PERSONNE

PERSONNE__________________________________

En quelque sens qu'on la prenne, la notion s'oppose à celle de chose : Kant définissait la personnalité comme la liberté et l'indépendance à l'égard du mécanisme de la nature entière. C'est pourquoi elle sert essentiellement à qualifier l'homme comme sujet moral ou sujet de droit ; quand bien même on parle de personne physique, on désigne exclusivement par là le corps d'un homme en tant qu'il est la manifestation de sa personne morale et juridique (les bêtes ne pourraient être qualifiées de personnes physiques que si on les consi­dérait comme des personnes morales). Une personne juridique est l'être qui possède des droits, et des devoirs déterminés par la loi, elle ne correspond pas nécessairement à une personne physique (on dit dans ce cas personne « morale « : l'État par exemple est une personne morale). C'est autour du fondement moral de la person­nalité que se sont constituées les diverses élaborations du concept ; considérer l'homme en tant que personne, c'est affirmer que les rapports inter-humains sont des rapports entre des individus libres et conscients, dignes de respect ; l'étude psychologique prend pour objet les conditions de cette personnalité (notamment la fonction psycholo­gique par laquelle un individu se considère comme un sujet unique et permanent) ; le personnalisme (E. Mounier, Manifeste au service du personnalisme, 1936) est une philosophie qui prend pour principe de réflexion l'insertion de la personne dans la société et dans le monde.