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ESPRIT

Publié le 02/04/2015

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esprit

ESPRIT

Parmi les phénomènes que nous observons, certains sont explicables dans les termes du langage de la physique ; d'autres (le compor­tement « intelligent «, c'est-à-dire la parole et la faculté d'innovation) ne le paraissent pas : ainsi Descartes pensait pouvoir expliquer le comportement animal sur le modèle de la machine, alors qu'il croyait impossible qu'une machine puisse « agir en toute les occurrences de la vie de même façon que notre raison nous fait agir «. L'esprit est un concept qui dénote la réalité originale (indivi­sible, inétendue, donc distincte de la matière) qu'on croit devoir supposer pour expliquer les conduites humaines, et qui connote ces conduites (c'est pourquoi on a longtemps désigné le domaine des sciences humaines par l'expression philosophie de l'esprit, en opposition à la philosophie de la nature); ce concept permet en outre de relier la conception de l'homme à ses préoccupations reli­gieuses (indivisible, l'esprit. immatériel est incorruptible).

La question fondamentale est alors la suivante : n'est-il pas possible d'expliquer les conduites que connote le concept d'esprit en des

termes qui, si ils ne se reduisent pas au langage de la physique, ne supposent pas une ontologie plus riche ? G. Ryle, dans un ouvrage controversé (The Concept of Mind, 1949) entreprend une critique du dualisme de type cartésien, et pense expliquer les conduites « intel­ligentes « en termes de conditionnement ; mais pour lever l'objection que le spiritualisme oppose au matérialisme, il faudrait montrer en outre comment on passe de la réalité physique aux manifestations « spirituelles« : les solutions philosophiques traditionnelles (cf. Helvetius, De l'esprit, 1758: les propriétés de l'esprit proviennent d'un certain arrangement de la matière) semblent seulement indiquer le principe d'une recherche.

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