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Notre connaissance du réel se limite-t-elle au savoir scientifique ?

Publié le 14/04/2005

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Plusieurs exemples:   - L'artisan. L'artisanat et le "savoir-faire" n'est-elle pas une approche toute différente du réel ? Peut-on en dire pour autant qu'elle n'est pas effective ? Voir l'outil & la main chez Aristote par exemple.   - La connaissance morale. La morale est constituée de règles de conduite, motivées par des valeurs que l'on juge supérieures, telles que le bien commun, la justice, etc. Bien que la morale varie selon les époque, les cultures, les moeurs, il est une constante depuis des siècles : l'éthique (dont on peut dire trivialement qu'elle est l'étude de la morale). La philosophie morale est bel et bien une façon de connaître le réel : en se donnant des repères qui le transcendent, l'homme modèle le réel, et lui donne une forme qui ne répond pas forcément à celle (rationnelle) que lui donne le modèle scientifique. Si nous nous limitons à l'approche scientifique, le monde ne se trouve-t-il pas vidé de toute valeur telle que le bien ou le juste ? connaître le réel consiste aussi à lui donner une forme, à ne pas se limiter à sa rationalité.

Nous constatons que le monde extérieur - tout ce qui n'est pas moi - est complexe, mais semble obéir à des lois supérieures, non changeantes. connaître & décrypter ces lois est le but de la science : les sciences se donnent comme mission de comprendre le monde extérieur, de connaître le réel. Cette connaissance n'est-elle possible que par l'approche scientifique ? Nous verrons en quoi consiste celle-ci, et nous nous demanderons si elle ne risque pas de limiter notre rapport au réel. Les sciences ont-elle le dernier mot ?

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« - La science comme refus de la pensée magique.La science se base sur la certitude de l'évidence, et s'oppose ainsi au caractère immédiat et illusionnel des préjugés.La pensée scientifique s'oppose, pour Bachelard, à la pensée "pré-scientifique" : « Scientifiquement, on pense le vraicomme rectification historique d'une longue erreur, on pense l'expérience comme rectification de l'illusion communeet première.

»Accepter de dire non à la "pensée magique" (qui attribue de fausses causes aux phénomènes naturels), c'est çal'effort de la pensée scientifique.

- La science ordonne le réel.Ainsi, la science se place comme ordonnateur du réel : d'un réel pensé comme animé par des âmes et les dieux,nous passons à un réel dont nous connaissons les principes de fonctionnement, dont nous pouvons lire les règles :en somme, dont nous connaissons les causes.

Pour cela, il faut y détecter les principes rationnels qui régissent lesobjets entre eux, et en déduire des lois, que l'on peut traduire en equations mathématiques (exemple : lois de lagravité).

- L'exigence de l'approche scientifique.Alors qu'on pourrait critiquer la philosophie car elle semble détacher du monde (ce qui n'est qu'une apparence), onpeut voir là la force de l'approche scientifique : le scientifique se rattache toujours au réel, et soumet toutes sesthéories à l'expérience.

(De +, de même que la philosophie, la science se base sur les principes de base de lalogique, comme le principe de non-contradiction par exemple).

Ainsi, on peut penser de l'approche scientifique de laréalité qu'elle est plus exigeante que l'approche philosophique, ou religieuse.

Le projet scientifique, et toutes ses applications modernes impressionnantes, ont donné à l'homme une certaineemprise rationnel sur un monde régi par des lois qui lui étaient d'abord inaccessibles.

Mais le fait d'approcher le réelpar ce biais n'entraîne-t-il pas une certaine limitation de la connaissance que nous pouvons en avoir ? Réduire tousles phénomènes naturels à des causes et des lois n'entraîne-t-il pas la mort des autres approches possible ?Pourtant, ces autres approches sont-elles pour autant moins justes ? Penser à l'exemple du vécu intérieur d'un arc-en-ciel : l'homme qui connaît le mécanisme physique d'un arc-en-ciel se dit-il "Ah oui, c'est du à la diffraction de lalumière à travers les gouttes d'eau" ? Non, il se dit "C'est beau".

La science semble donc, en expliquant que lemonde se limite à un enchaînement de causes, s'éloigner de certains aspects de la réalité.

2/ L'approche scientifique cloisonne le réel, qui ne se limite pas à elle.

- Relativité du savoir scientifique.La science ne peut se présenter comme savoir absolu.Karl Popper a créé un concept dans les années 30 qui est devenu très important dans l'épistémologie : laréfutabilité.

Toute théorie scientifique doit être réfutable : c'est ce qui fait d'elle une théorie scientifique.

Toutethéorie, n'épuisant jamais le réel, finira donc par être réfutée par l'observation, et sera ainsi remise en cause puisremplacée par une autre théorie.

Par exemple : la mécanique de Newton, qui pourtant était considérée commereflétant à la perfection le réel pendant plusieurs siècles, a été réfutée par les faits, et a laissé place à la mécaniqued'Einstein, qui proposait un modèle plus proche de ce que nous pouvions observer.

Ainsi, le savoir scientifique esttout relatif.

L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était le caractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, lesavant en tirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires etuniversellement valides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est« métaphysique » et doit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper , l'induction, qui consiste à inférer une règle universelle à partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliersvérifiés par l'expérience, est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissions avoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs. » Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigences auxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, être synthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxièmelieu, il devra satisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devra. »

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