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Un acte gratuit est-il possible ?

Publié le 02/01/2004

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Un acte où ne transparaîtrait aucun intérêt peut être qualifié de gratuit. Mais un tel acte est-il possible ? S'il existe, il réalise sans doute au mieux les exigences d'une morale pure : cette dernière est-elle concevable ?

  • I. Acte gratuit et liberté de choix.

   1. L'acte gratuit est dépourvu de fin.  2. L'acte gratuit est dépourvu de cause.  3. La liberté comme puissance positive.

 

  • II. La liberté n'est pas désintéressée.

   1. La fausse analogie de l'équilibre physique.  2. Les causes cachées.  3. Le caprice.  

  • III. La gratuité comme affirmation de la liberté.

   1. La liberté se règle sur le bien.  2. Les degrés de l'affirmation de la liberté.  3. Liberté humaine et liberté divine.

« II.

La liberté n'est pas désintéressée. 1.

La fausse analogie de l'équilibre physique. Une telle liberté se manifesterait ainsi par excellence lorsque les deux partis entre lesquels j'aurais à choisir seraientpour moi comme les deux plateaux d'une balance.

Rien ne m'inclinerait plus dans un sens que dans l'autre.

Ma libertéserait une liberté d'indifférence.

Une telle image de la liberté est cependant fallacieuse lorsque j'ai le choix entreplusieurs partis, ceux-ci ne sont jamais indifférents comme deux corps distincts de poids égal, ils présententtoujours des différences qualitatives et ne sont pas réductibles à une mesure commune. 2.

Les causes cachées. Il est par ailleurs impossible de prouver l'existence d'une telle indifférence de la volonté.

Même si les deux partisnous semblent équivalents, le fait que nous ayons choisi pour l'un plutôt que pour l'autre peut toujours s'interpréteraprès coup par la présence d'une cause cachée, insoupçonnée, comme l'explique Leibniz dans ses Essais deThéodicée : une telle cause, pour minime qu'elle soit, n'en agit pas moins pour autant et suffit à déterminer le choixde notre libre arbitre. 3.

Le caprice. Il est cependant des cas où je puis choisir contre le parti que l'on attendrait, et agir ainsi par pur caprice : plutôtque de faire ce que la raison me dicte, je choisis une solution qui va contre le bon sens, tout en étant parfaitementconscient de ma décision.

Ce cas extrême n'échappe cependant pas à la règle générale, on n'agit point sans raison: «C'est de quoi, écrit Leibniz dans sa Théodicée, on ne trouvera jamais aucun exemple, et lorsqu'on prend un parti par caprice, pour montrer sa liberté, le plaisir ou l'avantage qu'on croit trouverdans cette affectation est une des raisons qui y portent.» III.

La gratuité comme affirmation de la liberté. 1.

La liberté se règle sur le bien. Leibniz considère cependant la liberté comme se déterminant toujours d'aprèsle bien que nous apercevons : la connaissance d'un bien entraînenécessairement l'action.

Nous sommes libres parce que c'est nous-mêmes quivoulons, mais nous ne pouvons vouloir que le plus grand bien qui se présenteà nous. 2.

Les degrés de l'affirmation de la liberté. Descartes ne nie pas que la volonté se détermine en fonction du bien, mais ilintroduit la possibilité de degrés dans la liberté : «Il nous est toujourspossible, écrit-il à Mesland, de nous retenir de poursuivre un bien clairementconnu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'estun bien d'affirmer par là notre libre arbitre.» La liberté choisit le genre de bienqu'elle poursuit, celui de la chose connue, ou le sien propre qu'elle revendiqueet qui lui permet de s'affirmer. 3.

Liberté humaine et liberté divine. La liberté de notre volonté est, nous dit Descartes, ce qui nous rend semblable à Dieu.

Les raisons qui déterminentla volonté sont en cela toujours incompréhensibles, par définition même de la liberté.

L'acte gratuit que nousaccomplissons pour affirmer notre liberté est dès lors aussi peu explicable que la grâce divine : rien ne nouscontraint à agir de telle ou telle façon de même que Dieu est absolument libre dans ses choix. INTRODUCTION. »

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