Afrikakorps

Afrikakorps, détachement de la Wehrmacht en Afrique du Nord, commandé par Erwin Rommel de février 1941 à mai 1943 pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’Afrikakorps est composé des 15^e et 21^e divisions cuirassées, auxquelles s’ajoutent les 90^e et 124^e divisions motorisées, soit 45 000 hommes et 250 chars. Il connaît une célébrité immédiate grâce à la remarquable intuition stratégique d’Erwin Rommel, général allemand dont la carrière a commencé dans les divisions blindées engagées dans la campagne de France en 1940.

Envoyé épauler l’offensive italienne en Libye à partir de février 1941, Rommel fait en quelques mois la reconquête de la Cyrénaïque et de la Libye, où les Italiens ont été bousculés par les Britanniques, procédant par attaques fulgurantes sans s’assurer de ses arrières au point qu’il manque d’être capturé. Le « Renard du désert « bénéficie en outre des dissensions entre la marine, la flotte et l’armée de terre britanniques. Seul le port de Tobrouk en Cyrénaïque reste aux mains des Britanniques. L’objectif de Rommel est la conquête de l'Égypte, mais son offensive est interrompue à Masah Matrouk, à quelque 200 km d’Alexandrie. L’approvisionnement en armes, en hommes et en carburant devient en effet délicat avec l’ouverture du front soviétique qui occupe l’essentiel de l’effort de guerre allemand : le général britannique Auchinlek fait battre en retraite l’Afrikakorps jusqu’à la région de la Grande Syrte (novembre-décembre 1941) : un tiers de l’Afrikakorps est éliminé.

Au début de 1942, Rommel profite du recul des Britanniques en Méditerranée pour reprendre position en Égypte occidentale (janvier-juin 1942). Hitler refuse d’ordonner la prise de Malte qui assurerait aux troupes de l’Axe la maîtrise de la Méditerranée. De fait, les pertes infligées aux renforts de l’Axe aux armées d’Afrique ne dépassent pas 7 p. 100 en mai 1942 et Hitler ordonne à Rommel de lancer l’offensive décisive contre l’Égypte. Celui-ci, fort de 285 chars neufs et de 30 bataillons, attaque le 26 mai. La VIII^e armée britannique bat en retraite, laissant les Français de Kœnig tenir le plus longtemps possible. Tobrouk tombe le 20 juin et Rommel parvient à El-Alamein, à 60 km d’Alexandrie. Auchinlek est congédié.

Cependant, les Britanniques ont repris pied en Méditerranée et les livraisons de l’Axe deviennent très difficiles. L’offensive de Rommel sur Alexandrie échoue (31 août-5 septembre 1942) et le général prend quelques semaines de congés. À son retour, il se trouve face à Bernard Law Montgomery qui a rendu aux Britanniques moral et unité de commandement. Montgomery attend que, par l’Égypte, des renforts supplémentaires arrivent et lance le 24 octobre une contre-offensive massive et méthodique qui finit par forcer l’Afrikakorps à reculer, cette fois définitivement : le 23 janvier 1943, Tripoli est reprise et les Britanniques font leur jonction avec l’armée française de Leclerc.

Rommel se replie en Tunisie où il reçoit l’appui du général von Arnim, mais le travail de sape de Montgomery est payant ; les attaques de février 1943 sont vaines et le « Renard « quitte le désert, pendant que l’Afrikakorps se délite : le 13 mai 1943, 250 000 hommes, Allemands et Italiens, se rendent. L’Afrique du Nord et la Méditerranée échappent à l’Axe alors même qu’en URSS, l’Armée rouge a vaincu la Wehrmacht et que, dans le Pacifique, les Japonais reculent face aux Américains.

L’échec de l’Afrikakorps manifeste ainsi l’aveuglement stratégique d’Hitler et place l’Axe dans une situation irrémédiable d’encerclement.