent la monarchie, l'influence de l' Église dans l'enseignement et la   vie   publique,   ils   d éfendent   la   la ïcité,   la   d émocratie,   les   droits   et   devoirs   des   citoyens,   les   libert és   et   id éaux   de   1789,   l' éducation,   la   science   et   bien   entendu   la   R épublique   dont   les   institutions   doivent   être   connues   de   tous.

  Un   v éritable   patriotisme r épublicain est d évelopp é dans la soci été. Une r épublique patriote • Les opposants  à la R épublique sont finalement vaincus. Les monarchistes disparaissent de la sc ène politique fran çaise. Les   oppositions   subsistent   cependant   :   certains   catholiques   peinent   ainsi   à  accepter   l'anticl éricalisme   r épublicain.

  Surtout,   une   partie des  conservateurs se  r éfugie dans  l'antiparlementarisme,  à l'image du  g énéral  Boulanger  qui  en  1888­1889 provoque   une   crise   en   s'opposant   au   r égime   r épublicain.

  Mais   celui­ci   sort   renforc é  des   difficult és   qu'il   rencontre   :   le   scandale   politico­financier de Panam à, les attentats anarchistes et surtout l'affaire Dreyfus (1894) divisent l'opinion mais renforcent la   R épublique   qui   a   r éussi   à  implanter   ses   valeurs   dans   l'esprit   des   citoyens.

  La   d éfense   de   la   R épublique   devient   une   é vidence   : la culture r épublicaine est omnipr ésente et va de pair avec l'exaltation du patriotisme fran çais. • Le rappel  des provinces  perdues  d'Alsace­Lorraine  est  une constante  (elles sont  colori ées  en noir, signe de  deuil, sur les   cartes scolaires) par un r égime politique qui est n é des cons équences de la d éfaite fran çaise de Sedan.

  Le patriotisme est une   valeur essentielle de la   III e   R épublique et on le retrouve partout,  à l'école, dans les institutions, dans la glorification de   l'arm ée   fran çaise   qu'il   faut   redresser   et   r éhabiliter   aupr ès   de   la   population.

  Ce   patriotisme   est   tellement   fort   qu'il   am ène   certains d éput és à critiquer les d épenses de la politique coloniale de Jules Ferry (surnomm é «   Ferry Tonkin   »). Clemenceau   exprime cette pens ée en parlant  à Ferry de la conqu ête de l'Indochine   : «   lorsque vous nous lancez dans ces aventures […] je   d éclare que je garde mon patriotisme pour la d éfense du sol national   ». •   Le   revers   de   ce   patriotisme   r épublicain   est   le   d éveloppement   du   nationalisme   et   de   l'esprit   revanchard   (antiprussien)   dans la soci été fran çaise et en particulier chez les nationalistes conservateurs qui grossissent pour certains les   rangs de l'extr ême droite. •   À  la   fin   des   ann ées   1890   la   R épublique   est   d éfinitivement   implant ée   et   n'est   plus   contest ée.

  Elle   fait   m ême   partie   de   l'identit é fran çaise. Elle n'a plus rien  à craindre de ses opposants traditionnels, mais la mont ée des nationalismes et des ligues   d'extr ême   droite   laissent   pr ésager   de   nouveaux   p érils.

  Exercice n °1    Exercice n °2    2.

  Les combats de la R ésistance (contre l'occupant nazi et le r égime de Vichy) et la refondation r épublicaine Une r ésistance n ée du refus de capituler devant l'ennemi •   D ès   juin   1940,   au   terme   de   l'incroyable   d ébâcle   de   l'arm ée   fran çaise,   vaincue   en   quelques   semaines   par   la   Wehrmacht   presque sans combats, deux   conceptions radicalement oppos ées de l'avenir de la France s'affrontent.

  P étain   a  été appel é au   pouvoir pour tenter de sauver la situation. Il est encore aur éolé de son statut de   g énéral vainqueur de Verdun . Mais c'est   surtout   un   traditionnaliste,   antid émocrate,   anticapitaliste,   anticommuniste   et   conservateur ,   attach é  aux   valeurs   de   la   religion et du retour  à la terre. Il est tr ès hostile  à la   III e   R épublique qu'il tient pour responsable de tous les probl èmes de la   France   et   m ènera   sous   Vichy   une   politique   ouvertement   antis émite. Le 17 juin 1940, il annonce la capitulation de la France   : le nord et l'ouest sont occup és par les troupes allemandes, l'Alsace et  . »

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