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L'acte libre est-il imprévisible ?

Publié le 26/02/2004

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Un acte libre n'est pas la possibilité de faire juste ce que l'on désire, de répondre à nos pulsions et d'agir sans aucune contrainte, comme pourraient le penser ceux qui réduiraient la notion de la liberté.

Faire preuve d'un acte libre, c'est parvenir à une fin fixée à l'intérieur d'un cadre d'interdits: ce cadre prend en compte la liberté d'autrui, les interdits juridiques, notre raison soumise à notre morale, nos valeurs, nos principes, notre culture, notre éducation, nos conditionnements...

Un acte libre est donc soumis à tous ces déterminismes. Il apparaît alors que nos actes, même s'ils sont libres, perdent de leur spontanéité. Ceci est dû aux influences que nous subissons: nos actes sont donc libres et prévisibles, on peut les avoir envisagés car le comportement paraît adapté et probable.

Néanmoins, nous ne pouvons être tout à fait prévisible dans chacun de nos actes, car dans le cas où nous sommes très prévisible, il nous reste une part de spontanéité, une certaine "marge de manoeuvre", même réduite, qui nous appartient et nous distingue, qui nous rend uniques et par conséquent humains.

 

  • I) L'acte libre est imprévisible.

a) La raison peut faire différents choix. b) Un acte libre n'est pas prédéterminé. c) Rien ne nous détermine à agir.

  • II) L'acte libre n'est pas imprévisible.

a) Etre libre, c'est être fidèle à soi-même. b) L'acte libre est conforme à la morale. c) L'acte apparemment libre est déterminé.

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« Un acte libre n'est pas prédéterminéPour Descartes, l'homme est doué du libre arbitre c'est-à-dire de la capacitéde choisir entre le bien et le mal, le vrai et le faux.

Si nous agissions toujoursbien, si nous ne nous trompions jamais, nous ne serions, paradoxalement, paslibres, puisque nous n'aurions pas à faire usage de notre volonté.

Le fait quenous ne sachions pas à l'avance comment nous allons agir est bien le signeque nous sommes libres.

On approfondira cette idée avec ce texte deDescartes. «Il n'y a que la volonté, ou liberté de décision, que j'expérimente si grande enmoi que je n'ai idée d'aucune autre plus grande» Descartes, Méditationsmétaphysiques (1641), IV. • L'idée qu'il faut croire ou faire quelque chose sans chercher à comprendrepourquoi («argument d'autorité») ne peut satisfaire un esprit formé auxmathématiques et habitué à l'idée de démonstration rationnelle, reposant surdes arguments déduits logiquement à partir d'évidences simples, par un«sujet» qui serait le point de départ de ses pensées et de ses actes.• Descartes est un des philosophes qui a le plus fermement affirmé cetteconception.

Il montre que le sujet autonome se constitue dans:- le cogito - «Je pense donc je suis»: le fait de mon existence en tant queconscience pensante, s'impose à moi avec une certitude absolue.

C'est une vérité que je trouve en moi-même sans le recours à aucune autorité.- l'expérience du libre-arbitre, c'est-à-dire de la capacité de faire un choix, est une faculté qui ne peut pas êtredivisée.

Prétendre la restreindre, c'est la supprimer. Rien ne nous détermine à agirPour Bergson, «nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l'expriment».En effet, la personnalité, le «moi fondamental», se caractérise par la durée intérieure, la vie spirituelle, la créativité,la liberté.

Comme notre moi se crée sans cesse, n'est soumis à aucun déterminisme, il en résulte que nos actes sontimprévisibles. Être libre, c'est être fidèle à soi-même"L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté", dit Rousseau.

Être libre,ce n'est pas pouvoir agir un jour de telle manière et le lendemain de telleautre.

Être libre, c'est ne pas être soumis à la volonté d'autrui, c'est seconduire selon ses propres principes, en étant fidèle à soi-même.

L'acte libren'est donc pas imprévisible, il suit la logique imposée par les principes que l'ons'est choisis. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait nepas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Maisil faut s'entendre sur le terme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas êtreempêché de faire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans cesens à propos des choses comme à propos des hommes : retirer d'un cheminles arbres qui font obstruction, c'est libérer le passage, ne pas retenir unoiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler, ne pas empêcherquelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser libre dele faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène laliberté, prise en ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au motliberté.

Selon Hobbes, dans l'état de nature, chacun est empêché à toutmoment, dans ses mouvements et ses entreprises, par autrui qui estvirtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué en vue justementde mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent les individus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appelle l'autonomie : obéir, à la loidont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore, obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est être. »

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