Les accords d'Évian

« aboutissent à la signature d'accords et d'un cessez-le-feu. • Une situation tragique.

Les Français d'Algérie rejettent les accords d'Évian et l'OAS redouble de violence.

Alors de Gaulle sollicite à nouveau l'appui de la nation par le biais d'un référendum.

C'est dans cette perspective qu'ilprononce une allocution radiotélévisée invitant les Français, au nom de "vérités", qu'il énumère, à approuver lesaccords d'Évian. II.

Analyse du texte L'allocution du Général de Gaulle aborde directement ou indirectement quatre points. 1.

Le contenu des accords d'Évian • « Ce qui vient d'être décidé », dit le Général de Gaulle.

Le texte ne le mentionne pas mais il était prévu : — un cessez-le-feu : arrêt des combats ; — un régime provisoire en attendant le vote d'autodétermination (le choix par les Algériens de leur destin national) ; — la possibilité pour les Européens de rester en Algérie et l'assurance que des garanties leur seraient accordées. 2.

Le droit des Algériens à disposer librement d'eux-mêmes • « Que l'Algérie dispose d'elle-même ».

C'est l'autodétermination.

De Gaulle en explique les raisons : • « Notre intérêt national ».

Il est en effet menacé par les risques d'un affrontement déchirant entre les partisans de l'Algérie française et ceux de la négociation avec les insurgés.

En outre, le poids d'une guerre interminable seraitinsupportable pour la nation au moment où s'engage la modernisation de la France, celle-ci ne peut se passer desjeunes soldats du contingent ni réduire les investissements nécessaires à l'expansion pour payer de grossesdépenses de guerre. • « Les réalités françaises ».

De Gaulle fait ici allusion à la situat ion en métropole.

L'opinion est de plus en plus alarmée par le déferlement de violence terroriste de l'O.A.S.

et du F.L.N.

(Front de Libération Nationale), elle esttroublée par les révélations de cas de tortures infligées aux insurgés prisonniers.

À Paris, la police est amenée àréprimer des manifestations de rues organisées contre la poursuite de la guerre en Algérie. • « Les réalités...

mondiales ».

De Gaulle souligne l'isolement de la France qui dans sa lutte contre les insurgés algériens ne peut compter ni sur ses alliés anglo-saxons, ni sur l'Organisation des Nations-Unies (ONU) où les paysdécolonisés du Tiers monde sont de plus en plus nombreux et influents, en particulier les États arabes, ni sur l'URSSet ses alliés hostiles par principe et pour des raisons stratégiques à la décolonisation. • « Le sens de l'œuvre et du génie traditionnels de notre pays ».

De Gaulle se réfère ici à la signification de la colonisation française dont la finalité, dans le droit fil de l'histoire de France et l'esprit de justice de la nation, est delibérer et d'émanciper les peuples, non de les opprimer. • « En notre temps ».

De Gaulle salue l'œuvre que la France a accompli Outre-mer, mais estime qu'il appartient aux Français des années 1960 de clore par un acte de générosité la mission de la France coloniale. 3.

La nécessité d'une coopération entre l'Algérie indépendante et la France • « Les grands besoins et les vastes désirs des Algériens ».

Effectivement l'Algérie dévastée par sept années de guerre doit non seulement être reconstruire mais encore capable d'exploiter ses ressources (notamment le richesgisements de pétrole et de gaz naturel découverts au Sahara).

Faute de moyens financiers d'une main-d'œuvrequalifiée et de technologies, l'Algérie ne peut se passer de l'aide étrangère ; pourquoi pas celle de la France, aveclaquelle elle a noué, au fil du temps, des liens de toutes sortes y compris culturels ? • « La présence...

d'une communauté de souche française importante ».

En principe les accords d'Évian reconnaissent au million de Français d'Algérie la possibilité d'y rester moyennant des garanties.

En fait, les garantiess'avéreront illusoires, et, d'autre part, des représailles sanglantes s'abattront sur les musulmans restés fidèles à laFrance.

La plupart des "Pieds-Noirs" décideront d'être rapatriés peu après l'application des accords d'Évian. • « L'effectif des musulmans...

dans notre métropole ».

Ces musulmans sont non seulement des Algériens mais d'autres Maghrébins (Tunisiens, Marocains qui ont aussi fait partie de l'empire français) auxquels la France a faitappel pour disposer d'une main-d'œuvre indispensable à l'expansion économique.

A ces travailleurs s'ajoutent lesétudiants et stagiaires maghrébins nombreux en métropole. 4.

Des liens impérissables entre l'Algérie et la France • « Par-dessus les combats...

des différences ».

De Gaulle lance un appel à la réconciliation entre le peuple français et le peuple algérien, car les bons souvenirs l'emportent sur les mauvais (combats, attentats, émeutes), etmalgré les "différences" au nom de la tolérance, du respect qu'un peuple doit à la civilisation de l'autre.. »