Les limites du langage ?
Publié le 07/02/2004
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La prolifération du sens* Paradoxalement, une des limites du langage apparaît dans l'impossibilité de ne pas signifier. Dans un célèbre sonnet, Mallarmé utilise pour les besoins de la rime un mot qu'il voudrait vide de sens : « ptyx ». Au sein du poème entier, ce mot finit par se charger de multiples résonances qui suggèrent un sens. Le langage fait sens de tout. Il est même possible de parler pour dire qu'il est impossible de parler. Le mot « indicible » est inclus dans le langage lui-même. Nous sommes donc condamnés à faire sens.* C'est aussi pour cela que, si je prononce la phrase : « l'actuel roi de France est chauve », je peux croire avoir conféré l'être à l'actuel roi de France, puisque c'est ce dont je parle. Bertrand Russell tente d'analyser un tel énoncé, pour montrer qu'il est faux et non qu'il n'a pas de sens, car sa forme logique profonde ne serait pas sa forme grammaticale apparente. Il faut l'analyser ainsi : il existe un x tel que, pour tout y, y est actuellement roi de France si y est identique à x, et x est chauve.
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