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Dictionnaire en ligne: ENFERMER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENFERMER, verbe transitif. I.— Mettre dans un lieu fermé. A.— [Le complément désigne des êtres vivants] 1. Emploi transitif. a) [Avec l'idée de faire violence à quelqu'un] Mettre contre leur gré des êtres vivants dans un lieu fermé dont ils ne peuvent sortir. Enfermer un homme dans un cachot, une femme dans un couvent, un enfant dans une maison de correction. Il déchira son cahier et son livre, — (...) en regardant le maître d'un air provocant On l'enferma au cabinet noir (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, page 47 ). Aux saisons j'enferme ici ma chatte, avec quelque matou. Mais il y en a toujours un des deux qui ne veut rien savoir. Généralement le matou. C'est curieux, la nature (HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1139) : Ø 1.... il enferme dans l'arsenal dix mille esclaves et quelques adjudants munis de fouets. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 690. — En particulier. Enfermer quelqu'un dans une maison de fous, de santé, dans une prison. On l'enferma dans la prison du bourg (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Gueux, 1884, page 444) : Ø 2.... la famille l'irrite, l'exaspère, le pousse de parti pris à la folie. On l'enferme non dans une maison de fous, mais dans une maison de santé. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 147. — Locution. Il ne faut pas enfermer le loup dans la bergerie*. — Par métaphore. « Je n'ai jamais songé à t'enfermer dans notre amour... » (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 25 ). — Par extension. [Le sujet désigne un facteur extérieur] Maintenir quelqu'un dans un lieu. La pluie nous enferma tout le jour (JULES MICHELET, Journal, 1858, page 398 ). Le développement de l'industrie qui enferme les populations dans les villes et crée un immense troupeau de travailleurs (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 14, 1922, page 74 ). b) Au figuré. Mettre quelqu'un dans une situation, un rôle, dont il ne peut sortir. Enfermer quelqu'un dans ses actes, dans son métier. Je vous demande donc, messieurs, d'enfermer vos officiers dans leur rôle (...) d'instructeurs et d'éducateurs des cadres (JEAN JAURÈS, Europe incertaine. 1914, page 296 ). C'est pourquoi (...) j'enferme la femme dans le mariage et ordonne de lapider l'épouse adultère (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 515 ). 2. Emploi pronominal réfléchi. a) Se mettre volontairement dans un lieu fermé au monde extérieur. " S'enfermer dans un cloître, se faire religieux ou religieuse " (Dictionnaire de l'Académie Française). Baccarat rentra chez elle, s'enferma dans son boudoir, se jeta à genoux et fondit en larmes (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 492 ). Il parle de s'enfermer dans un cloître (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 18 ). — En particulier. S'enfermer (dans une place). Demeurer dans une place forte qui va être assiégée et qu'on veut défendre (d'après Dictionnaire de l'Académie Française). b) Au figuré. Se mettre dans une situation, un rôle, une attitude dont on ne peut ou ne veut sortir. Le seul moyen de n'être pas malheureux c'est de t'enfermer dans l'art (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1845, page 172 ). Le général Cartier de Chalmot rompit le silence dans lequel il s'était enfermé jusque-là (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 66 ). B.— [Le complément désigne des choses] Mettre à l'abri et en sûreté, dans un lieu fermé. Tous ces hommes (...) avaient bâti au hasard quelques cabanes pour y enfermer leur butin (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 167 ). J'enferme à clef ce papier-là dans un tiroir (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY,Le Petit Prince, 1943, page 450 ). · Emploi pronominal passif. J'avais bien quinze ans, lorsque les derniers décors [du théâtre de Peau-d'Âne] inachevés s'enfermèrent pour jamais dans les cartons qui leur servent de tranquille sépulture (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 154 ). — En particulier et littéraire. · Cacher, enterrer. Il vit mon père enfermer un dépôt dans la terre (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 675 ). · Contenir. Une paroi rouge, une grise et deux bleues enfermaient un mobilier disparate (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Julie de Carneilhan, 1941, page 7 ). · Retenir. Cette appétissante ménagère qui enfermait sa chevelure entre deux croissants d'or (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 351 ). C.— [Le complément désigne un sentiment] 1. Tenir caché, dissimuler. La vaillante fille se dépêchait (...) d'enfermer son chagrin dans les dessins capricieux de sa tapisserie (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 175 ). 2. Contenir en soi. Le caractère enferme toujours une prétention (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1924, page 590) : Ø 3.... l'idée de révolution sociale enfermera en soi une contradiction devant laquelle l'homme ne cessera pas de s'inquiéter et de protester. JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 300. II.— Par extension. Entourer complètement. A.— Rare. [Le complément désigne des personnes] Un rempart de gazon enfermait l'armée dans une haute muraille (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, 1863, page 61 ). Les groupes de ses camarades (...) l'entourèrent [Simon] peu à peu et finirent par l'enfermer tout à fait (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Papa de Simon, 1879, page 15 ). B.— [Le complément désigne des parties de l'espace] Une enceinte de murs en pierre calcaire tirée des montagnes voisines enfermait le jardin, les greniers, le cellier et la maison (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 239 ). Une très-petite commune perdue (...) enfermée de marais (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 25 ). · Rare. Il [Nachette] lut en route les lettres, et enferma dans un trait de crayon une vingtaine de passages qu'il copia sur un calepin (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 349 ). · Par métaphore. Michka, sorti précipitamment de la maison, l' [Anthime] enfermait dans un cercle de bonds et de jappements (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 190 ). — Spécialement. [Dans une course] Serrer un concurrent à la corde et l'empêcher de se dégager. Dès le départ, Lovelock est enfermé et doit attendre plus de 400 mètres pour se dégager (L'Auto. 18 septembre 1933, page 4 dans GRUBB, French sports neologisms, 1937, page 36 ). — Au figuré. Tenir dans des limites, des bornes étroites. Au sein même du mouvement qui tentait, au XVIe. siècle, surtout à Florence, d'enfermer l'art entier dans les cadres trop étroits d'une science statique (ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 154) : Ø 4. La dernière strophe que nous venons de citer (...) est un essai malheureux d'enfermer en une strophe, en un vers (...) toute l'étendue de la conquête napoléonienne. CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, comte Hugo, 1910, page 769. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 602. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 550, b) 4 008; XXe. siècle : a) 4 516, b) 4 024.

« JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 18 ). — En particulier.

S'enfermer (dans une place).

Demeurer dans une place forte qui va être assiégée et qu'on veut défendre (d'après Dictionnaire de l'Académie Française). b) Au figuré.

Se mettre dans une situation, un rôle, une attitude dont on ne peut ou ne veut sortir.

Le seul moyen de n'être pas malheureux c'est de t'enfermer dans l'art (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1845, page 172 ).

Le général Cartier de Chalmot rompit le silence dans lequel il s'était enfermé jusque-là (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 66 ). B.— [Le complément désigne des choses] Mettre à l'abri et en sûreté, dans un lieu fermé.

Tous ces hommes (...) avaient bâti au hasard quelques cabanes pour y enfermer leur butin (NUMA- DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 167 ). J'enferme à clef ce papier-là dans un tiroir (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY,Le Petit Prince, 1943, page 450 ). · Emploi pronominal passif.

J'avais bien quinze ans, lorsque les derniers décors [du théâtre de Peau-d'Âne] inachevés s'enfermèrent pour jamais dans les cartons qui leur servent de tranquille sépulture (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 154 ). — En particulier et littéraire. · Cacher, enterrer.

Il vit mon père enfermer un dépôt dans la terre (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 675 ). · Contenir.

Une paroi rouge, une grise et deux bleues enfermaient un mobilier disparate (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Julie de Carneilhan, 1941, page 7 ). · Retenir.

Cette appétissante ménagère qui enfermait sa chevelure entre deux croissants d'or (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 351 ). C.— [Le complément désigne un sentiment] 1.

Tenir caché, dissimuler.

La vaillante fille se dépêchait (...) d'enfermer son chagrin dans les dessins capricieux de sa tapisserie (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 175 ). 2.

Contenir en soi.

Le caractère enferme toujours une prétention (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1924, page 590) : Ø 3....

l'idée de révolution sociale enfermera en soi une contradiction devant laquelle l'homme ne cessera pas de s'inquiéter et de protester. JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 300. II.— Par extension.

Entourer complètement. A.— Rare.

[Le complément désigne des personnes] Un rempart de gazon enfermait l'armée dans une haute muraille (GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, 1863, page 61 ).

Les groupes de ses camarades (...) l'entourèrent [Simon] peu à peu et finirent par l'enfermer tout à fait (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Papa de Simon, 1879, page 15 ). B.— [Le complément désigne des parties de l'espace] Une enceinte de murs en pierre calcaire tirée des montagnes voisines enfermait le jardin, les greniers, le cellier et la maison (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 239 ).

Une très-petite commune perdue (...) enfermée de marais (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 25 ). · Rare.

Il [Nachette] lut en route les lettres, et enferma 2. »

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