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Marx: La science du capitalisme

Publié le 05/01/2010

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Cependant, l'organisation sociale se transforme au cours de l'histoire. Les modes de production changent (techniques et ressources utilisées), ainsi que les rapports entre les hommes qui en résultent, les classes qu'ils forment : maîtres et esclaves dans l'Antiquité, seigneurs et serfs au Moyen Âge, enfin bourgeois et prolétaires au XIXe siècle. Les luttes pour le pouvoir politique expriment un antagonisme fondamental entre ceux qui possèdent les moyens de production (usines, machines) et ceux qui en sont privés. C'est pourquoi Marx peut affirmer (Manifeste du Parti communiste) que l'histoire de la lutte des classes est l'histoire des sociétés jusqu'à nos jours.

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« Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- que selivrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corpsde métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerreininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformationrévolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.

» Marx & Engels proposent donc bien une vision de l'histoire.

Celle-ci est totalement en accord avec leur philosophie matérialiste telle qu'ils ont pu déjà l'exposer en partie dans « L'idéologie allemande ».

Dans le devenir de l'humanité,ce sont, en dernière instance, les infrastructures qui déterminent les superstructures.

Ce qui signifie que ce sont lesrapports économiques qui définissent, dans tous les cas, la société et les classes qui, s'y affrontant, sont elles-mêmes définies par la place qu'elles occupent dans le système de production.

De ce fait, dire de l'histoire qu'elle estl'histoire de la lutte des classes revient donc à rappeler que l'histoire n'est pas un pur chaos d'événementsinintelligibles ou encore l'épopée de l'Esprit en marche vers sa réalisation : tout à l'inverse, elle est le produit del'affrontement de classes sociales qui sont elles-mêmes le produit du développement économique de l'humanité. Dans un passage du premier chapitre de son « Anti-Duhring », Engels lie de manière très claire les propositions Marx istes sur la lutte des classes à l'interprétation matérialiste de l'histoire.

Evoquant la naissance des mouvements ouvriers en France et en Angleterre dans les années 1830, il écrit : « Les faits nouveaux obligèrent à soumettre toute l'histoire du passé à un nouvel examen et il apparût que toute l'histoire passée était l'histoire delutte de classes, que ces classes sociales en lutte l'une contre l'autre sont toujours des produits des rapports deproduction et d'échange, en un mot des rapports économiques de leur époque ; que, par conséquent, la structureéconomique de la société constitue chaque fois la base réelle qui permet, en dernière analyse, d'expliquer toute lasuperstructure des institutions juridiques et politiques, aussi bien que des idées religieuses, philosophiques et autresde chaque période historique.

Ainsi l'idéalisme était chassé de son dernier refuge, la conception de l'histoire ; uneconception matérialiste de l'histoire était donnée et la voie était trouvée pour expliquer la conscience des hommesen partant de leur être, au lieu d'expliquer leur être en partant de leur conscience, comme on l'avait faitjusqu'alors. » Se définissant ainsi comme matérialiste, la conception de Marx et Engels permet donc de jeter un regard rétrospectif sur l'histoire de l'humanité dans son ensemble et d'en découvrir la logique véritable.

Il devient possibled'en dégager les différentes étapes ainsi que Marx & Engels s'y étaient d'ailleurs essayés dés « L'idéologie ». Dans le « Manifeste », ceux-ci ne se penchent guère, cependant, sur le passé lointain.

Ils se contentent de l'évoquer rapidement avant de se consacrer à la lutte des classes telle qu'elle se déroule dans la société bourgeoise : « Dans les premières étapes historiques, nous constatons presque partout une organisation complète de la société en classes distinctes, une échelle graduée de conditions sociales.

Dans la Rome antique,nous trouvons des patriciens,, des chevaliers, des plébéiens, des esclaves ; au Moyen Age, des seigneurs, des vassaux, des maîtres decorporation, des compagnons, des serfs, et, de plus, dans chacune de ces classes, une hiérarchie particulière. La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes declasses.

Elle n'a fait que substituer de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formesde lutte à celle d'autrefois. Cependant, le caractère distinctif de notre époque, de l ‘époque de la bourgeoisie, est d'avoir simplifié les antagonismes de classes.

La société sedivise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie & le prolétariat. » La totalité de la première partie du « Manifeste » est consacrée à la lutte de ces deux grandes classes rivales : la bourgeoisie & le prolétariat. Marx & Engels retracent l'histoire de ce que fut l'ascension de la bourgeoisie : celle-ci se développa grâce au commerce et à l'industrie.

Ils n'hésitent pas à reconnaître le « rôle éminemment révolutionnaire » qu'elle joua dans l'histoire, mettant à bas la société féodale : « Tous les liens complexes et variés qui unissent l'homme féodal à ses supérieurs naturels, elle les a brisés sans pitié pour ne laisser subsister d'autre lien, entrel'homme et l'homme, que le froid intérêt, les dures exigences du « paiement au comptant ».

Elle a noyé les frissons sacrés de l'extase religieuse, del'enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste.

Elle a fait de la dignité personnelleune simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce.

En unmot à la place de l'exploitation que masquaient les illusions religieuses et politiques, elle a mis une exploitation ouverte, éhonté, directe, brutale. » Mais le rapport de force historique ne joue plus, désormais, en la faveur d'une bourgeoisie ressemblant au« magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées.

» Du fait du développement des forces productives, la bourgeoisie a grandi au sein d'un système féodalqu'elle a fini par renverser.

Aujourd'hui un processus analogue est en cours.

Une nouvelle étape est franchie : ledéveloppement économique que la bourgeoisie a favorisé devient pour elle une menace car « le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. ».

Du coup se dresse au cœur même de la société une nouvelle classe qui va abattre le monde bourgeois tout comme la bourgeoisie a abattu le monde féodal :cette classe, c'est le prolétariat.

Misérable, privé de tout, il n'a rien à perdre à se jeter tout entier dans le combatcontre la classe possédante pour mettre fin au système de l'exploitation capitaliste.

En renversant la bourgeoisie, leprolétariat réalisera la révolution ultime, la première à n'être pas faite pour une minorité oppressive mais pour cellede la majorité tout entière : « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités.

Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit del'immense majorité.

Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans. »

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