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La rationalité scientifique satisfait-elle tous les besoins de la raison ?

Publié le 13/02/2004

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scientifique
II - Y a-t-il une rationalité scientifique ? Les besoins de la raison sont donc tous liés à un besoin premier qui est celui de la rationalité. La rationalité scientifique satisfait-elle à ce besoin ? Est-il même évident que les sciences sont absolument rationnelles ? L'évolution des sciences depuis le siècle dernier présente ce que l'on pourrait appeler la réintroduction de la métaphysique dans la physique : la théorie de la relativité ou la théorie plus récente des cordes ne peuvent en effet pas prouver ce qu'elles avancent. Einstein disait lui-même que sa théorie ne serait jamais avérée, ce qui ne signifie pas qu'elle est fausse. On ne peut, selon lui, qu'attendre que tel ou tel phénomène se produise et évaluer la conformité de celui-ci avec ce que la théorie prédit. Jusqu'à aujourd'hui, aucun phénomène n'a invalidé sa théorie, ce qui signifie qu'elle n'est pas fausse, même s'il est impossible de prétendre qu'elle vraie. Ceci tient au fait que sa théorie constitue une hypothèse raisonnable dont nous ne pouvons pas faire l'expérience. Philosophiquement, la théorie de la relativité jouit donc du même statut que les Idées chez Kant, à savoir qu'elle se situe au-delà de l'expérience possible.

Analyse du sujet :

 

  • Le sujet prend la forme d’une question fermée : il s’agira donc d’y répondre par « oui « ou « non «, avec toutes les nuances qui s’imposent, au terme d’une argumentation documentée.
  • Deux notion interviennent : la rationalité scientifique et la raison
  • La raison est avant tout une faculté qui est propre à l’homme. De manière plus restrictive, elle peut désigner la plus haute des facultés humaines, qui permet le jugement. Elle s’oppose alors à la folie.
  • Elle apparaît également liée à la notion de connaissance. Elle s’oppose donc à la sensibilité trompeuse, qui est alors liée à la croyance. Un des besoins de la raison entendue dans ce sens est la connaissance.
  • La rationalité, en un sens faible, est une qualité que présente le discours intelligible. Le discours du fou est à l’inverse irrationnel. Ce qui est rationnel est fondé en raison, produit d’un calcul (ratio).
  • La rationalité scientifique s’assure comme rationnelle en ce qu’elle s’appuie pour une large part sur le calcul, sur la raison. Ce qu’elle assure, c’est par conséquent la certitude ou l’objectivité des connaissances qu’elle énonce.

 

 

Problématisation :

 

La formulation du sujet présente deux présupposés qu’il s’agit d’interroger :

I – Les besoins de la raison sont-ils exclusivement rationnels ?

II – Y a-t-il une rationalité scientifique ?

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« Proposition de plan : I – Les besoins de la raison sont-ils exclusivement rationnels ? Kant, dans la Critique de la faculté de juger, montre que notre raison estcontrainte de poser trois idées afin de satisfaire à l'idéal de systématicité :l'idée de Dieu, l'idée du monde et l'idée de l'âme.

L'existence de ces troisentités ne peut pas être démontrée, mais nous sommes contraints de lasupposer.

En effet, sans ces idées, c'est toute la logique du raisonnement quis'effondre, puisqu'elles sont posées comme termes ultimes des trois types dejugements ascendants. Par conséquent, dans la perspective de notre sujet, la raison a besoin defaire « comme si » Dieu, l'âme et le monde existaient sans pouvoir ledémontrer.

Ces trois notions ne sont justement pas rationnelles.

En ce sens,la raison n'a pas que des besoins rationnels. Toutefois, c'est bien pour satisfaire à un idéal de rationalité que la raison estobligée de poser ces idées.

Ceci signifie simplement que rien ne nous estcompréhensible, intelligible si nous ne les posons pas.

Par exemple, il estimpossible de produire une science si nous ne supposons pas l'idée de monde. C'est ainsi que l'irrationnel, par exemple la croyance religieuse, se trouveabsorbée dans le rationnel.

En dernière instance, le besoin premier de laraison est rationnel. II – Y a-t-il une rationalité scientifique ? Les besoins de la raison sont donc tous liés à un besoin premier qui est celui de la rationalité.

La rationalitéscientifique satisfait-elle à ce besoin ? Est-il même évident que les sciences sont absolument rationnelles ? L'évolution des sciences depuis le siècle dernier présente ce que l'on pourrait appeler la réintroduction de lamétaphysique dans la physique : la théorie de la relativité ou la théorie plus récente des cordes ne peuvent en effetpas prouver ce qu'elles avancent. Einstein disait lui-même que sa théorie ne serait jamais avérée, ce qui ne signifie pas qu'elle est fausse.

On ne peut,selon lui, qu'attendre que tel ou tel phénomène se produise et évaluer la conformité de celui-ci avec ce que lathéorie prédit.

Jusqu'à aujourd'hui, aucun phénomène n'a invalidé sa théorie, ce qui signifie qu'elle n'est pas fausse,même s'il est impossible de prétendre qu'elle vraie.

Ceci tient au fait que sa théorie constitue une hypothèseraisonnable dont nous ne pouvons pas faire l'expérience. Philosophiquement, la théorie de la relativité jouit donc du même statut que les Idées chez Kant, à savoir qu'elle sesitue au-delà de l'expérience possible.

Elle appartient, dans cette perspective, au domaine de la métaphysique etnon de la physique (au sens philosophique du terme). On peut donc aller jusqu'à prétendre qu'elle rencontre le domaine de l'irrationnel.

Cependant, comme les idées del'âme, de Dieu et du monde, elle doit être supposée pour permettre notre intelligibilité du monde. III – Le renversement heideggérien. »

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