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ACTE III - Scènes 1, 2 de L'école des femmes du Molière

Publié le 19/06/2011

Extrait du document

Sganarelle:

[...]

" Elles sont sans parents, et notre ami leur père Nous commit leur conduite à son heure dernière, Et nous chargeant tous deux ou de les épouser, Ou, sur notre refus, un jour d'en disposer, Sur elles, par contrat, nous sut, dès leur enfance, Et de père et d'époux donner pleine puissance. "

(I, 1, v. 99-104)

« que le mariage institue (v.

705-712).

Et pour terminer, il peint le mari à l'image d'un souverain ou d'un dieu tout-puissant et terrible devant qui l'épouse ne doit pas oser lever les yeux mais attendre la " grâce " d'un " doux regard", seul espoir de tendresse évoqué (v.

713-716).7.

Arnolphe trahit son inquiétude aux vers 717-719: l'autorité des maris se perd, les femmes ne sont plusobéissantes.

Il a peur d'être cocu (v.

723-725).

D'où la sévérité de son attitude.

D'où les menaces qu'il brandit : lespièges du diable (le " malin ") incarné dans les jeunes blondins (v.

721-722), les châtiments de l'enfer et ladamnation éternelle des femmes infidèles (v.

727-738).

Arnolphe mobilise l'imagerie populaire : les " chaudièresbouillantes " (v.

727) sont représentées dans Le Calendrier et compost des bergers, imprimé à Troyes par les Oudot(d'après Œuvres de Molière, éd.

par G.

Couton, Bibliothèque de la Pléiade, t.

I, p.

1275).Arnolphe veut jouer sur la piété simple d'Agnès et sa peur de l'enfer.

Le " sermon " qu'il lui adresse a choqué lesdévots.

Molière a dû s'en expliquer dans La Critique de l'École des femmes (cf.

Religion, p.

187, dans l'" Index desthèmes ").8.

La révérence est un salut cérémonieux par lequel une jeune fille ou une femme exprime son respect.

Arnolphedemande une révérence à Agnès pour " la céleste bonté " qu'il vient de nommer (v.

738).

Observer que, dans LaPrécaution inutile de Scarron, Laure prodigue les révérences " à propos ou non " en écoutant Dom Pedre (cf.

Mise enscène, 12, texte cité).

La comparaison entre la novice entrant au couvent et l'épouse entrant dans le mariage induitpour celle-ci l'idée d'obéissance et de vie austère, soumise à une règle.

Amolphe remet à Agnès un livre contenant,dit-il, " l'office de la femme " (v.

743), c'est-à-dire l'énoncé de ses devoirs.

Le titre " Les maximes du mariage ou Lesdevoirs de la femme mariée " est imité de ceux des ouvrages de direction morale de l'époque." Avec son exercice journalier " est une expression elliptique usuelle dans le langage de la dévotion ; rétablir lecomplément : " de méditation spirituelle ".

Les maximes du mariage dirigent la pensée de la femme mariée vers sonmari, son époux.

Il y a parodie burlesque des exercices spirituels où la méditation est dirigée vers Dieu.9.

Le sermon d'Arnolphe est manifestement comique.

Il sera cependant intéressant de recueillir les réactionsspontanées des jeunes lecteurs ou spectateurs d'aujourd'hui.

C'est une satire, par l'outrance prêtée à Arnolphe, del'autoritarisme masculin dans le mariage ainsi que d'un certain usage coercitif et naïf de la religion pour la soumissiondes filles et des femmes à leur condition.

Il a choqué parce que la religion a paru mise en cause : cf.

Religion, p.187, dans l'" Index des thèmes "). ÉCRITURE 10.

Étude du style prêté à Arnolphe.V.

695-712 (définition de la situation de la femme dans le mariage) : tous ies verbes sont au présent de véritégénérale ; toutes les phrases se présentent comme des énoncés de règles et de lois.

Les vers ont à peu près tousune césure à l'hémistiche qui correspond à la construction du sens (v.

695 à 700).

Les vers sont groupés par lesrimes en distiques constituant une unité de sens (v.

699-700).

Les distiques sont parfois unis en un quatrain par un" Et " destiné à équilibrer les deux parties de l'ensemble (v.

695-698) ou par le caractère Complémentaire d'unephrase négative et d'une phrase affirmative (v.

701-704).

Parmi les six premiers vers, quatre, les vers 695, 696,699, 700, constituent des maximes autonomes tout en participant d'ensembles plus larges.

Du vers 705 au vers 712se développe, sur le thème de la soumission de la femme, une phrase démonstrative bâtie sur une comparaisonformulée au moyen du verbe " n'approche point de " (v.

709).

Elle est oratoire avec des séries de termes (quatrepour chacune) : " soldat / chef ., " valet / maître ", " enfant / père " supérieur / petit frère " ; " de la docilité, / Etde l'obéissance, et de l'humilité, / Et du profond respect " ; " son mari, son chef, son seigneur et son maîtreL'enjambement du vers 711 sur le vers 712, le premier depuis le début de cette partie du " sermon procure unélargissement rythmique qui met en valeur ce qu'est le mari dans la vision d'Arnolphe.

Les quatre derniers vers (713-716) énoncent en une phrase unique une règle et son exception fortement marquée par un " ne...

que...

La rigueurdu rythme et la syntaxe contribuent à exprimer l'autoritarisme orgueilleux d'Amolphe.

C'est un " extravagant " quiparle.

Molière l'a dit.

Aux excès qui lui sont prêtés, on sent que Molière parodie l'autoritarisme masculin.- V.

723-738 (mise en garde contre l'infidélité et les chaudières bouillantes) : c'est une suite de déclarations etd'assertions, qui présentent une série de faits comme des évidences, dans une intention d'intimidation.

" Songezque...

" introduit en trois distiques trois faits dont le troisième reçoit, du fait de la construction grammaticale, lamême réalité que les deux premiers (v.

723-728).

Confirmation de ces faits par l'argument d'autorité (v.

729-730). Traduction de ces faits permanents en images concrètes et personnelles ; deux hypothèses " Si votre âme [...] Ellesera (...) (futur de certitude) ; Mais, s'il faut [...] Elle deviendra [...] Vous paraîtrez [...] Et vous irez [...] " (futurde l'éventuel).

Deux vers pour la première hypothèse, cinq pour la deuxième, et même un sixième pour demander laprotection de " la céleste bonté ".L'image symbolique des " chaudières bouillantes " qui figure dans les affirmations générales est reprise par le verbe "bouillir " dans la peinture du sort d'Agnès.

Autres images symboliques : " comme un lis blanche et nette ", " noirecomme un charbon ".11.

La simplicité du discours s'explique par le fait qu'Amolphe considère qu'il s'adresse à une jeune fille naïve ; maiscette simplification grossissante et imagée tout au long de son " sermon " ressemble bien à une parodie de la part deMolière.

Les dévots l'ont entendue comme telle quoique Molière s'en soit défendu dans La Critique de l'École desfemmes en rapportant le ton de ce sermon à la personnalité extravagante d'Arnolphe. MISE EN SCÈNE. »

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