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HOBBES (Thomas)______________________________________________

Publié le 02/04/2015

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HOBBES (Thomas)______________________________________________

en 1588, mort en 1679, il est par sa naissance le contemporain de Descartes (avec qui il polémique), mais par sa longévité il peut apparaître comme un homme de la génération suivante. Après de bonnes études à Oxford, il entre comme précepteur au service des comtes de Cavendish ; à ce titre il voyage en France et en Italie, ce qui lui permet de 'rencontrer les personnalités marquantes de son temps. D'une culture encyclopédique, passionné de mathématiques (il considère les éléments d'Euclide comme le modèle de la science, mais passe son temps à résoudre le problème de la quadrature du cercle), de physique (en 1630, il donne une interprétation mééaniste de la vision), d'histoire ancienne (en 1628, il donne une traduction de Thucydide), il conçoit une vaste somme philosophique (Elementa Philosophiae) dont la troisième partie (De Cive), paraît en 1642, la première (De Corporel en 1655, et la seconde (De HomMe) en 1658. Mais son intérêt principal se porte vers la politique : dès 1640, il fait circuler les Elements of Law ; en 1650 paraît le célèbre Léviathan, et parmi ses dernières oeuvres, on trouve encore, outre le Behemoth (1660), un Dialogue between a Philosopher and a Student of Common Law in England, 1666.

1. La philosophie de Hobbes est essentiellement un méca­nisme et un nominalisme. Elle est mécaniste en ce qu'elle tend à expliquer toute la réalité par l'action réciproque des corps. Tout mouvement est le passage continu d'un lieu à un autre ; tout corps est en mouvement ou en repos ; quand un corps est en mouvement, il se meut éternellement à moins d'en être empêché (1). La force- n'est pas un être indépendant du corps en mouvement, elle mesure simplement le carré de sa vitesse ; c'est pourquoi la tendance (conatus) du corps, loin d'être une réalité métaphysique obscure, est définie comme le mouvement qui a lieu, en des fractions d'espace et de temps inassignables. Sur la base de cette philosophie naturelle, Hobbes tente de construire une théorie de l'homme : la vie est mouvement. Le mouvement animal est double : c'est d'une part la tendance interne, c'est-à-dire le conatus interprété comme désir et volonté, et d'autre part l'effet interne (sensation, imagination, mémoire) des mouvements externes agissant sur le corps.

Pour ce matérialisme, la connaissance ne peut être que le développement des effets du monde sur le sujet, et par conséquent la philosophie de Hobbes est un empirisme. Si la représentation de quelque chose est simplement le mouvement que cause en moi cette chose, je n'ai- que des représentations particulières : d'où le nominalisme qui pose que je ne possède pas d'idées générales mais des mots arbitraires, êtres particuliers, susceptibles de désigner une


multiplicité d'autres choses particulières. Par là l'empirisme

(toute connaissance est connaissance d'un fait), peut accorder une place importante à une méthode rationnelle inspirée d'Euclide : le raisonnement de la science est un calcul effectué sur les mots.

2. Pour le nominalisme, la réalité est uniquement constituée d'individus ; le problème politique essentiel est alors le suivant : comment la disparité des volontés individuelles

peut-elle être ramenée à l'unité d'un État ? Pour le résoudre, Hobbes utilise la fiction classique d'un état de nature ; dans cet état, chacun, mû par son propre

mouvement, tend à s'imposer aux autres, ce qui mène à la guerre de tous contre tous. Chacun finit alors par être l'égal

de tous puisqu'il peut arriver que même le plus fort soit vaincu. Il y a cependant des passions gui inclinent l'homme à la paix : la crainte de la mort, le desir des choses néces­saires à une vie agréable, l'espoir de les obtenir par son industrie. La raison suggère des clauses appropriées d'accord pacifique sur lesquelles on peut amener les hommes à s'entendre, ce sont les lois naturelles qui prescrivent de

renoncer au droit naturel que l'on a sur toute chose, pour préserver sa propre vie et la paix générale. Mais ces lois sont contraires à nos passions naturelles, et les conventions, sans le glaive, ne sont que des paroles, dénuées de la force d'assurer aux gens la moindre sécurité. C'est pourquoi la crainte inspire un pacte d'association que chacun passe avec tous, qui est aussi un pacte de soumission à une autorité souveraine (2). En expliquant par un tel contrat social la génération de I'Etat-Leviathan, Hobbes se fait le théoricien du pouvoir absolu ; ceci comme sa vision pessimiste de l'homme (l'homme est un loup pour l'homme) explique sans doute le mauvais renom de sa doctrine (3).

1.  Formulation abstraite du principe d'inertie.

2.  Ce pacte (covenant act) est conçu en ces termes : « J'autorise cet homme ou cette assemblée, et je lui abandonne mon droit de me gouverner moi-même, à cette condition que tu lui abandonnes ton droit et que tu autorises toutes ses actions de la même manière. «

 

3.  L'article « politique « de l'Encyclopédie de d'Alembert et Diderot déclare ne pas traiter deux « doctrines pernicieuses « : celle de Spinoza et celle de Hobbes.

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