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Travailler est-ce perdre son temps ?

Publié le 16/02/2004

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Travailler est laborieux, pénible. Peut-être même vain. Y a-t-il seulement une valeur créative dans le travail ? Travailler, est-ce perdre son temps, c'est-à-dire ne rien faire, ne rien créer ? Si le travail produit pour lui-même, mais pas pour nous, n’est-il pas perte de temps ? La pensée, créatrice, ne s’effectue-t-elle pas dans le loisir ? Mais le sens du mot travail ne se réduit pas au labeur physique. Travailler, n’est-ce pas faire, ou être en train de faire ? Est-ce perdre son temps que de faire ? Alors que peut-il y avoir à gagner par le travail ?

1.      Le travail est labeur, une punition. N’est-ce pas là une entrave, un obstacle, qui nous empêche d’avancer, qui nous fait perdre notre temps ?

2.      Mais ne peut on comprendre le travail autrement que par le labeur ? N’est-ce pas premièrement l’acte de faire, la création ? Est-ce perdre son temps que de créer, de faire quelque chose ?

3.      Que pouvons-nous gagner à travailler ?

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« la fameuse « réduction du temps de travail » : on remarque dans certaines entreprises un transfert d'intérêtqui passe du travail comme valeur au loisir comme référence principale : le temps de loisir augmentant, il y aplus de choses à prévoir, et le travail est de plus en plus considéré comme un obstacle gênant.

Doit-on leregretter ? IV.

La société des loisirs • Les Romains définissait l'otium "le loisir" comme le temps de travail personnel non contraint (l'otium ne signifiepas la paresse), par opposition au nec-otium "le négoce", "les affaires". • Avec la naissance de la société industrielle, la question des loisir s (temps libéré du travail) s'est posée.

Pour Marx, comme pour tous les autres penseurs sociaux du XIXe siècle (Proudhon, Comte...), ce temps libéré dutravail, résultat de l'appropriation collective de la machine, humanise le travail : « grâce aux loisirs et aux moyens mis à la portée de tous, la réduction au minimum du travail social nécessaire favorisera ledéveloppement artistique, scientifique de chacun » (Marx). Le XXe siècle a vu se développer les loisirs dont les enjeux portent à controverse. • Joffre Dumazedier, considère le loisir comme un temps de récupération dont le but est de reprendre assez deforce, d'énergie pour retravailler.

Mais il voit également dans le loisir la base d'une société nouvelle, plusexigeante et non "moutonnante", et ce grâce à son caractère:– libératoire : le loisir résulte d'un libre choix ;– désintéressé : le loisir n'a de finalité ni lucrative, ni utilitaire, ni engagée ;– hédonistique* : le loisir est la recherche d'un état de satisfaction ;– personnel: le loisir répond aux besoins de chaque individu. • H.

Marcuse, lui, dénonce l'imposture du loisir dans la société de consommation qui endort les tendancesrévolutionnaires des hommes et fait de chacun un être « unidimensionnel ».

Celui-ci n'a pas de faculté critique,a des besoins stéréotypés, est complice de l'ordre existant contre les seuls individus "critiques" de cettesociété : les marginaux (chômeurs, immigrés, etc.). Conclusion On voit donc que la question du statut du travail et du temps de travail est culturellement très marquée.

Lesjugements de valeur portés sur le travail dépendent beaucoup de son statut social, de l'importance donnée ounon à l'apport de chacun à la société, de la valorisation ou non de l'effort.

Quant à la notion de « perte detemps », elle est beaucoup liée à une vision quantitative et mesurable du temps.

Lorsqu'on se dit que «travailler c'est perdre son temps », on sous-entend que le temps de la vie, précieux puisque limité, peut êtreutilisé ou non de manière « rentable » ou « conforme à la vie réussie »; mais c'est négliger le caractèrequalitatif du temps et créatif du travail.

Ceci appellerait une réflexion plus large sur la structuration et lareconnaissance du travail.. »

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