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L'activité de penser nous éloigne-t-elle du réel ?

Publié le 27/02/2008

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C'est elle que le langage continue à exprimer. Il s'est lesté de science, je le veux bien ; mais l'esprit philosophique sympathise avec la rénovation et la réinvention sans fin qui sont au fond des choses, et les mots ont un sens défini, une valeur conventionnelle relativement fixe ; ils ne peuvent exprimer le nouveau que comme un réarmement de l'ancien. On appelle couramment et peut-être imprudemment "raison" cette logique conservatrice qui régit la pensée en commun : conversation ressemble beaucoup à conservation." BERGSON. a) Situation du texte. Bergson oppose l'intelligence à l'intuition. La première a été donnée à l'homme par la nature afin de le guider dans ses activités de fabrication. Quand l'esprit en revanche se détourne de ce qui l'entoure dans l'espace pour se retourner sur lui-même, il met en oeuvre une autre de ses facultés : l'intuition. La philosophie n'est que le développement de cette intuition ou « attention que l'esprit se prête à lui-même ». Or tout le problème est de savoir d'où vient le langage : est-il de par sa nature instrument de l'intelligence ou auxiliaire de l'intuition ?

« originairement destiné à rendre plus aisée la vie pratique, et doncessentiellement la manipulation et la transformation des choses matériellesextérieures.

La formation et l'évolution des langues auront ainsi étéordonnées à la satisfaction de fins utilitaires.• 2e moment (de « L'un et l'autre ont sans doute » jusqu'à la fin) : ce qui achangé et ce qui n'a pas changé dans le langage.

Le développement desdeux facultés fondamentales de l'esprit (intelligence 'et intuition) a-t-ilimprimé au langage sa marque ? Oui, souligne Bergson, pour ce qui est de lascience.

Mais celle-ci se situe dans la continuité de la vie pratique naturelle: elle ne fait que développer et rendre plus précise l'attention que l'espritporte à la matière.

Dépositaires d'une pensée sociale qui tend surtout (aumême titre que les institutions politiques) à la stabilité, les mots ne seprêtent toujours pas aisément à l'effort du philosophe pour coller aujaillissement continu d'imprévisible nouveauté que sont la durée pure et lavie même. c) Conclusion.

Le philosophe devra donc pour retourner aux choses elles-mêmes, pour en retrouver les articulations naturelles, se dégager des mots.Au langage abstrait de la science il devra préférer un langage imagé, qui aumoins ne l'invitera pas à se représenter l'esprit sur le modèle de la matière.« Comparaisons et métaphores suggéreront ce qu'on n'arrivera pas àexprimer ». [La pensée n'est abstraite qu'en apparence.

A y regarder de plus près, elle tente de saisir le concret del'intérieur.

L'abstraction ne nous éloigne pas de la réalité.

Elle est la pensée par excellence, celle qui ne secontente pas de s'en remettre au bon sens populaire.

Si elle s'éloigne de la réalité, c'est pour mieux y revenir.] La pensée est la pensée en oeuvreL'abstraction est la pensée qui s'efforce, non pas d'admettre une réalité immédiate, mais de la comprendre ausens strict.

Elle ne considère pas des formes séparées de leurs objets, mais séparément, pour les réunirensuite.

Pour Marx, la définition de termes abstraits («marché», «offre»...) permet de reconstituer leursrelations et de donner un tableau de ce qui se passe dans la réalité. La pensée saisit les causes des objetsLa pensée abstraite constitue à elle seule une méthode proprement scientifique.

Elle dégage ce qui estuniversel au sein de l'expérience et qui n'apparaît pas à première vue.

L'attitude scientifique apparaît alorscomme une rupture avec l'attitude naturelle.

La science, bien loin de prolonger la vision spontanée que nousavons de l'univers, la transforme radicalement.

Aux faits « colorés et divers » de la perception commune ellesubstitue un univers de quantités abstraites : à la place du sensible sonore et coloré elle découvre desvibrations dont on peut mesurer longueur d'ondes et fréquence : à la diversité empirique elle substituel'unification rationnelle : non seulement, pour la chimie, les corps infiniment divers se ramènent à une centainede corps simples, mais encore ceux-ci sont-ils composés d'atomes, d'électrons : là où la perception immédiatevoit des êtres, la science ne connaît que des rapports ; toutes les propriétés apparentes des choses seramènent à des relations avec d'autres choses ; la chaleur apparente d'un corps s'explique par sa «conductibilité », le poids dépend du champ de gravitation , la couleur d'un objet de la lumière qu'il réfléchit. La pensée est une connaissance du réelTraiter les objets isolément permet de distinguer une chose d'une autre.

C'est grâce à l'abstraction que nousne confondons pas tout.

Nous connaissons les choses de leur intérieur, c'est-à-dire ce qui est propre àchacune.

Pour Leibniz, «chaque idée abstraite est distincte, en sorte que de deux, l'une ne peut jamais êtrel'autre» (Nouveaux Essais sur l'entendement humain).

[] La pensée est une opération purement intellectuelle et abstraite.

Elle nous coupe de la réalité.

L'abstractionn'est abstraite qu'en apparence.

A y regarder de plus près, elle tente de saisir le concret de l'intérieur.eux qui affirment que l'abstraction nous éloigne de la réalité sont bien souvent les esprits hostiles à ladifficulté ou à un certain bon sens épris d'une certaine conception du concret.

Or, il apparaît que la réalité, leconcret ne sont surtout pas l'expérience commune que l'on partage immédiatement ou intuitivement, «de. »

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