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L'absolutisme

Publié le 15/01/2004

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A. Une conception théologique de l'ÉtatOn désigne sous le nom d'absolutisme, ou de totalitarisme, la doctrine qui accorde à l'État un pouvoir absolu. L'individu n'a pas de valeur en lui-même, il est réduit à l'obéissance. Dans cette perspective, l'autorité de l'État ne saurait émaner des individus eux-mêmes : elle a une origine transcendante. Ou bien le souverain est Dieu lui-même (théocratie), comme le pharaon égyptien qui est l'incarnation terrestre du dieu Horus, ou comme l'empereur divinisé de la Rome antique. Ou bien le souverain est le représentant de Dieu sur la terre. C'est, dans une certaine mesure, le cas des rois et des empereurs chrétiens de l'ancienne Europe. Sans doute le roi n'est-il le maître que des affaires temporelles, l'Église présidant au domaine spirituel. Toujours est-il que le pouvoir n'émane pas des individus et que le souverain n'est pas responsable devant ses sujets. D'après Bossuet, l'État n'a pas à rendre des comptes aux hommes.

« Hegel et surtout, à sa suite, les néo-hégeliens de droite (parmi lesquels les «fascistes »), adoptent et poussent à la limite la théorie absolutiste.

Ici, c'estl'État lui-même qui est divinisé.

L'État n'est pas un simple « agrégatd'individus », un simple moyen destiné à assurer la sécurité de chacun, mais ilest une réalité plus haute et plus essentielle que les individus.

Il est commeun organisme dont les individus ne seraient que les organes.

Il arrache cesderniers à leur égoïsme, les introduit dans une existence de dévouement et desacrifice.

L'État n'est pas autre chose que l'incarnation de l'Esprit dans laréalité, le « Dieu réel », le « terrestre divin ».

Un tel État sera qualifié detotalitaire, car aucun aspect de la vie de ceux qui lui sont soumis ne luiéchappe.Le dictateur Benito Mussolini (1883-1945), qui prit le pouvoir en Italie après laPremière Guerre mondiale, condamnait tout à la fois le « mythe » de la libertéindividuelle et celui des « valeurs universelles » (la justice, la vérité).

Pour lui,les individus doivent s'effacer devant l'État totalitaire et absolu.

« Tout dansl'État, rien contre l'État, rien en dehors de l'État », se plaisait-il à répéter. Il n'y a de liberté véritable que dans et par l'État. «L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est lerationnel en soi et pour soi [...] dans lequel la liberté obtient sa valeursuprême.

» Hegel, Principes de la philosophie du droit (1821). • Hegel se situe ici dans la lignée d'Aristote, pour qui l'homme ne réalise sa nature d'homme que dans la cité: c'estdans l'État que l'esprit de l'homme s'objective, sort de sa subjectivité restreinte pour se hausser au niveau de lacollectivité et de l'histoire.

Par l'État, l'homme parvient au-delà de sa simple individualité.• C'est pourquoi ce n'est que dans et par l'État que l'homme réalise vraiment sa liberté.

Cela peut paraître paradoxal,puisque l'État impose ses lois à l'individu.

Mais le rôle de l'État n'est pas seulement répressif: c'est l'État qui fait del'individu un sujet de droit. Dans les Principes de la philosophie du Droit, Hegel définit l'État comme unité réelle d'une nation.

L'État ne résultepas de la libre association des individus.

Au contraire, ceux-ci ne sont libres que s'ils sont soumis à l'autorité d'unÉtat qui seul confère un sens à leur existence. Problématique. Le but de l'État n'est pas de défendre les intérêts individuels.

Au contraire, les individus n'existent que par l'État.Seule compte en effet l'existence objective et universelle.

Or, l'universel n'est accessible que par l'État. Enjeux. La rationalité de l'État réside dans l'union des libertés subjectives qui se déploient dans la liberté objective de l'État.Les conditions historiques concrètes des États ne nous apprennent rien sur l'essence du concept d'État qui seulecompte.. »

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