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Définition: ÉTALE, adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTALE, adjectif. A.— MARINE. 1. [En parlant de la mer] Qui est immobile, a cessé de monter ou de descendre et n'a pas commencé son mouvement inverse. Le niveau uniforme du varech sur toutes les roches marquait la ligne de flottaison de la marée pleine et de la mer étale (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 257) : Ø À une heure, la mer atteignit son plus haut point. Elle était étale, c'est-à-dire à ce court instant où l'eau ne monte plus et ne descend pas encore. Il fallait opérer sans retard. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 54. · Emploi comme substantif masculin. Court moment où la mer est immobile entre deux marées. Étale de flot, de jusant (PETIT DICTIONNAIRE DE MARINE (ROBERT GRUSS) 1952). L'étale de la marée (confer Voyage de La Pérouse (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 173 ). — Par analogie. Fleuve, rivière étale. Fleuve, rivière qui à la fin d'une période de crue reste stationnaire. Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS), Larousse depuis Larousse de la Langue française. 2. Par extension. Qui reste stationnaire. Ancre étale. Ancre qui s'arrête au fond après avoir chassé (confer Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SOÉ, J. DUPONT, O. ROUSSIN) 1906). Navire étale. Un navire qui, ayant changé le sens de sa marche, n'a d'erre ni en avant, ni en arrière (d'après Glossaire des termes de marine (JULIEN LE CLÈRE)). Vent étale. Vent médiocrement fort et régulier (confer Le dictionnaire de la marine à voile (PIERRE-MARIE-JOSEPH DE BONNEPOUX), Edmond Paris), 1859). B.— Par métaph ou au figuré (surtout au XXe. siècle). Qui est calme, stationnaire après une période agitée ou tumultueuse. Il n'existe pas dans la vie intérieure de nappes immobiles, étales et il est inévitable que qui ne progresse pas décroisse (CHARLES DU BOS, Journal, 1923, page 288 ). À la puberté du garçon, l'amour de la mère devient étale : elle ne peut plus se rapprocher de ce monstre, auquel elle ne comprend rien (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1381 ). Emploi attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Larousse de la Langue française. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 70. Forme dérivée du verbe "étaler" étaler ÉTALER1, verbe transitif. I.— [L'étalement se fait dans l'espace] A.— Exposer pour la vente des marchandises en les plaçant les unes à côté des autres, en plein air sur un étal ou dans un magasin. Du reste, pourquoi étalez-vous tant de marchandises? C'est bien fait, si l'on vous vole (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 642 ). — Absolument, vieilli. Les marchandes qui étalaient au carreau des halles, sur l'emplacement où était situé le pilori, payaient une redevance annuelle à l'exécuteur de la prévôté et vicomté de Paris (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1824-30, page 305) : Ø 1. Il y a une grande quantité de ces orfèvres; ils étalent peu : tout est renfermé dans de petites cassettes qu'ils ouvrent quand on leur demande un bijou. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 226. — Emploi pronominal à sens passif. Cette place, destinée au commerce, était bordée de comptoirs et de magasins où s'étalaient des marchandises de toute espèce (AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 1, 1840, page 350 ). — Au figuré et familier. Étaler sa marchandise. " Tirer vanité de ce que l'on fait, de ce que l'on a de rare, de singulier, en faire parade " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : En argot, cette expression a pris le sens de « montrer ses seins ou son derrière » (confer DICTIONNAIRE DE LA LANGUE VERTE (HECTOR FRANCE) 1907). B.— Par extension. 1. [Sans idée d'ostentation] a) [L'objet désigne une pluralité ou un ensemble d'inanimés concrets] Exposer, étendre sur une surface plane. a ) [En les éparpillant pour les (faire) voir, les montrer] Étaler des objets, des livres, des papiers sur une table, sur le sol. En un instant, je gagnai cent cinquante ou deux cents louis, que j'étalais devant moi et sur lesquels elle fixait des yeux ardents (ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux camélias, 1848, page 252) : Ø 2. L'autre [la vieille] , antique, ridée (...) disposa sur la table ses cartons sales. Elle faisait des tas, les ramassait, étalait de nouveau les cartes en murmurant des mots qu'on ne distinguait point. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Misti, souvenirs d'un garçon, 1884, page 910. · Étaler son jeu. Déposer ses cartes sur la table pour les montrer aux autres joueurs. Mme. de Savageat lance une carte, Gabrielle étale son jeu (HENRY BERNSTEIN, Le Secret, 1913, page 17 ). Au figuré. Montrer clairement ses intentions. Je ne demande comme vous qu'à étaler mon jeu. Ce que je cherche! Je l'ai déjà dit : la cause du suicide de Mme. Clapain, rien de plus (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Madame Clapain, 1932, page 271 ). · Étaler des papillons. Les présenter, ailes déployées, dans les boîtes de collection (confer H. Bazin, Vipère, 1948, page 121). ß ) [En les déployant largement ou entièrement] Étaler une couverture, des draps sur un lit, une lessive, un tapis; étaler un journal, une carte de géographie sur une table. Le paon lui étale en roue sa queue brillante (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 328 ). On étala des nappes sur l'herbe, on déballa vaisselle et victuailles (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 277 ). Confer affectation1 exemple 9. · Littéraire. [Le sujet désigne un élément naturel] L'arbre étale son feuillage; le rhododendron étale sa fleur. L'homme [dans Homère] s'épanouit tout entier, harmonieusement et avec aisance, comme ces platanes, ces orangers (...) qui étalent la rondeur de leurs dômes (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 1, 1866, page 56 ). SYNTAXE : Étaler sa jupe, sa robe sur ses genoux; barbe étalée sur la poitrine; cheveux étalés sur l'oreiller. — Emploi pronominal à sens passif. Partout, ensuite, s'étalaient des merveilles, les tapis de la Mecque aux reflets de velours (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883 page 471 ). · [Le sujet désigne un élément du paysage] Issoudun s'étale du nord au sud sur un coteau qui s'arrondit vers la route de Châteauroux (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 363 ). La rivière s'étalait parfois sur de longues grèves plates où le soleil ruisselait (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 97 ). · Péjoratif. [Le sujet désigne un livre] [Le] grand Meaulnes, dont l'intérêt se dilue; qui s'étale sur un trop grand nombre de pages (ANDRÉ GIDE, Journal, 1933, page 1149 ). ? ) [En disposant en couche mince (un produit semi-liquide, une matière à la fois compressible et extensible)] Étaler du beurre sur du pain; étaler des couleurs, des fards, de la peinture; étaler un onguent sur une plaie. La plus rustique façon [d'accommoder les rillettes] consiste à les étaler avec du beurre, sur du pain de maïs préalablement rôti (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 115 ). Elle lui prit la chaussure des mains. Il allait sur le cuir jaune étaler du cirage noir (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 211 ). — Emploi pronominal à sens passif. Cette peinture s'étale bien. Une rougeur s'étale sur sa joue [d'une jeune fille] comme la buée sur un vase d'eau fraîche (JULES RENARD, Journal, 1910, page 1131 ). — Par analogie. Étaler du foin pour le faire sécher. Ces plantes entassées ne sécheront pas, il faut les étaler sur cette table (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). b) [L'objet désigne une personne] a ) Rare et familier. Étaler quelqu'un.. Le faire tomber à terre de tout son long. D'un coup de poing il l'a étalé (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ) ). Un coup de poing a suffi pour l'étaler par terre (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Usuel, emploi pronominal réfléchi. S'étendre de tout son long à terre, notamment à la suite d'une chute, d'un mouvement involontaire. S'étaler sur le dos, sur le ventre. Faire un faux pas et s'étaler (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 839 ). Ma main se retourne, s'étale à plat ventre, elle m'offre à présent son dos. Un dos argenté, un peu brillant — on dirait un poisson (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 129) : Ø 3. L'une d'elles [des branches] accroche son fichu. Elle se jette en avant pour le retrouver, bute contre une souche, s'étale de tout son long. GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1270. ß ) S'étaler (dans un siège, etc.). Prendre ses aises à demi-allongé et en prenant une place démesurément large. S'étaler dans un fauteuil. Synonymes partiels : s'allonger, s'étirer. Vais m'étaler dans mon lit et lire les mémoires de Bassompierre (JULES BARBEY D'AUREVILLY, Memorandum 2, 1838, page 283) : Ø 4. Et nouant ses bras mollement en couronne au-dessus de sa tête, elle se laissait aller sur les oreillers et s'étalait joliment sur sa chaise longue, la taille dénouée, le corps abandonné avec une grâce coquette et douloureuse. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 313. — emploi absolu. Le sans-gêne d'un voisin qui s'étale, s'élargit contre la balustrade de la loge voisine, m'indigne (ANDRÉ GIDE, Journal, 1912, page 373 ). · Au figuré. S'installer dans le confort. Je veux m'étaler à mon tour, avoir un chez-moi confortable, mon automobile, des domestiques, et n'être plus obligé de me contenter, en tout et partout, de la seconde classe (VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 347 ). 2. [Emploi intensif avec une idée de mise en valeur et/ou d'ostentation au figuré] Montrer sous toutes ses faces, sous tous ses aspects et avec abondance une chose dans laquelle on se complaît ou qu'on veut faire valoir. a) [En la faisant paraître avec éclat aux yeux de tous] La nature étale ses charmes, ses couleurs. Les bonnes étalaient des tabliers éclatants de blancheur (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 342 ). Confer cimaise exemple 4 : Ø 5. Les champs de fleurs, autour des petites maisons basses, étalaient leur parure chatoyante, une fête, une orgie de couleurs blanches, rouges, vertes et violacées, sous un brutal soleil d'août. MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 252. — Emploi pronominal à sens passif. Nom qui s'étale en gros caractères dans un journal. La Vérité [journal] où (...) votre nom grossit chaque semaine et s'étale dès maintenant en première page? (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1930, page 127 ). — Par analogie, emploi pronominal réfléchi. [En parlant d'une personne] Quelle inconvenance! Des mariés de quatre jours, cela se cache, ne traîne pas dans les rues, ne s'étale pas dans des salons, ne s'affiche pas avec une mère de la jeune mariée (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sido, 1929, page 15 ). — Péjoratif. [En la faisant paraître avec ostentation, fatuité, en en faisant étalage, parade] Étaler ses bijoux, son luxe, ses richesses; étaler son érudition; étaler du grec. Il aime trop à étaler son esprit, son savoir (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Les poitrines découvertes des femmes, qu'elles étalent là comme les officiers leurs uniformes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'amour, 1822, page 261 ). Il sait le détail de ses mérites, il les étale, il en fait tapage (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 188 ). — Emploi pronominal à sens passif. Ici, cela regorge de familles. La maternité s'y étale, une sorte de maternité animale et poussinière (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1864, page 64 ). · Par analogie. [En parlant d'une personne] Synonymes partiels : se faire mousser, se faire valoir, se pavaner. Les femmes ne devinent pas un homme, c'est tout au plus si elles le comprennent; encore faut-il qu'il s'étale au grand jour, qu'il se pavane en leur présence, qu'il se fasse un commentaire à son usage (JULES JANIN, L'Âne mort et la femme guillotinée, 1829 page 148 ). b) [En développant des arguments en faveur d'une idée, en la faisant valoir] Étaler son approbation. Laurent (...) dressait des embûches, calculait les mauvaises chances, étalait les avantages qu'il aurait à être assassin (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 54 ). Elle s'étend interminablement sur ses études, étale les raisons qui l'ont fait l'enlever à l'École Alsacienne (ANDRÉ GIDE, Journal, 1902, page 131 ). — Emploi pronominal à valeur subjective. S'étaler sur quelque chose. Parler d'abondance de quelque chose. S'étaler sur tel sujet. Puis [il] s'étale sur la saleté et l'infection de Planche, sa bête d'horreur (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1852, page 79 ). c) [En dévoilant ce qui était tenu caché] Preuve étalée au grand jour; étaler sa passion, ses sentiments, sa vie. Étaler son existence (confer Maurice de Guérin, Correspondance 1832, page 46 ). Le scandale, la honte étalée devant tout Paris (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 142) : Ø 6. Ce fut comme si l'on étalait à nu devant le jeune homme les secrets de son propre coeur. La figure de cette élue, ainsi qu'avait fait son chant, le révéla à lui-même, et le conduisit aux sources de sa vie... MAURICE BARRÈS, Un Jardin sur l'Oronte, 1922, page 34. · Spécialement. Étaler un scandale, un divorce. On demande que les scandales de la vie conjugale ne soient point étalés devant les tribunaux (GEORGES SOREL, Reflexions sur la violence, 1908, page 362 ). — Emploi pronominal à sens passif. Le vice s'étale impunément dans ce pays (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). II.— Moderne. [L'étalement se fait dans le temps] Répartir dans le temps sur une plus longue période qu'il ne semblerait naturel ou normal de prime abord. Étaler les congés, des paiements, des dates de rendez-vous, l'application d'un plan. — Emploi pronominal à sens passif. Livre (...) qui s'étale (...) sur un long espace de temps (confer André Gide, Journal, 1933, page 1150 ). Remarque : 1. Sens et syntagmes attestés dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la Langue française en six volumes 2. On relève dans la documentation étaloir, substantif masculin. Planche sur laquelle on étend les papillons de collection pour les faire sécher. Les « étaloirs » de liège où séchaient les machaons (COLETTE, Sido, 1929, page 160). Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré-Grand Larousse de la Langue française en six volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965.

« dames, 1883, page 642 ). — Absolument, vieilli.

Les marchandes qui étalaient au carreau des halles, sur l'emplacement où était situé le pilori, payaient une redevance annuelle à l'exécuteur de la prévôté et vicomté de Paris (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1824-30, page 305) : Ø 1.

Il y a une grande quantité de ces orfèvres; ils étalent peu : tout est renfermé dans de petites cassettes qu'ils ouvrent quand on leur demande un bijou. ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 226. — Emploi pronominal à sens passif.

Cette place, destinée au commerce, était bordée de comptoirs et de magasins où s'étalaient des marchandises de toute espèce (AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 1, 1840, page 350 ). — Au figuré et familier.

Étaler sa marchandise.

" Tirer vanité de ce que l'on fait, de ce que l'on a de rare, de singulier, en faire parade " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : En argot, cette expression a pris le sens de « montrer ses seins ou son derrière » (confer DICTIONNAIRE DE LA LANGUE VERTE (HECTOR FRANCE) 1907). B.— Par extension. 1.

[Sans idée d'ostentation] a) [L'objet désigne une pluralité ou un ensemble d'inanimés concrets] Exposer, étendre sur une surface plane. a ) [En les éparpillant pour les (faire) voir, les montrer] Étaler des objets, des livres, des papiers sur une table, sur le sol.

En un instant, je gagnai cent cinquante ou deux cents louis, que j'étalais devant moi et sur lesquels elle fixait des yeux ardents (ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux camélias, 1848, page 252) : Ø 2.

L'autre [la vieille] , antique, ridée (...) disposa sur la table ses cartons sales.

Elle faisait des tas, les ramassait, étalait de nouveau les cartes en murmurant des mots qu'on ne distinguait point. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Misti, souvenirs d'un garçon, 1884, page 910. · Étaler son jeu.

Déposer ses cartes sur la table pour les montrer aux autres joueurs.

Mme.

de Savageat lance une carte, Gabrielle étale son jeu (HENRY BERNSTEIN, Le Secret, 1913, page 17 ).

Au figuré.

Montrer clairement ses intentions.

Je ne demande comme vous qu'à étaler mon jeu.

Ce que je cherche! Je l'ai déjà dit : la cause du suicide de Mme.

Clapain, rien de plus (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Madame Clapain, 1932, page 271 ). · Étaler des papillons.

Les présenter, ailes déployées, dans les boîtes de collection (confer H.

Bazin, Vipère, 1948, page 121). ß ) [En les déployant largement ou entièrement] Étaler une couverture, des draps sur un lit, une lessive, un tapis; étaler un journal, une carte de géographie sur une table.

Le paon lui étale en roue sa queue brillante (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 328 ).

On étala des nappes sur l'herbe, on déballa vaisselle et victuailles (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille 2. »

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