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p uis l es philolog ues du XVIIe et du XVIIIe siècle.

Publié le 29/04/2014

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p uis l es philolog ues du XVIIe et du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle l'Allemand Friedrich Diez (que suit fidèlement Littré) fonde l'étymolog ie scientifique des lang ues romanes. Au XXe siècle, Walther von Wartburg , dans son F ranzösisches etymolog isches Wörterbuch, élabore une synthèse mag istrale pour tous les parlers g allo-romans, notamment celui qui est devenu la lang ue nationale française. Ces sources, auxquelles il faut joindre le remarquable abrég é qu'est le Dictionnaire étymolog ique de la lang ue française d'Oscar Bloch et Walther von Wartburg , alimentent tous les ouvrag es de référence modernes. D'autres étymolog istes ont pu critiquer certaines hypothèses préalables, y compris celles de Wartburg . L'un d'eux, imag inatif et souvent contesté, a tenté d'éclairer les zones d'ombre des mots propres à la Gaule : c'est Pierre Guiraud. S'il est ici souvent cité, c'est parce que ses propositions s'écartent de la tradition et qu'elles relèvent d'une théorie cohérente, structurale, de l'histoire du français. Cependant, le lecteur doit savoir que les auteurs de cette tradition, Ménag e, Diez, Schuchardt, Wartburg , accompag nés et continués par beaucoup d'autres, tel Kurt Balding er, sont les inventeurs incontestés de la g rande majorité de nos étymolog ies. Dès lors, on ne s'étonnera pas de la converg ence entre le présent ouvrag e et les g rands dictionnaires g énéraux du français les plus récents : le Grand Robert, l e Grand Larousse de la lang ue française et le Trésor de la lang ue française. Les notices historiques de ce dernier, si riches en développements sémantiques et phraséolog iques - ce qui constitue une importante nouveauté -, ont été consultées et utilisées en complément au « g rand Wartburg » : il nous est ag réable d'en saluer les auteurs avec reconnaissance. Les mêmes sources se retrouvent pour le second parag raphe de nos articles, consacré à l'histoire du mot en français. Celui-ci décrit, selon un ordre en g énéral chronolog ique, les aventures du sens et de la désig nation, la formation des principales locutions et l'évolution des valeurs sociales du mot. Ce parag raphe comporte de nombreux repères chronolog iques (dates) dont la valeur variable mérite un commentaire (voir plus loin). Quant à l'étymolog ie, on a souvent précisé, pour les mots « hérités » de source latine, les parentés entre le français et les autres lang ues romanes, surtout italien, espag nol, occitan (provençal), catalan et portug ais. En remontant du latin ou du g rec vers les orig ines, sont alors souvent évoquées les relations entre le mot français et ses cousins plus éloig nés, cousins g ermains et g ermaniques (allemand, néerlandais, ang lais, lang ues nordiques), celtiques, baltes, slaves... Sur ce chapitre de la remontée étymolog ique au-delà du latin ou du g rec, et dans la mesure où l'on fait allusion au vaste g roupe g énétique indoeuropéen, il convient de rappeler quelques données. Les dictionnaires étymolog iques français s'arrêtent en g énéral à l'étymon premier, c'est-à-dire au mot, latin par exemple, d'où est issue la forme française. Il existe des exceptions comme le Dictionnaire des racines indoeuropéennes d e Grandsaig ne d'Hauterives (écrit pour le public français, mais non centré sur le français) et, beaucoup plus proche par l'objet, le Dictionnaire étymolog ique d e Jacqueline Picoche, qui reg roupe hardiment et de manière très sug g estive les formes indoeuropéennes apparentées, qu'elles soient latines ou g recques. Le présent dictionnaire procède, dans ce domaine, avec prudence. C'est seulement lorsque les g randes sources disponibles étaient en accord sur l a constitution d'une famille que nous en avons fait état. En effet, si P okorny, auteur d'un important dictionnaire des formes indoeuropéennes, Ernout et Meillet, étymolog istes du latin, Chantraine, étymolog iste du g rec, considèrent tous qu'une série est vraisemblable ou certaine, on peut raisonnablement la considérer comme établie. D'autres, d'ailleurs moins informés, veulent aller beaucoup plus loin et risquent - comme les étymolog istes allemands du début du XIXe siècle - de n'évoquer que des fantâmes. La sag esse consiste à écouter Antoine Meillet, qui rappelait que des ressemblances de formes et de sens pouvaient toujours avoir d'autres causes qu'une orig ine commune. Les influences, emprunts réciproques, interactions sémantiques et formelles sont toujours possibles lorsque les lang ues en cause ont été en rapport concret. L'hypothétique et le vraisemblable, quel que soit leur pouvoir de stimulation ou d'explication, ne doivent pas être présentés comme des certitudes. Dans ce domaine du comparatisme indoeuropéen, nos sources, outre Meillet, Ernout et Chantraine, déjà cités, ont surtout été É. Benveniste et G. Dumézil, qui fig urent parmi les plus g rands et ont toujours tenu compte des recherches de leurs prédécesseurs, ne serait-ce que pour les critiquer. L'étymolog ie, elle aussi, est une long ue et patiente tradition. Les f amilles de mot s Pour de nombreux articles du dictionnaire, un troisième chapitre, sig nalé par le sig ne ?, est consacré à la famille du mot-entrée. Il peut comprendre de nombreuses sous-entrées, dérivés et composés français ou encore des mots empruntés à des dérivés ou à des composés de l'étymon (le plus souvent latin). Lorsque ces dérivés, dans leur usag e, réservent des surprises, manifestant des relations aujourd'hui effacées, l 'entrée principale est marquée par le sig ne + , qui sig nifie « mot à g rand développement, à l'orig ine d'une famille historique devenue hétérog ène, imprévisible et souvent surprenante ». Ainsi l 'article 2 BILLE (« balle »), qui contient 28 mots apparentés et imprévus (habiller et ses dérivés, par exemple), est-il orné de ce sig ne + . Il en va de même pour 2 BLÉ q ui a donné, parmi d'autres, remblayer et d éblayer. Pour de nombreux mots apparentés et dérivés, l'étymolog ie va de soi ou presque; si elle n'est plus ressentie clairement, elle est expliquée, sinon, elle reste implicite (border, d e b ord; billetterie, d e b illet; etc.). Les sous-entrées détaillent l'histoire du mot, qui est traitée comme celle des entrées principales. En outre, ces mots seconds peuvent à leur tour être à l'orig ine de dérivés, eux-mêmes commentés. Les articles complexes peuvent donc se lire comme des « arbres g énéalog iques » - et d'ailleurs, quelques schémas matérialisent cette structure dans l'ouvrag e. Les dérivés ou composés premiers sont sig nalés par un parag raphe ou par le symbole ?, les dérivés seconds (en g énéral) par ?. Cette hiérarchie : parag raphe, ponctuation forte ?, puis faible ?, sert à articuler le texte et à aider la consultation, tant dans l'histoire d'un mot complexe que dans l'ensemble d'une famille étymolog ique. Elle reste souple et on a préféré cette solution à la rig idité hiérarchique d'une numérotation, laquelle est requise par la complexité des plans des dictionnaires g énéraux. Ce n'est pas l'ordre log ique qui prévaut ici, mais l'ordre ou le désordre historique, inscrit dans le temps et dont la log ique des sens, si elle se manifeste, se dég ag e parfois avec peine. Le mot, sig ne de la pensée et du réel, voit triompher l'irrég ularité et l'arbitraire, par rapport à la log ique de la g rammaire. Dat at ion Tout ce matériel historique est, si possible, repéré par des dates très nombreuses, à propos desquelles il faut donner des éclaircissements. On trouvera, sous la rubrique Datation, le point de vue de l'étymolog iste sur ce sujet. Il convient ici de préciser quel peut être celui du lecteur. Ces repères chronolog iques, millésimes ou portions de siècle, qui sont associés aux formes, aux sens et aux expressions ne sont rien d'autre que ceux de textes, manuscrits, puis imprimés, littéraires ou non, où un sig ne du lang ag e est repéré pour la première fois. Leur valeur est aussi variable que sont variées ces sources textuelles. Les plus anciennes remontent aux IXe et Xe siècles (842, v . 980, 1 080 ...). Elles correspondent aux repérag es chronolog iques des textes qui nous sont p arvenus sous forme de manuscrits postérieurs. Ainsi, « 842 » est une d ate historique, celle des Serments de Strasbourg ; « vers 980 » est une supputation, pour la composition d'une P assion, « 1 080 » pour celle de la fameuse C hanson de Roland que d 'autres placent v ers 1100 . Sans commenter la difficulté de dater ces textes - et même les manuscrits qui les ont transmis -, on soulig nera le g rand arbitraire de ces références, jusqu'au x ie siècle, s'ag issant d'un vocabulaire riche et vivant qui n'est représenté que par de trop rares témoig nag es écrits, le latin occupant alors la majeure partie du terrain. Le hasard de ces attestations s'atténue avec leur abondance : le lexique des XIIe et XIIIe siècles est déjà mieux repéré et mieux connu. Ces dates d'ancien français correspondent donc à des textes situés avec une précision souvent illusoire. Ainsi, 1 080 est une convention commode et vraisemblable pour « attesté dans la C hanson d e Roland », et rien de plus. On ne s'étonnera donc pas des d onnées moins rig oureuses : v. (vers) telle date, ou encore mil. (milieu) XIIe s., 2 de moitié XIe s., fin XIIe s., etc. Parfois, le repérag e est plus v ag ue encore (XIe s., XIIe s. ...). Certains millésimes doubles correspondent à la même incertitude : 1 300-1350 (au mot b ouchon) pourrait être exprimé par 1 re moitié XIVe s., mais correspond plus précisément à une « fourchette » vraisemblable pour un texte. À l'entrée b oucle, un sens est repéré par 1 160-1190; une valeur de b ouclette p ar v . 1160-1170; une autre par 1 268-1271; p our chaque exemple, il s'ag it là encore d'un texte, rédig é (ou recopié) entre ces dates extrêmes, et non pas d'une durée d'usag e. De la même manière, av. (avant) doit être lu : dans les années qui précèdent (telle date). Expliciter les références, comme le font les dictionnaires très spécialisés, aurait donné un ouvrag e peu lisible et des informations ésotériques pour l'utilisateur non spécialiste. On a préféré fournir en annexe une liste de correspondances entre les dates données dans cet o uvrag e et les principaux textes repères. On constatera qu'avant l 'imprimerie et parfois même après, ce balisag e chronolog ique est imprécis et contesté, situation normale dans une science historique. Néanmoins, à partir du moyen français et de la diffusion de l'imprimerie (XVe -XVIe s.), la datation est plus aisée, et les millésimes deviennent la règ le. Cependant, lorsqu'un livre est paru long temps après sa rédaction, celle-ci, beaucoup plus pertinente pour l'histoire des mots, redevient difficile à déterminer. On trouvera ainsi, pour des ouvrag es posthumes, « av. telle date », c'est-à-dire avant l'année de la mort de l'auteur, et non pas la date bibliog raphique, plus tardive. Grâce aux correspondances, aux journaux intimes, souvent datés avec précision lors de la rédaction, on retrouve un repérag e supposé exact pour des textes écrits long temps avant leur publication. Dans ce cas, la liste en fin d'ouvrag e mentionne la première année et la durée de la correspondance, du journal, des mémoires en question. Il en va de même pour la presse, où l'on peut même - si la chose a un sens - dater l'attestation au mois, à la semaine, au jour près (Littré ne s'en prive pas, utilisant le jeune Journal officiel d ans son supplément de 1 877). À côté de ces repères textuels précis ou aléatoires, d'autres concernent les recueils, listes, g lossaires, vocabulaires et dictionnaires. Ces derniers sont évidemment postérieurs à l'entrée réelle du sig ne dans l 'usag e2 : ils ne sont fréquents dans les repérag es chronolog iques que faute de dépouillements suffisants des textes spontanés. Il faut tenir compte de ce fait lorsqu'on a affaire aux recueils les plus riches, comme le dictionnaire français-ang lais de Cotg rave (1611), le dictionnaire de Richelet (1680), celui de F uretière (1690), l'Encyclopédie (1751-1780), la série de Trévoux (1732-1771), les dictionnaires de Bescherelle (1845), Littré (1863-1872), le g rand recueil de Pierre Larousse (1866-1878), toutes dates très (trop) fréquentes dans nos références. Lorsque le repérag e était particulièrement tardif par rapport à un usag e antérieur vraisemblable, on a précisé qu'il s'ag issait de l'entrée dans un dictionnaire, et non d'une attestation spontanée. Si beaucoup de dates sont trop tardives par rapport à la vérité en partie inconnue de l'usag e, d'autres, que donnent les dictionnaires historiques déjà publiés, sont aujourd'hui critiquées et doivent parfois être annulées : il s'ag it souvent de passag es interprétés ou modifiés, de textes évolutifs, dont les premières versions sont pauvres et ne contiennent pas toutes les formes enreg istrées par une édition ultérieure ou par un manuscrit enrichi et postérieur. D'autres encore ne reposent que sur le crédit d'un étymolog iste qui n'a pas donné ses sources (certaines dates des dictionnaires de Dauzat, de Bloch et Wartburg sont de cette nature). On a tenu ici le plus g rand compte de ces critiques et de ces ajustements, quand on en a eu connaissance. Mais les recherches et les critiques philolog iques continuent sans trêve3. À côté de ces repérag es insuffisants, sujets à révision, d'autres datations sont précises, notamment en français moderne et s'ag issant des terminolog ies scientifiques et techniques. Mais le cas de l'adjectif roman en art, datable à une semaine p rès4, ou bien celui du vocabulaire de la chimie moderne, dû à Guyton de Morveau et à Lavoisier et dont l'apparition est précisément connue, celui des mots d'électricité empruntés à l'ang lais et créés dans cette lang ue par Faraday, etc. restent caractéristiques des termes créés pour répondre à des besoins conceptuels, et ne peuvent s'appliquer à l'évolution spontanée du vocabulaire dans son ensemble. Reste que le tableau chronolog ique du lexique français obtenu par la recherche philolog ique et présenté ici est très pertinent, au moins en ce qui concerne les formes (les mots). À preuve la difficulté d'« avancer » une date, sauf dans certains secteurs mal explorés, comme la lang ue populaire ancienne5. En revanche, les attestations de sens et de valeurs, celles des locutions restent souvent provisoires et donneront lieu à des améliorations futures, en fonction des recherches. Toutes les sources publiées et raisonnablement diffusées ont été utilisées ici; même des travaux non publiés nous ont été communiqués et je remercie vivement les chercheurs qui nous en ont facilité l 'accès6. Bien entendu, les auteurs de l'ouvrag e ont apporté leur contribution à cette chasse à la première attestation, si importante lorsqu'il s'ag it de représenter l'histoire du mot et surtout celle de ses usag es. Art icles encyclopédiques et schémas Ces deux prog rammes, orig ine et histoire, relient le présent au passé, rétablissent l'unité du socle culturel français, au sens lang ag ier, non plus national, de cet adjectif. Pour que ce livre puisse faire accéder le lecteur à l'impression g énérale d'une évolution de la lang ue dans ses mots, nous avons joint aux articles qui détaillent la matière des exposés plus synthétiques. Ils sont nettement disting ués (encadrés) et concernent des lang ues (catalan, occitan, italien, allemand, latin, g rec, ang lais, basque...), les familles de lang ues (indoeuropéennes, g ermaniques, et bien sûr romanes) qui ont une relation importante avec le français (le français et son expansion sont eux-mêmes décrits historiquement). Ils s'appliquent aussi à des notions ling uistiques : emprunt, fig ure (de rhétorique), arg ot. Ces exposés sont sig nés : certains sont rédig és par les rédacteurs du dictionnaire, d'autres par des contributeurs extérieurs, que je remercie pour leur apport. En annexe, un g lossaire assez ample renseig nera le lecteur sur le sens précis des termes employés dans l'ouvrag e. La correspondance entre dates et textes sources donnera une idée de l'énorme quantité de textes utilisés et encore utilisables, car la plupart d'entre eux n'ont pas été exploités comme ils pourraient l'être. Les schémas proposés çà et là ne sont pas seulement décoratifs : ils matérialisent g raphiquement les relations de forme et de sens dans le temps. Le lecteur pourra à loisir en créer d'autres à partir des informations du dictionnaire. Langage et cult ure Voilà les objectifs et les procédés essentiels de ce livre qui cherche à restituer les étapes d'une double aventure. Celle de la constitution d 'un code social partag é, fait de mots puisés à la complexe histoire d es lang ues de l'Europe et à celle de l'Europe ellemême. Passag es, invasions, influences, réactions, désirs et rejets, morts et renaissances du sens pendant deux ou trois millénaires laissent leur trace sur ces pag es. L'autre aventure est celle du français lui-même. Après l'extinction mystérieuse du g aulois, les balbutiements perdus des p remiers dialectes romans des Gaules, ce sont mille ans d'ancien et de moyen français (de la fin du Xe s. à celle du XVIe s.), puis de français classique et moderne, en Europe et à partir du XVIe siècle hors d'Europe. Alors, l'histoire du lang ag e est jalonnée par de g rands témoins : ceux de la littérature, de la pensée, de la science, de toute la communication sociale. L'ouverture du lang ag e sur la culture, les idées et les sentiments collectifs conduit à voir dans les sig nes du lang ag e des outils pour s'exprimer et pour communiquer, pour révéler la vérité et pour mentir, pour séduire et pour insulter, pour convaincre et pour ég arer. Toutes les rhétoriques sociales, lang ues de bois du pouvoir et de l'arg ent, lang ues de fer des institutions, lang ues de miel et d'acide, lang ues d'or et d'ordure, sont convoquées pour témoig ner des intarissables pouvoirs du mot. Ce mot, nous croyons nous en servir, alors que bien souvent c'est lui qui nous entraîne - par la charg e que l'histoire a mise dans les sons et les lettres. Les mots sont des accumulateurs d'énerg ie. Au-delà des savoirs et des informations ici réunis et mis en perspective, ce sont les idées et les passions de successives communautés humaines, un immense patrimoine émotionnel et spirituel que nous avons tenté d'évoquer. Merci aux mots les plus modestes, les plus usés, les plus humbles de la lang ue française, d'amener jusqu'à nous, les francophones d'aujourd'hui, les richesses d'un passé commun. Alain Rey , 1992 1 . Les formes anciennes sont évidemment d onnées avec la g raphie orig inelle. Cependant, on a parfois jug é utile d e mentionner la syllabation à l'aide du tréma. Ce dernier, pour l 'ancien français, n'est qu'un sig ne diacritique ajouté, et ne correspond pas à un usag e g raphique réel avant le XVIe siècle. D'une manière g énérale, les sig nes diacritiques, surtout lorsqu'ils sont étrang ers aux habitudes g raphiques du français moderne, sont assez peu nombreux. Ainsi les brèves (?) et les long ues (?) du latin ne sont notées que si leur contraste a joué un rôle dans l'étymolog ie du français. Les sig nes spéciaux sont peu nombreux et traditionnels : ils reprennent, pour les lang ues indoeuropéennes, les habitudes de notation de Ernout et Meillet. Enfin, par souci de simplicité, on a translittéré le g rec, les lang ues slaves, l'hébreu, l'arabe et on a g énéralement renoncé à l'alphabet phonétique. 2. Il existe des exceptions : les listes de néolog ismes proposés, comme celle de J.B. Richard de Radonvilliers au milieu du XIXe siècle. 3. On sig nalera les travaux de Manfred Höfler, ceux de l'équipe étymolog ique du T. L. F. 4. Voir Le lexique, imag es et modèles (Armand Colin). 5. Les travaux récents de Pierre Enckell améliorent g randement cette situation. 6. Je citerai en désordre les contributeurs des précieux Datations et Documents Lexicog raphiques (D.D.L.), les travaux actuels du F .e.w. de von Wartburg pour la lettre A, sous la direction de Jean-Pierre Chambon puis de Jean-Paul Chauveau, sans oublier thèses et recueils.

« Les s o us-e ntr é es d éta il le nt l 'h is to ir e d u m ot, q ui e st tr a ité e c o m me c elle d es e ntr é es p rin cip ale s.

E n o utr e , c es m ots s e co nd s p euv ent à le ur to ur ê tr e à l 'o rig in e d e d ériv és, e ux -m êm es c o m menté s. Les a rtic le s c o m ple x es p euv ent d onc s e l ir e c o m me d es « a rb re s généalo g iq ues » – e t d 'a il le urs , q uelq ues s c hém as m até ria lis e nt c ette str u ctu re d ans l 'o uv ra g e. Les d ériv és o u c o m posé s p re m ie rs s o nt s ig nalé s p ar u n p ara g ra p he o u p ar l e s y m bole ■ , l e s d ériv és s e co nd s ( e n g énéra l) p ar ◆ . Cette h ié ra rc hie : p ara g ra p he, p onctu atio n f o rte ■ , p uis f a ib le ◆ , s e rt à a rtic ule r l e te x te e t à a id er l a c o nsu lta tio n, ta nt d ans l 'h is to ir e d'u n m ot c o m ple x e q ue d ans l 'e nse m ble d 'u ne f a m il le é ty m olo g iq ue.

E lle r e ste s o up le e t o n a p ré fé ré c ette s o lu tio n à l a r ig id ité hié ra rc hiq ue d 'u ne n um éro ta tio n, l a q uelle e st r e q uis e p ar l a c o m ple x ité d es p la ns d es d ic tio nnair e s g énéra ux .

C e n 'e st p as l 'o rd re lo g iq ue q ui p ré v aut ic i, m ais l 'o rd re o u l e d éso rd re h is to riq ue, in sc rit d ans l e te m ps e t d ont l a l o g iq ue d es s e ns, s i e lle s e m anif e ste , s e dég ag e p arfo is a v ec p ein e. Le m ot, s ig ne d e l a p ensé e e t d u r é el, v oit tr io m pher l 'i r ré g ula rité e t l 'a rb itr a ir e , p ar r a p port à l a l o g iq ue d e l a g ra m mair e . Data tio n Tout c e m até rie l h is to riq ue e st, s i p ossib le , r e p éré p ar d es d ate s tr è s n o m bre use s, à p ro pos d esq uelle s il f a ut d onner d es écla ir c is se m ents .

O n tr o uv era , s o us l a r u b riq ue Data tio n , l e p oin t d e v ue d e l 'é ty m olo g is te s u r c e s u je t.

I l c o nv ie nt ic i d e p ré cis e r q uel peut ê tr e c elu i d u l e cte ur.

C es r e p ère s c hro no lo g iq ues, m il lé sim es o u p ortio ns d e s iè cle , q ui s o nt a sso cié s a ux f o rm es, a ux s e ns e t a ux ex pre ssio ns n e s o nt r ie n d 'a utr e q ue c eux d e te x te s, m anusc rits , p uis im prim és, l itté ra ir e s o u n o n, o ù u n s ig ne d u l a ng ag e e st r e p éré pour l a p re m iè re f o is .

L eur v ale ur e st a ussi v aria b le q ue s o nt v arié es c es s o urc es te x tu elle s. Les p lu s a ncie nnes r e m onte nt a ux IX e e t X e s iè cle s (8 42, v.

9 80, 1080 ...) .

E lle s co rre sp ond ent a ux r e p éra g es c hro no lo g iq ues d es te x te s q ui n o us s o nt parv enus s o us f o rm e d e m anusc rits p osté rie urs .

A in si, « 8 42 » e st u ne date h is to riq ue, c elle d es Serm ents d e Str a sb ourg ; « v ers 9 80 » est u ne s u p puta tio n, p our l a c o m positio n d 'u ne Passio n , « 1 080 » p our c elle d e l a f a m euse Chanso n d e R ola nd que d'a utr e s p la cent vers 1 100 .

S ans c o m mente r l a d if fic ulté d e d ate r c es te x te s – e t m êm e l e s m anusc rits q ui l e s o nt tr a nsm is – , o n so ulig nera l e g ra nd a rb itr a ir e d e c es r é fé re nces, ju sq u'a u xi e s iè cle , s 'a g is sa nt d 'u n v ocab ula ir e r ic he e t v iv ant q ui n 'e st r e p ré se nté q ue par d e tr o p r a re s té m oig nag es é crits , l e l a tin o ccup ant a lo rs l a m aje ure p artie d u te rra in .

L e h asa rd d e c es a tte sta tio ns s 'a tté nue a v ec le ur a b ond ance : l e l e x iq ue d es XII e e t XIII e s iè cle s e st d éjà m ie ux r e p éré e t m ie ux c o nnu. Ces d ate s d 'a ncie n f ra nçais c o rre sp ond ent d onc à d es te x te s s itu és a v ec une p ré cis io n s o uv ent il lu so ir e .

A in si, 1080 est u ne co nv entio n co m mode e t v ra is e m bla b le p our « a tte sté d ans l a Chanso n de R ola nd » , e t r ie n d e p lu s.

O n n e s 'é to nnera d onc p as d es données m oin s rig oure use s : v .

( v ers ) te lle d ate , o u e nco re m il .

( m il ie u) XII e s ., 2 de m oitié XI e s ., f in XII e s ., e tc .

P arfo is , l e r e p éra g e e st p lu s vag ue enco re ( XI e s ., XII e s .

...) .

C erta in s m il lé sim es d oub le s co rre sp ond ent à l a m êm e in certitu d e : 1300-1 350 (a u m ot boucho n ) p ourra it ê tr e ex prim é p ar 1 re m oitié XIV e s ., mais c o rre sp ond p lu s p ré cis é m ent à u ne « f o urc hette » v ra is e m bla b le p our u n te x te .

À l 'e ntr é e boucle , un s e ns e st r e p éré p ar 1160-1 190; une v ale ur d e boucle tte p ar v.

1 160-1 170; une a utr e p ar 1268-1 271; pour c haq ue e x em ple , il s 'a g it là e nco re d 'u n te x te , r é d ig é ( o u r e co pié ) e ntr e c es d ate s e x tr ê m es, e t n o n p as d 'u ne d uré e d 'u sa g e.

D e l a m êm e m aniè re , a v .

( a v ant) d oit êtr e l u : d ans l e s a nnées q ui p ré cèd ent ( te lle d ate ). Explic ite r l e s r é fé re nces, c o m me l e f o nt l e s d ic tio nnair e s tr è s sp écia lis é s, a ura it d onné u n o uv ra g e p eu l is ib le e t d es in fo rm atio ns éso té riq ues p our l 'u til is a te ur n o n s p écia lis te .

O n a p ré fé ré f o urn ir en a nnex e u ne l is te d e c o rre sp ond ances e ntr e l e s d ate s d onnées d ans cet ouv ra g e e t l e s p rin cip aux te x te s r e p ère s.

O n c o nsta te ra q u'a v ant l'i m prim erie e t p arfo is m êm e a p rè s, c e b alis a g e c hro no lo g iq ue e st im pré cis e t c o nte sté , s itu atio n n o rm ale d ans u ne s c ie nce h is to riq ue.

N éanm oin s, à p artir d u m oyen f ra nçais e t d e l a d if fu sio n d e l'i m prim erie ( XV e - XV I e s .) , l a d ata tio n e st p lu s a is é e, e t l e s m il lé sim es d ev ie nnent l a r è g le .

C ep end ant, l o rs q u'u n l iv re e st p aru lo ng te m ps a p rè s s a r é d actio n, c elle -c i, b eauco up p lu s p ertin ente p our l 'h is to ir e d es m ots , r e d ev ie nt d if fic il e à d éte rm in er.

O n tr o uv era ain si, p our d es o uv ra g es p osth um es, « a v .

te lle d ate » , c 'e st- à -d ir e a v ant l 'a nnée d e l a m ort d e l 'a ute ur, e t n o n p as l a d ate bib lio g ra p hiq ue, p lu s ta rd iv e.

G râ ce a ux c o rre sp ond ances, a ux jo urn aux in tim es, s o uv ent d até s a v ec p ré cis io n l o rs d e l a r é d actio n, o n re tr o uv e u n r e p éra g e s u p posé e x act p our d es te x te s é crits l o ng te m ps a v ant l e ur p ub lic atio n.

D ans c e c as, l a l is te e n f in d 'o uv ra g e mentio nne l a p re m iè re a nnée e t l a d uré e d e l a c o rre sp ond ance, d u jo urn al, d es m ém oir e s e n q uestio n.

I l e n v a d e m êm e p our l a p re sse , où l 'o n p eut m êm e – s i l a c ho se a u n s e ns – d ate r l 'a tte sta tio n a u m ois , à l a s e m ain e, a u jo ur p rè s ( L ittr é n e s 'e n p riv e p as, u til is a nt l e je une Jo urn al o ffic ie l d ans s o n s u p plé m ent d e 1877). À c ô té d e c es r e p ère s te x tu els p ré cis o u a lé ato ir e s, d 'a utr e s c o ncern ent l e s r e cueil s , l is te s, g lo ssa ir e s, v ocab ula ir e s e t d ic tio nnair e s. Ces d ern ie rs s o nt é v id em ment p osté rie urs à l 'e ntr é e r é elle d u s ig ne d ans l'u sa g e 2 : il s n e s o nt f ré q uents d ans l e s r e p éra g es chro no lo g iq ues q ue f a ute d e d ép ouil le m ents s u ffis a nts d es te x te s s p onta nés.

I l f a ut te nir c o m pte d e c e f a it l o rs q u'o n a a ffa ir e a ux re cueil s l e s p lu s r ic hes, c o m me l e d ic tio nnair e f ra nçais -a ng la is d e C otg ra v e ( 1 611), l e d ic tio nnair e d e R ic hele t ( 1 680), c elu i d e. »

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