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Qu'est-ce qu'un abus de pouvoir ?

Publié le 13/02/2004

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3. Définissez ce qu'est un abus. Quelle différence y a-t-il entre «user» et «abuser»? Dégagez ce que la distinction entre ces deux verbes implique en vous appuyant sur des exemples précis.Les présupposés du sujet4. Le pouvoir peut prendre des formes multiples. Y a-t-il des domaines dans lesquels il est particulièrement question d'abus de pouvoir? Appuyez votre réponse sur des exemples.5. Que doit-on prendre en considération pour montrer que le simple exercice du pouvoir s'est transformé en abus de pouvoir?

« les moyens de leur destination initiale pour les considérer comme une pure puissance mise à disposition de notrearbitraire, lorsque l'on passe d'un rôle, d'une responsabilité, d'une fonction déterminés à l'action arbitraire. La tentation du fatalisme. Mais ce mouvement de dépassement n'est-il pas indissociable du fait même du pouvoir ? S'il est inévitable, à quoidoit-on ce caractère fatal ? Et la protestation garde-t-elle alors encore une valeur quelconque ? Peut-on à la foisdire que c'est inévitable et parler encore en termes d'abus ? II.

Les spirales du pouvoir. Examinons donc les raisons qui permettent d'expliquer la fatalité ou au moins la fréquence de l'abus de pouvoir. La nature humaine. La condamnation de l'abus de pouvoir est souvent porteuse d'un jugement moral : l'individu que l'on dote d'unpouvoir a le devoir moral de ne pas en abuser, de s'en montrer digne.

Autrement dit, le pouvoir crée uneresponsabilité.

On attribuera alors l'abus de pouvoir, à l'orgueil ou à l'égoïsme, au désir de domination.

Avoir unpouvoir, c'est se distinguer de ceux qui ne l'ont pas, ce qui induit immédiatement la tentation de profiter de cetteposition pouraccroître la domination. La dynamique du pouvoir. Mais il n'est peut-être pas nécessaire de supposer une intention moralement répréhensible : le pouvoir ne génère-t-ilpas son propre dépassement ? Hobbes montre que tout pouvoir donne une certaine sécurité à nos désirs, et créepar là même les conditions de possibilité pour de nouveaux désirs.

En l'absence de perspective d'un nouveau pouvoirofficiel, le premier mouvement doit être celui d'une extension du pouvoir au-delà de sa destination première. Talent humain ou institutions ? Face à ces deux puissantes causes de l'abus de pouvoir, quelle réponse peuton envisager ? Dans le domainepolitique, on a souvent tendance à attendre « le grand homme», le sage, le personnage incorruptible et vertueux quisaura maintenir une éthique du pouvoir.

Mais ne faudrait-il pas plutôt miser sur unestructure institutionnelle ? III.

Idéalisme ou pragmatisme. Selon qu'on situe la cause de l'abus de pouvoir dans la nature humaine ou dans la structure même du pouvoir, laréponse passera par une éducation morale ou se situera au niveau politique.

Une réforme de l'humanité ?Doit-on penser que la réponse aux abus de pouvoir passe par une éducation morale des hommes, ou par lasuppression des conditions qui font que l'un peut obtenir plus que l'autre? L'abus de pouvoir disparaîtrait dans unesociété d'hommes totalement désintéressés, ou dans une société où aucun avantage personnel ne pourrait êtredérivé du pouvoir.

Mais la première est soit une utopie, soit le pire des totalitarismes, où les hommes seraient réduitsà un instinct social et à une fonction déterminée.

La seconde suppose que les besoins soient comblésindépendamment de l'exercice d'une responsabilité et risque fort de priver l'exercice du pouvoir de tout enjeu, detout motivation, et donc de toute efficacité. Les contre-feux. Peut-être faut-il adopter une attitude plus pragmatique et se demander quelle mesure pratique pourrait rendreimpossible la réalisation d'une tendance toujours prête à s'exprimer.

Rousseau, dans le Contrat social, suggère que,les hommes étant ce qu'ils sont, le plus sage est sans doute la multiplication des instances capables d'exercer uncontrôle mutuel.

Sachant que tout pouvoir a tendance à devenir abusif, les limitations institutionnelles prennent uneimportance considérable.

On peut penser par exemple à la limitation dans le temps des mandats électifs.

La plusgrande tentation d'abus concerne sans doute les pouvoirs détenus sans limite dans le temps et sans remise en jeurégulière par le vote. La vigilance civique. Le vote n'est en fait qu'une des manifestations de la vigilance des citoyens: l'abus de pouvoir ne réussit que lorsqueceux qui sont concernés par ce pouvoir adoptent une attitude de soumission et non plus d'obéissance, ou lorsqu'ilsdeviennent indifférents au fonctionnement du pouvoir.

Autant de formes du renoncement à la liberté. Voter, ce n'est pas précisément un des droits de l'homme ; on vivrait très bien sans voter, si l'on avait lasûreté, l'égalité, la liberté.

Le vote n'est qu'un moyen de conserver tous ces biens.

L'expérience a fait voircent fois qu'une élite gouvernante, qu'elle gouverne d'après l'hérédité, ou par la science acquise, arrivetrès vite à priver les citoyens de toute liberté, si le peuple n'exerce pas un pouvoir de contrôle, de blâmeet enfin de renvoi.. »

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