Devoir de Philosophie

FANE, substantif féminin.

Publié le 11/02/2016

Extrait du document

 

FANÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de faner* 

II.—  Emploi adjectival. 

A.—  Qui a perdu sa fraîcheur, son éclat. 

1. [En parlant d'une plante, généralement d'une fleur]  Rose fanée. (Quasi-)synonyme : flétri. Une bibliothèque assez mal garnie, que les casiers de Boscovich achevaient d'emplir en exhalant l'odeur fade et fanée d'un cimetière de plantes sèches (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil,  1879, page 309 ). On avait laissé les fleurs et les branchages; mais tout cela pendait, lamentable et fané (RENÉ BENJAMIN, Gaspard,  1915, page 77 ). 

2. Par extension. 

a) [En parlant d'une personne]  Visage, fille, beauté fané(e). Synonymes : décati (familier), flétri, vieilli; antonymes : frais, jeune. Castanier (...) apparaissait fané, ridé, vieilli, débile (HONORÉ DE BALZAC, Melmoth réconcilié,  1835, page 368 ). J'aurais voulu présenter à la contrée une beauté éclatante. Dans ce plein air, Mariette me semblait sans éclat, déjà fanée (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Maîtresse servante,  1911, page 124) : 

Ø 1.... elle approchait de mes joues ses joues qui étaient devenues blêmes, chaudes et rouges aux pommettes, avec quelque chose d'ardent et de fané comme en ont les filles de faubourg.

MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe,  1922, page 1015. 

b) [En parlant d'une chose altérée par l'usage et le temps]  Bouquin, couleur, salon fané(e); tapisseries fanées. Synonymes : décoloré, défraîchi, délavé, déteint, passé; antonymes : éclatant, neuf, vif. Regarde ce papier, il est vieux, il est jaune, il est fané (EUGÈNE LABICHE, Célimare le bien-aimé,  1863, 7, page 118 ). Un costume tout en velours, quelque peu fané, mais complet des pieds à la tête (PAUL ARÈNE, Jean des Figues,  1870, page 63) : 

Ø 2. De là, je suis entré dans un salon, d'un demi-luxe fané, passé et banal, à dorures sales et usées, à velours de coton élimé, à meubles de Boule pour l'exportation, à petite jardinière...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1864, page 16. 

—  Spécialement.  [En parlant de lumière ou de couleur] (Quasi-)synonymes : blafard, estompé, pâli, terne; antonyme : éclatant. Une lumière fanée tombait des vitres d'une lucarne (FRANCIS CARCO, À Voix basse,  1938, page 204 ). J'ai aimé [chez Klee] la matière impondérable de ces gouaches ardentes ou fanées (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord,  1950, page 201) : 

Ø 3. Au travers des vitres troubles, un jour pâle et fané s'épandait sur les tables, déferlait dans l'ombre des coins, se mourait, en un dernier éclat, sur un lit de rognures jaunes.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard,  1879, page 331. 

—  Emploi comme substantif masculin à valeur de neutre. Fées, femmes, fleurs, feux et « trucs », tout est d'un fané, d'un commun inénarrable, et le spectacle entier exhale un ennui mortel (LOUIS VEUILLOT, Les Odeurs de Paris,  1866, page 136 ). En vivant dans sa chambre, il [Coriolis] y avait découvert tous les dessous de la chambre garnie des champs : le fané des sièges (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon,  1867, page 250 ). 

B.—  Au figuré.  Effacé, gommé par le temps. (Quasi-)synonymes : estompé, terni. Cet intérêt si vif, mais si passager et si vite fané (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Étude sur Virgile,  1857, page 72 ). Je te dirai quelque légende tendre et fanée (PAUL-JEAN TOULET, Vers inédits,  1920, page 10 ). Irène avait de la France cette image un peu fanée, ridicule et fragile (PAUL MORAND, Lewis et Irène,  1924, page 198) : 

Ø 4.... le passé universel (...) s'offre comme un mode d'être entièrement conforme à ses souhaits [de Baudelaire] . Il est (...); mais, en même temps, il est absent, hors d'atteinte, délicatement fané...

JEAN-PAUL SARTRE, Baudelaire,  1947, page 213. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 619. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 667, b) 1 032; XXe.  siècle : a) 1 385, b) 676. 

 

Forme dérivée du verbe \"faner\"

 faner

FANER, verbe transitif.  

A.—  Retourner (un fourrage fauché) en l'étalant pour le faire sécher. Faner l'herbe d'un pré, un carré de foin au râteau et à la fourche ou à la machine. Il lui devait de faucher sa prairie autour du château, de faner son foin et de le charroyer à sa grange (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 12 ). Il avait envoyé là, pour faner une coupe de luzerne qui pressait, une fameuse mécanique d'un nouveau système (ÉMILE ZOLA, La Terre,  1887, page 156 ). 

—  emploi absolu.  Faire les foins, faire la fenaison (confer ce mot A). S'amuser à planter, à greffer, à faner soi-même (ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann, tome 2, 1840, page 139 ). Là-haut, on fane, on moissonne, on cueille et l'on sème presque tout d'un temps, en août-septembre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes,  1922, page 49 ). 

·    Machine à faner. Synonyme : faneuse (faneur* B). 

B.—  [L'idée exprimée par le verbe est celle d'une modification dans l'état ou dans l'apparence de quelque chose ou de quelqu'un] 

1. Quelqu'un (ou quelque chose) fane quelque chose (ou quelqu'un).  [Le sujet désigne une personne ou un agent non humain qui opère la modification subie par le complément (personne ou chose)]  Faire perdre sa fraîcheur, son éclat. 

a) [Le sujet est un agent non humain, le complément un être matériel] 

α ) [En parlant de plantes]  Les grandes chaleurs fanent les fleurs. (Quasi-)synonyme : dessécher. La dernière brise avait fané les lis (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange,  1838, page 875 ). Leur coeur ressemble à cette rose avare. Un souffle plus puissant les fanerait (ALBERT CAMUS, Le Malentendu,  1944, II, 1, page 149 ). 

β ) Par extension.  [En parlant de personnes, de couleurs, d'objets ou d'une création humaine]  Les années ont fané la beauté du teint de (quelqu'un); le soleil fane des rideaux, des tissus. (Quasi-)synonymes : défraîchir, ternir. Un de ces visages qui se sont éteints sans avoir été usés, ou fanés par les fatigues ou les grandes émotions de la vie (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Perle, 1886, page 631 ). Il a fané et usé tant de mots et tant de rimes! (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1935, page 1278 ). 

b) Au figuré.  [Le sujet désigne une personne ou un inanimé abstrait, l'objet un inanimé abstrait] (Quasi-)synonymes : altérer1 (confer ce mot A 1), estomper. Crainte de faner un sentiment que j'étais jaloux de nourrir à ma guise (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises,  1839, page 150 ). Une fois si fraîche que rien ne semble pouvoir la faner jamais (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 203) : 

Ø 1.... un mot de tendresse quotidienne, affaibli par l'usage, le touchait aux larmes, comme une invention toute fraîche du coeur, que des millions de bouches n'avaient point fanée.

ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal,  1893, page 175. 

2. [Le sujet désigne la personne ou la chose concrète ou abstraite subissant la modification]  Perdre sa fraîcheur, son éclat (sous l'effet de quelque chose). 

a) [Avec un complément substantif introduit par la préposition à, dans, sur ou sous, ou participe introduit par la préposition en indiquant la cause ou l'agent de la modification] 

α ) Emploi pronominal. 

—   [En parlant d'une personne, d'une plante, ou d'une couleur, odeur, etc.]  Le parfum s'était un peu fané dans la solitude (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes,  1941, page 267) : 

Ø 2. Pauvre petite plante sauvage, poussée dans les bois, elle venait de tomber comme bien d'autres dans l'atmosphère malsaine et factice où elle allait languir et se faner.

JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti,  1882, page 116. 

—  Au figuré.  [En parlant d'inanimés abstraits]  Une image qui leur semble se décolorer et se faner en la captant dans une phrase (PAUL VALÉRY, Variété I,  1924, page 274 ). La grandeur, la générosité d'Emmy se faneraient, se décomposeraient sur cette révélation (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie,  1939, page 308 ). 

β ) Emploi intransitif. Quelque chose (ou quelqu'un) fane à (ou : dans, sur, sous l'effet de) + substantif.  Perdre sa fraîcheur, son éclat sous l'effet de quelque chose. (Quasi-)synonyme : se flétrir. C'est la gerbe et le blé qui ne périra point, Qui ne fanera point au soleil de septembre (CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame,  1913, page 678 ). Un terrain où quelques cultures fanaient sous un ardent soleil (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt,  1924, page 428 ). 

b) [Par ellipse du complément prépositionnel] 

α ) Emploi pronominal. 

—   [En parlant d'une plante] (Quasi-)synonyme : se flétrir. Un sol où toute fleur dépérit et se fane (AUGUSTE BARBIER, Ïambes et poèmes, 1840, page 107 ). L'automne avançait. Le soleil s'éteignait. La nature se fanait (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 909 ). Leurs feuilles verdoyaient au mois d'août. Je les ai vues jaunir, se faner, tomber (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 4 ). 

—   [En parlant d'une personne, d'une chose] (Quasi-)synonymes : se décolorer, se défraîchir, passer. L'âge vient, la fraîcheur se fane (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Poésies complètes,  1829, page 117 ). Une vieille créature lamentable, dont les joues se fanèrent instantanément (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz,  1902, page 509 ). Les appliques dédorées, les rideaux qui se fanent (JULIEN GREEN, Journal,  1945, page 208 ). 

—  Au figuré.  Disparaître en perdant son éclat. (Quasi-)synonymes : s'estomper, s'éteindre. 

·    [En parlant des éléments de la nature]  Les yeux à la vitre où se fanent les neiges (ARTHUR RIMBAUD, Poésies,  1871, page 83 ). Une à une les étoiles se fanaient (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 161 ). 

·    [Dans le domaine moral, des idées]  Mes plus doux sentiments se fanent tour à tour; Et l'Amitié coûte à ma vie Autant de larmes que l'amour (MARCELINE DESBORDES-VALMORE, Élégies, 1833, page 127 ). Les vérités les plus originales se fanent et se refroidissent à être codifiées (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 132) : 

Ø 3. À mesure que l'être humain avance dans la vie, le roman qui, jeune homme, l'éblouissait, la légende fabuleuse qui, enfant, le séduisait, se fanent et s'obscurcissent d'eux-mêmes.

CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels,  1860, page 453. 

β ) Emploi intransitif. 

—   [Le sujet désigne un végétal]  Je n'ai que faire d'un laurier qui risque de faner bientôt (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897 page 525 ). Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent (FRANCIS PONGE, Le Parti pris des choses,  1942, page 23 ). 

—  Au figuré.  [Le sujet désigne un inanimé abstrait] (Quasi-)synonymes : s'altérer, s'estomper. Ce n'est pas lui qui meurt seulement, C'est ce monde habituel qui fane et qui perd pour nous saveur et sens (PAUL CLAUDEL, La Messe là-bas,  1919, page 490 ). Leur joyeuse bonne grâce fanait de jour en jour (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits,  1951, page 1222 ). 

Remarque : La documentation atteste a) Fanaison, substantif féminin Ramollissement, avant dessiccation, des tissus d'une plante privée d'eau. Chacun a pu observer la fanaison d'une plante herbacée telle qu'une laitue (Lucien Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, tome 1, 1931, page 230). Une mousse (...) trahissant parfois la perte d'eau subie par une fanaison caractéristique (Idem, ibidem, tome 2, 1931, page 200). b) Fanerie, substantif féminin Hapax désignant l'état des choses ou personnes fanées (confer ce mot II A 2 a et b). Mauve par la fanerie de ses chairs recrépies, repeintes et marinées dans trente ans de baumes (Paul Duval, dit Jean Lorrain, Phocas, 1901, page 159). La fanerie pisseuse des tapisseries (Idem, ibidem, page 206). c) Fanoche, adjectif. \" Dans l'argot boulevardier, on dit Fanoche, Fanoché (...) d'une personne que commencent à envahir les rides \" (Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT), 1901, page 394). Madame de Chambrun était maigre, couperosée, bizarre, avec un je ne sais quoi de penché et de fanoche (Gyp, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 221). d) Fanoché, ée, adjectif. Presque, à peu près fané (confer ce mot II A 1 et 2). Le feuillage des arbres plutôt fanoché que fané (Paul Bourget, Pastels, 1889, page 21). Au figuré On a bissé tous les \" numéros \" de la première partie, sauf la Cavatine de Raymond, plus fanochée que le reste (Willy, Entre deux airs, 1895, page 12). e) Fanure, substantif féminin, littéraire (également attesté dans le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970). État de ce qui est fané. La figure présentait cette fanure particulière aux garçons de restaurants de nuit (...) faite de grimaces de convention et du reflet blafard du gaz (Alphonse Daudet, Nabab, 1877, page 34). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 281. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 382, b) 348; XXe.  siècle : a) 537, b) 352. 

 

FANE, substantif féminin.  

A.—  Généralement au pluriel, vieux.  Feuille sèche tombée de l'arbre. Vers Oraison, on avait dû allumer des feux pour brûler les fanes de vignes (JEAN GIONO, Un de Baumugnes,  1929, page 188 ). Si l'on s'écartait du chemin couvert de fanes, on tombait dans le marécage (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Man' d'Arc, 1939, page 177 ). 

—  En particulier.  Débris de feuilles ou d'herbes sèches pouvant servir de litière aux animaux. Allongée sur sa litière, une magnifique vache blanche marquée de roux, (...) et Casso-Poulos, (...) qui le reconnaissait aussi, (...) s'éveillant au milieu des fanes, se prit à sauter, à japper de joie (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs,  1879, page 127 ). 

B.—  Tige(s) et feuilles de certaines plantes herbacées cultivées pour en consommer une autre partie (tubercule, racine ou grains). Fanes de betteraves, de carottes, de choux-fleurs, de haricots, de radis; fanes du blé, de l'orge. Lorsque la végétation des plantes bulbeuses sera accomplie, il conviendra (...) d'accélérer le desséchement de leurs fanes (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU)  tome 1, 1797, page 228 ). Un grand champ de mauvaise culture, (...) où l'on avait laissé pourrir quelques fanes de sarrasin (MAURICE GENEVOIX, Raboliot,  1925, page 77) : 

Ø Un temps gris (...) enveloppe (...) les bons chevaux paisibles qui ramènent les voitures chargées de récoltes, et les grands sacs de pommes de terre qui s'alignent debout le long des champs. Avant de quitter leur travail, arracheurs et arracheuses font des tas avec les fanes, y mettent le feu, et ces brasiers achèvent de brûler quand la nuit est déjà tombée sur la campagne.

MAURICE BARRÈS,La Colline inspirée,  1913, page 169. 

C.—  \" Enveloppe foliacée des fleurs des anémones et renoncules \" (Dictionnaire de l'Académie Française). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 18. 

 

Forme dérivée du verbe \"faner\"

 faner

FANER, verbe transitif.  

A.—  Retourner (un fourrage fauché) en l'étalant pour le faire sécher. Faner l'herbe d'un pré, un carré de foin au râteau et à la fourche ou à la machine. Il lui devait de faucher sa prairie autour du château, de faner son foin et de le charroyer à sa grange (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 12 ). Il avait envoyé là, pour faner une coupe de luzerne qui pressait, une fameuse mécanique d'un nouveau système (ÉMILE ZOLA, La Terre,  1887, page 156 ). 

—  emploi absolu.  Faire les foins, faire la fenaison (confer ce mot A). S'amuser à planter, à greffer, à faner soi-même (ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann, tome 2, 1840, page 139 ). Là-haut, on fane, on moissonne, on cueille et l'on sème presque tout d'un temps, en août-septembre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes,  1922, page 49 ). 

·    Machine à faner. Synonyme : faneuse (faneur* B). 

B.—  [L'idée exprimée par le verbe est celle d'une modification dans l'état ou dans l'apparence de quelque chose ou de quelqu'un] 

1. Quelqu'un (ou quelque chose) fane quelque chose (ou quelqu'un).  [Le sujet désigne une personne ou un agent non humain qui opère la modification subie par le complément (personne ou chose)]  Faire perdre sa fraîcheur, son éclat. 

a) [Le sujet est un agent non humain, le complément un être matériel] 

α ) [En parlant de plantes]  Les grandes chaleurs fanent les fleurs. (Quasi-)synonyme : dessécher. La dernière brise avait fané les lis (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange,  1838, page 875 ). Leur coeur ressemble à cette rose avare. Un souffle plus puissant les fanerait (ALBERT CAMUS, Le Malentendu,  1944, II, 1, page 149 ). 

β ) Par extension.  [En parlant de personnes, de couleurs, d'objets ou d'une création humaine]  Les années ont fané la beauté du teint de (quelqu'un); le soleil fane des rideaux, des tissus. (Quasi-)synonymes : défraîchir, ternir. Un de ces visages qui se sont éteints sans avoir été usés, ou fanés par les fatigues ou les grandes émotions de la vie (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Perle, 1886, page 631 ). Il a fané et usé tant de mots et tant de rimes! (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1935, page 1278 ). 

b) Au figuré.  [Le sujet désigne une personne ou un inanimé abstrait, l'objet un inanimé abstrait] (Quasi-)synonymes : altérer1 (confer ce mot A 1), estomper. Crainte de faner un sentiment que j'étais jaloux de nourrir à ma guise (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises,  1839, page 150 ). Une fois si fraîche que rien ne semble pouvoir la faner jamais (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 203) : 

Ø 1.... un mot de tendresse quotidienne, affaibli par l'usage, le touchait aux larmes, comme une invention toute fraîche du coeur, que des millions de bouches n'avaient point fanée.

ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal,  1893, page 175. 

2. [Le sujet désigne la personne ou la chose concrète ou abstraite subissant la modification]  Perdre sa fraîcheur, son éclat (sous l'effet de quelque chose). 

a) [Avec un complément substantif introduit par la préposition à, dans, sur ou sous, ou participe introduit par la préposition en indiquant la cause ou l'agent de la modification] 

α ) Emploi pronominal. 

—   [En parlant d'une personne, d'une plante, ou d'une couleur, odeur, etc.]  Le parfum s'était un peu fané dans la solitude (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes,  1941, page 267) : 

Ø 2. Pauvre petite plante sauvage, poussée dans les bois, elle venait de tomber comme bien d'autres dans l'atmosphère malsaine et factice où elle allait languir et se faner.

JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti,  1882, page 116. 

—  Au figuré.  [En parlant d'inanimés abstraits]  Une image qui leur semble se décolorer et se faner en la captant dans une phrase (PAUL VALÉRY, Variété I,  1924, page 274 ). La grandeur, la générosité d'Emmy se faneraient, se décomposeraient sur cette révélation (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie,  1939, page 308 ). 

β ) Emploi intransitif. Quelque chose (ou quelqu'un) fane à (ou : dans, sur, sous l'effet de) + substantif.  Perdre sa fraîcheur, son éclat sous l'effet de quelque chose. (Quasi-)synonyme : se flétrir. C'est la gerbe et le blé qui ne périra point, Qui ne fanera point au soleil de septembre (CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame,  1913, page 678 ). Un terrain où quelques cultures fanaient sous un ardent soleil (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt,  1924, page 428 ). 

b) [Par ellipse du complément prépositionnel] 

α ) Emploi pronominal. 

—   [En parlant d'une plante] (Quasi-)synonyme : se flétrir. Un sol où toute fleur dépérit et se fane (AUGUSTE BARBIER, Ïambes et poèmes, 1840, page 107 ). L'automne avançait. Le soleil s'éteignait. La nature se fanait (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 909 ). Leurs feuilles verdoyaient au mois d'août. Je les ai vues jaunir, se faner, tomber (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 4 ). 

—   [En parlant d'une personne, d'une chose] (Quasi-)synonymes : se décolorer, se défraîchir, passer. L'âge vient, la fraîcheur se fane (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Poésies complètes,  1829, page 117 ). Une vieille créature lamentable, dont les joues se fanèrent instantanément (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz,  1902, page 509 ). Les appliques dédorées, les rideaux qui se fanent (JULIEN GREEN, Journal,  1945, page 208 ). 

—  Au figuré.  Disparaître en perdant son éclat. (Quasi-)synonymes : s'estomper, s'éteindre. 

·    [En parlant des éléments de la nature]  Les yeux à la vitre où se fanent les neiges (ARTHUR RIMBAUD, Poésies,  1871, page 83 ). Une à une les étoiles se fanaient (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 161 ). 

·    [Dans le domaine moral, des idées]  Mes plus doux sentiments se fanent tour à tour; Et l'Amitié coûte à ma vie Autant de larmes que l'amour (MARCELINE DESBORDES-VALMORE, Élégies, 1833, page 127 ). Les vérités les plus originales se fanent et se refroidissent à être codifiées (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 132) : 

Ø 3. À mesure que l'être humain avance dans la vie, le roman qui, jeune homme, l'éblouissait, la légende fabuleuse qui, enfant, le séduisait, se fanent et s'obscurcissent d'eux-mêmes.

CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels,  1860, page 453. 

β ) Emploi intransitif. 

—   [Le sujet désigne un végétal]  Je n'ai que faire d'un laurier qui risque de faner bientôt (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897 page 525 ). Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent (FRANCIS PONGE, Le Parti pris des choses,  1942, page 23 ). 

—  Au figuré.  [Le sujet désigne un inanimé abstrait] (Quasi-)synonymes : s'altérer, s'estomper. Ce n'est pas lui qui meurt seulement, C'est ce monde habituel qui fane et qui perd pour nous saveur et sens (PAUL CLAUDEL, La Messe là-bas,  1919, page 490 ). Leur joyeuse bonne grâce fanait de jour en jour (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits,  1951, page 1222 ). 

Remarque : La documentation atteste a) Fanaison, substantif féminin Ramollissement, avant dessiccation, des tissus d'une plante privée d'eau. Chacun a pu observer la fanaison d'une plante herbacée telle qu'une laitue (Lucien Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, tome 1, 1931, page 230). Une mousse (...) trahissant parfois la perte d'eau subie par une fanaison caractéristique (Idem, ibidem, tome 2, 1931, page 200). b) Fanerie, substantif féminin Hapax désignant l'état des choses ou personnes fanées (confer ce mot II A 2 a et b). Mauve par la fanerie de ses chairs recrépies, repeintes et marinées dans trente ans de baumes (Paul Duval, dit Jean Lorrain, Phocas, 1901, page 159). La fanerie pisseuse des tapisseries (Idem, ibidem, page 206). c) Fanoche, adjectif. \" Dans l'argot boulevardier, on dit Fanoche, Fanoché (...) d'une personne que commencent à envahir les rides \" (Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT), 1901, page 394). Madame de Chambrun était maigre, couperosée, bizarre, avec un je ne sais quoi de penché et de fanoche (Gyp, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 221). d) Fanoché, ée, adjectif. Presque, à peu près fané (confer ce mot II A 1 et 2). Le feuillage des arbres plutôt fanoché que fané (Paul Bourget, Pastels, 1889, page 21). Au figuré On a bissé tous les \" numéros \" de la première partie, sauf la Cavatine de Raymond, plus fanochée que le reste (Willy, Entre deux airs, 1895, page 12). e) Fanure, substantif féminin, littéraire (également attesté dans le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970). État de ce qui est fané. La figure présentait cette fanure particulière aux garçons de restaurants de nuit (...) faite de grimaces de convention et du reflet blafard du gaz (Alphonse Daudet, Nabab, 1877, page 34). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 281. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 382, b) 348; XXe.  siècle : a) 537, b) 352. 

 

FANER, verbe transitif.  

A.—  Retourner (un fourrage fauché) en l'étalant pour le faire sécher. Faner l'herbe d'un pré, un carré de foin au râteau et à la fourche ou à la machine. Il lui devait de faucher sa prairie autour du château, de faner son foin et de le charroyer à sa grange (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 12 ). Il avait envoyé là, pour faner une coupe de luzerne qui pressait, une fameuse mécanique d'un nouveau système (ÉMILE ZOLA, La Terre,  1887, page 156 ). 

—  emploi absolu.  Faire les foins, faire la fenaison (confer ce mot A). S'amuser à planter, à greffer, à faner soi-même (ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann, tome 2, 1840, page 139 ). Là-haut, on fane, on moissonne, on cueille et l'on sème presque tout d'un temps, en août-septembre (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes,  1922, page 49 ). 

·    Machine à faner. Synonyme : faneuse (faneur* B). 

B.—  [L'idée exprimée par le verbe est celle d'une modification dans l'état ou dans l'apparence de quelque chose ou de quelqu'un] 

1. Quelqu'un (ou quelque chose) fane quelque chose (ou quelqu'un).  [Le sujet désigne une personne ou un agent non humain qui opère la modification subie par le complément (personne ou chose)]  Faire perdre sa fraîcheur, son éclat. 

a) [Le sujet est un agent non humain, le complément un être matériel] 

α ) [En parlant de plantes]  Les grandes chaleurs fanent les fleurs. (Quasi-)synonyme : dessécher. La dernière brise avait fané les lis (ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange,  1838, page 875 ). Leur coeur ressemble à cette rose avare. Un souffle plus puissant les fanerait (ALBERT CAMUS, Le Malentendu,  1944, II, 1, page 149 ). 

β ) Par extension.  [En parlant de personnes, de couleurs, d'objets ou d'une création humaine]  Les années ont fané la beauté du teint de (quelqu'un); le soleil fane des rideaux, des tissus. (Quasi-)synonymes : défraîchir, ternir. Un de ces visages qui se sont éteints sans avoir été usés, ou fanés par les fatigues ou les grandes émotions de la vie (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Mademoiselle Perle, 1886, page 631 ). Il a fané et usé tant de mots et tant de rimes! (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1935, page 1278 ). 

b) Au figuré.  [Le sujet désigne une personne ou un inanimé abstrait, l'objet un inanimé abstrait] (Quasi-)synonymes : altérer1 (confer ce mot A 1), estomper. Crainte de faner un sentiment que j'étais jaloux de nourrir à ma guise (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises,  1839, page 150 ). Une fois si fraîche que rien ne semble pouvoir la faner jamais (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 203) : 

Ø 1.... un mot de tendresse quotidienne, affaibli par l'usage, le touchait aux larmes, comme une invention toute fraîche du coeur, que des millions de bouches n'avaient point fanée.

ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal,  1893, page 175. 

2. [Le sujet désigne la personne ou la chose concrète ou abstraite subissant la modification]  Perdre sa fraîcheur, son éclat (sous l'effet de quelque chose). 

a) [Avec un complément substantif introduit par la préposition à, dans, sur ou sous, ou participe introduit par la préposition en indiquant la cause ou l'agent de la modification] 

α ) Emploi pronominal. 

—   [En parlant d'une personne, d'une plante, ou d'une couleur, odeur, etc.]  Le parfum s'était un peu fané dans la solitude (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes,  1941, page 267) : 

Ø 2. Pauvre petite plante sauvage, poussée dans les bois, elle venait de tomber comme bien d'autres dans l'atmosphère malsaine et factice où elle allait languir et se faner.

JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti,  1882, page 116. 

—  Au figuré.  [En parlant d'inanimés abstraits]  Une image qui leur semble se décolorer et se faner en la captant dans une phrase (PAUL VALÉRY, Variété I,  1924, page 274 ). La grandeur, la générosité d'Emmy se faneraient, se décomposeraient sur cette révélation (PIERRE DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie,  1939, page 308 ). 

β ) Emploi intransitif. Quelque chose (ou quelqu'un) fane à (ou : dans, sur, sous l'effet de) + substantif.  Perdre sa fraîcheur, son éclat sous l'effet de quelque chose. (Quasi-)synonyme : se flétrir. C'est la gerbe et le blé qui ne périra point, Qui ne fanera point au soleil de septembre (CHARLES PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame,  1913, page 678 ). Un terrain où quelques cultures fanaient sous un ardent soleil (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt,  1924, page 428 ). 

b) [Par ellipse du complément prépositionnel] 

α ) Emploi pronominal. 

—   [En parlant d'une plante] (Quasi-)synonyme : se flétrir. Un sol où toute fleur dépérit et se fane (AUGUSTE BARBIER, Ïambes et poèmes, 1840, page 107 ). L'automne avançait. Le soleil s'éteignait. La nature se fanait (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 909 ). Leurs feuilles verdoyaient au mois d'août. Je les ai vues jaunir, se faner, tomber (PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 4 ). 

—   [En parlant d'une personne, d'une chose] (Quasi-)synonymes : se décolorer, se défraîchir, passer. L'âge vient, la fraîcheur se fane (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Poésies complètes,  1829, page 117 ). Une vieille créature lamentable, dont les joues se fanèrent instantanément (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz,  1902, page 509 ). Les appliques dédorées, les rideaux qui se fanent (JULIEN GREEN, Journal,  1945, page 208 ). 

—  Au figuré.  Disparaître en perdant son éclat. (Quasi-)synonymes : s'estomper, s'éteindre. 

·    [En parlant des éléments de la nature]  Les yeux à la vitre où se fanent les neiges (ARTHUR RIMBAUD, Poésies,  1871, page 83 ). Une à une les étoiles se fanaient (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 161 ). 

·    [Dans le domaine moral, des idées]  Mes plus doux sentiments se fanent tour à tour; Et l'Amitié coûte à ma vie Autant de larmes que l'amour (MARCELINE DESBORDES-VALMORE, Élégies, 1833, page 127 ). Les vérités les plus originales se fanent et se refroidissent à être codifiées (ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 132) : 

Ø 3. À mesure que l'être humain avance dans la vie, le roman qui, jeune homme, l'éblouissait, la légende fabuleuse qui, enfant, le séduisait, se fanent et s'obscurcissent d'eux-mêmes.

CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels,  1860, page 453. 

β ) Emploi intransitif. 

—   [Le sujet désigne un végétal]  Je n'ai que faire d'un laurier qui risque de faner bientôt (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897 page 525 ). Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent (FRANCIS PONGE, Le Parti pris des choses,  1942, page 23 ). 

—  Au figuré.  [Le sujet désigne un inanimé abstrait] (Quasi-)synonymes : s'altérer, s'estomper. Ce n'est pas lui qui meurt seulement, C'est ce monde habituel qui fane et qui perd pour nous saveur et sens (PAUL CLAUDEL, La Messe là-bas,  1919, page 490 ). Leur joyeuse bonne grâce fanait de jour en jour (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits,  1951, page 1222 ). 

Remarque : La documentation atteste a) Fanaison, substantif féminin Ramollissement, avant dessiccation, des tissus d'une plante privée d'eau. Chacun a pu observer la fanaison d'une plante herbacée telle qu'une laitue (Lucien Plantefol, Cours de botanique et de biologie végétale, tome 1, 1931, page 230). Une mousse (...) trahissant parfois la perte d'eau subie par une fanaison caractéristique (Idem, ibidem, tome 2, 1931, page 200). b) Fanerie, substantif féminin Hapax désignant l'état des choses ou personnes fanées (confer ce mot II A 2 a et b). Mauve par la fanerie de ses chairs recrépies, repeintes et marinées dans trente ans de baumes (Paul Duval, dit Jean Lorrain, Phocas, 1901, page 159). La fanerie pisseuse des tapisseries (Idem, ibidem, page 206). c) Fanoche, adjectif. \" Dans l'argot boulevardier, on dit Fanoche, Fanoché (...) d'une personne que commencent à envahir les rides \" (Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT), 1901, page 394). Madame de Chambrun était maigre, couperosée, bizarre, avec un je ne sais quoi de penché et de fanoche (Gyp, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 221). d) Fanoché, ée, adjectif. Presque, à peu près fané (confer ce mot II A 1 et 2). Le feuillage des arbres plutôt fanoché que fané (Paul Bourget, Pastels, 1889, page 21). Au figuré On a bissé tous les \" numéros \" de la première partie, sauf la Cavatine de Raymond, plus fanochée que le reste (Willy, Entre deux airs, 1895, page 12). e) Fanure, substantif féminin, littéraire (également attesté dans le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) Supplément 1970). État de ce qui est fané. La figure présentait cette fanure particulière aux garçons de restaurants de nuit (...) faite de grimaces de convention et du reflet blafard du gaz (Alphonse Daudet, Nabab, 1877, page 34). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 281. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 382, b) 348; XXe.  siècle : a) 537, b) 352. 

Liens utiles