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Afrique noire, théâtre d' - encyclopédie du théâtre.

Publié le 14/05/2013

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Afrique noire, théâtre d' - encyclopédie du théâtre. 1 PRÉSENTATION Afrique noire, théâtre d', évolution historique du théâtre en Afrique noire et en Afrique subsaharienne. 2 THÉÂTRE TRADITIONNEL En raison de la multitude d'ethnies et de cultures qui composent chaque pays, il existe en Afrique une incroyable diversité de traditions théâtrales, qui incorporent souvent des éléments caractéristiques de la tradition orale et du mythe. Danse, musique, texte, masques et costumes font partie d'une même représentation et il n'y a pas de véritable frontière entre la scène et les spectateurs. Quoi qu'il en soit, il existait déjà aux XVIe et XVIIe siècles une compagnie d'acteurs professionnels, les Alarinjo, qui, en se reposant sur la tradition des masques des ancêtres Egungun, donnaient des spectacles dans le royaume yoruba d'Oyo, dans l'actuel Nigeria. 3 LA PÉRIODE COLONIALE Lors de la domination coloniale en Afrique, de nombreuses formes artistiques indigènes, parmi lesquelles la danse, sont interdites. Les missionnaires occidentaux essaient de répandre la parole chrétienne au travers de drames bibliques et de représentations sacrées, des modèles que les Africains ont adoptés et intégrés par la suite pour mener leurs propres batailles idéologiques. En 1915, au Ghana, avec la pièce satirique The Blinkards, Kobina Sekyi s'attaque aux Fanti, les nouveaux riches de la côte ghanéenne qui ont renoncé « à la magie d'être eux-mêmes « pour accepter passivement les règles et les principes européens. En 1922, un autre Ghanéen, « Bob « Johnson récupère avec succès le concert party (genre composé d'une introduction musicale suivie d'une représentation d'histoires traditionnelles et d'un débat avec le public) et crée sa compagnie, les Universels Huit. Cette forme de théâtre est encore très répandue en Afrique occidentale francophone. Le plus célèbre représentant du théâtre nigérian, Hubert Ogunde, fonde dans les années 1930-1940 la première troupe de théâtre itinérante, le Yoru...
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« Tansi, les Cloches (1988) de l'écrivain Were Were Liking, qui juge désormais obsolète et rhétorique le recours à la tradition orale ancienne, ou encore la comédie la Tortue qui chante (1987) de Senouvo Agbota Zinsou. 6 THÉÂTRE POPULAIRE ET POLITIQUE Dans les années soixante-dix, l'activité des dramaturges prend essentiellement pour cible les nombreux régimes militaires (on pense par exemple à Mobutu Sese Seko de la République démocratique du Congo, Idi Amin Dada en Ouganda, Bokassa en République centrafricaine) ou l'apartheid en Afrique du Sud.

Ainsi Ebrahim Hussein de Tanzanie écrit en swahili des œuvres comme Kinjeketile (1970), fondées sur la lutte idéologique pour une société juste, un rêve qui paraît se réaliser avec le « socialisme africain » de Julius Nyerere. I Will Marry When I Want (1977) est sans doute l'une des réalisations les plus puissantes et les plus efficaces de cette période.

Cette pièce politique, commandée par les habitants du village de Kamiriithu, au Kenya, à Ngugi wa Thiongo et Ngugi wa Miri, a pour toile de fond l'exploitation des indigènes.

Elle est jouée en kikuyu par les habitants du village. En Afrique du Sud, défiant l'apartheid, les hommes de théâtre noirs continuent à collaborer avec des intellectuels blancs en créant de nouvelles formes d'œuvres de protestation.

Le groupe Town Theatre et ceux du Black Consciousness Movement (Phoenix Players, Fugard's Serpent Players et Workshop 71) mettent au point un style de pièce qui utilise des techniques documentaires et incorpore du chant, de la danse et du texte. Toujours lors de cette période, les dramaturges nigérians produisent de féroces satires de la dictature.

Bode Sowande explore les thèmes de la corruption et de l'exploitation dans Afamako the Workhorse (1978) et Flamingoes (1982), tandis que Babafemi Osofisan, dans The Chattering and the Song (1977) et Eshu and the Vagabond Minstrels (1991), dénonce le caractère inapplicable au contexte africain de la conception brechtienne du théâtre qui a modelé de nombreuses dramaturgies occidentales, adoptant une structure narrative réaliste avec des trames provenant des traditions ou des légendes, dans lesquelles sont insérés des messages révolutionnaires. La forme théâtrale qui a remporté le plus grand succès lors des décennies passées est celle du « théâtre du développement », moins impliqué idéologiquement, plus libre par rapport aux formes occidentales, mais également moins lié à la tradition ethnique.

Les thèmes relèvent plutôt des problèmes réels auxquels, après l'exploitation et l'abandon des grandes puissances, l'Afrique se retrouve aujourd'hui confrontée.

Kampala est le siège de nombreuses petites troupes (telles que la Bakayambara Dramactors) dont la production porte sur des sujets qui vont du vol de bétail à l'inflation et au chômage, en passant par l'éducation, les disettes et la santé (en particuliers le sida).

Au Lesotho, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, une troupe itinérante du nom de Marhatoli qui monte des spectacles reposant sur des thèmes tels que le reboisement, les coopératives et la réhabilitation des détenus, connaît un grand succès. Après son accession à l'indépendance en 1980, le Zimbabwe devient une véritable pépinière pour l'expérimentation, l'échange et la collaboration théâtrale panafricaine, favorisée par la politique progressiste du gouvernement.

En 1982, les dramaturges Ngugi wa Miri et Ngugi wa Thiongo sont chargés de présenter aux communautés rurales la pièce The Trial of Dedan Kimathi, inspirée de la vie du leader des Mau-Mau. Au début des années quatre-vingt-dix, le théâtre africain essaie tant bien que mal de continuer à vivre, en dépit de conditions économiques et politiques très difficiles.

De nombreux auteurs contraints à l'exil poursuivent leurs activités loin de leur patrie.

C'est le cas de Wole Soyinka, Ngugi wa Thiongo et Senouvo Agbota Zinsou.

Dans certains pays, le climat politique actuel plus tolérant consent une certaine liberté d'expression.

La fin de l'apartheid en Afrique du Sud, par exemple, a stimulé un renouveau théâtral manifeste notamment dans la programmation du Civic Theatre de Johannesburg, tandis qu'au Zimbabwe, la pièce Workshop Negative (1987) du dramaturge Amakhosi, dans un premier temps très mal reçue et durement attaquée, a fini par être acceptée par les autorités et fait l'objet de reprises régulières. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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