Devoir de Philosophie

Faut-il respecter en autrui le semblable ou l'être différent de soi-même?

Publié le 21/02/2005

Extrait du document

Ainsi écrit-il dés le début de Totalité et infini : « L'absolument autre, c'est autrui ». « L'idée de l'infini suppose la séparation du Même par rapport à l'autre. Mais cette séparation ne peut reposer sur une opposition à l'autre, qui serait purement antihètique. La thèse et l'antithèse en se repoussant s'appellent. Elles apparaissent dans leur opposition à un regard synoptique qui les embrasse. Elles forment déjà une totalité qui rend relative e l'intégrant, la transcendance métaphysique exprimée par l'idée de l'infini une transcendance absolue doit se produire comme inintégrable », Totalité et infini, Livre de poche, p45. Ma relation à autrui ne se laisse pas en effet ramener à un schéma de type dialectique où les termes opposés sont pensés ensemble : il n'existe pas de point de vue extérieur à la relation moi-autrui qui pourrait l'embrasser et la saisir sur un mode synoptique. C'est bien parce que nous appartenons au même monde et que, en même temps nous sommes distincts que peut émerger une altérité irréductible à l'identité : si moi et autrui n'étions pas partie prenante de la même réalité mondaine, nous pourrions être distingués réellement comme deux termes d'une relation intelligible : si nous n'avions pas chacun un point de vue irréductible à l'autre, nous pourrions être ramenés à une identité neutre. C'est ainsi que l'autre pour Levinas, c'est d'abord un visage. Non pas un masque qu'on pourrait regarder comme on regarde un objet (en demeurant intérieur à lui) mais une ouverture, un accès immédiat à l'autre.

« Respecter autrui pour Kant, c'est en une certaine manière respecter l'autre en moi-même, le respect est fondé sur Dans la cinquième médiation des Méditations Cartésiennes , Husserl opère une seconde réduction phénoménologique.Par une première réductionphénoménologique et met le mondeentre parenthèse, la seconde réduction opérer à partir de première permet d'élucider l'expérience d'autrui.

A l'intérieurde cette même réduction il distingue ce qui m'appartient en propre et ce quim'est étranger.

L'étranger en moi est ce qui est du domaine de ce que je neconstitue pas moi-même.L'existence de l'autre est posé comme certaine et évidente comme autre moi-même.

Même si l'autre apparaît comme étranger en premier lieu l'autre devientprogressivement alter ego.

Il écrit au cours de cette cinquième médiation :« Il est clair que seule une ressemblance reliant dans la sphère primordiale cetautre corps avec le mien peut fournir le fondement et le motif de concevoirper analogie ce corps comme autre organisme ».

J'accède par là à l'appréhension de ce qui apparaissait impossible : prendre acte d'un moi autreque moi sans tomber dans le double écueil de l'assimilation qui nie l'altérité etde l'incompréhension qui nie l'identité.

Par la perception analogisante permisepar mon statut d'être incarné autrui m'apparaît à la fois en tant qu'alter et entant qu'ego.Mais cette analogie perceptive ne peut suffire à appréhender autrui : il nes'agit que de la visée d'un autre.

Il faut donc se tourner vers le contenu decette vie étrangère.

Il précise au cours cette même méditation :« L'organisme étranger s'affirme dans la suite de l'expérience comme organisme véritable uniquement par soncomportement changeant mais toujours concordant.

Ce comportement a un coté physique qui aprésente dupsychisme comme son indice.

C'est sur ce comportement qui porte l'expérience originelle qui se vérifie et seconforme dans la succession ordonnée de ses phases ».

Et c'est par la pluralité de manifestations convergentes dela joie, de la pudeur, par exemple, que la vie étrangère inscrite dans ce corps se confirme comme subjective.

SelonHusserl, les comportements de l'autre appréhendés du côté physique, se confirment dans leurs variations, et lepsychisme qu'ils aprésentent est alors fondée en sa valeur existentielle.

Ainsi, « ce qui » par contre, ne peut êtredonné qu'au moyen d'une expérience indirecte, « fondée », d'une expérience qui ne présente pas l'objet lui-même,mais le suggère seulement et vérifie cette suggestion par une concordance interne, est « l'autre » (…) Grâce à laconstitution de son sens, il apparaît d'une façon nécessaire dans mon « monde » primordial, en qualité demodification intentionnelle de mon moi, objectivé en premier lieu », p97.

L'autre est toujours irréductiblement étranger La tradition philosophique présuppose la possibilité d'une compréhension théorique la possibilité d'une compréhensionthéorique, ce qui la conduit à nier, en la pensant dans l'horizon du Même, cette altérité qui définit ma relation à lui.Ainsi écrit-il dés le début de Totalité et infini : « L'absolument autre, c'est autrui ». « L'idée de l'infini suppose la séparation du Même par rapport à l'autre.

Mais cette séparation ne peut reposer surune opposition à l'autre, qui serait purement antihètique.

La thèse et l'antithèse en se repoussant s'appellent.

Ellesapparaissent dans leur opposition à un regard synoptique qui les embrasse.

Elles forment déjà une totalité qui rendrelative e l'intégrant, la transcendance métaphysique exprimée par l'idée de l'infini une transcendance absolue doitse produire comme inintégrable », Totalité et infini , Livre de poche, p45. Ma relation à autrui ne se laisse pas en effet ramener à un schéma de type dialectique où les termes opposés sontpensés ensemble : il n'existe pas de point de vue extérieur à la relation moi-autrui qui pourrait l'embrasser et la saisirsur un mode synoptique.

C'est bien parce que nous appartenons au même monde et que, en même temps noussommes distincts que peut émerger une altérité irréductible à l'identité : si moi et autrui n'étions pas partie prenantede la même réalité mondaine, nous pourrions être distingués réellement comme deux termes d'une relationintelligible : si nous n'avions pas chacun un point de vue irréductible à l'autre, nous pourrions être ramenés à uneidentité neutre.C'est ainsi que l'autre pour Levinas, c'est d'abord un visage.

Non pas un masque qu'on pourrait regarder comme onregarde un objet (en demeurant intérieur à lui) mais une ouverture, un accès immédiat à l'autre.

Quand on regardela personne avec laquelle je parle, je ne vois ses yeux, je suis transporté par son visage dans un au-delà qui merévèle d'infini que je ne peux trouver en moi.

Conclusion -L'exigence morale d'égalité appelle à reconnaître tout homme comme identique à tout autre.

Autrui doit êtrereconnu comme mon semblable pour qu'il puisse jouir du respect inhérent à toute morale.

Mais cette assimilation àun universel fait perdre à autrui sa singularité, pour qu'autrui puisse être reconnu comme mon semblable, il doit êtreenvisagé comme mon alter ego , ce qui suppose une certaine phénoménologie. - En effet c'est en tant qu'il est incarné dans un corps, que son comportement relève d'une certaine significationque l'autre homme est toujours en dernière instance mon semblable.

Pour autant une telle reconnaissance d'autruine suppose pas nécessairement de la rabattre à une identité avec moi-même.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles