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L'âge d'homme

Publié le 29/03/2011

Extrait du document

fonction sexuelle

   En 1951, dans la pièce de Jean Anouilh, la Répétition, ou l'amour puni, un homme mûr s'adresse à une jeune fille qui ne le prend pas au sérieux :    [...] Je ne suis pas un petit garçon! J'ai fait la guerre, j'avais un canon, un vrai canon. On m'a donné la croix1, comme aux enfants c'est vrai, mais je ne la porte pas. Je donne depuis quinze ans les bals les plus réussis de Paris, — des bals de grandes personnes. Je conduis une automobile. J'ai même couru. J'ai été un temps diplomate et, si j'avais persévéré, je représenterais peut-être la France en ce moment quelque part.    En 1969, le sociologue Lapassade écrit dans l'Entrée dans la vie, pour définir ce qui sépare l'adolescence et la jeunesse de l'âge d'homme et pour illustrer sa thèse de l'exclusion de la jeunesse par les adultes : « L'adulte se définit par la fonction sexuelle et par le travail. «    Vous confronterez ces deux textes et vous essaierez d'en marquer le sens, l'importance et l'actualité.

« problèmes de la jeunesse est : — jeunes/adultes avec la variante : — étudiants/adultes (ou professeurs) Chacune de ces coupures, lorsqu'elle apparaît dans le champ de la pensée, lorsqu'elle fait l'objet d'analyses ou depassions, voire de mots d'ordre (par exemple, contre le pouvoir établi, pouvoir noir, pouvoir étudiant, pouvoir fémininou pouvoir ouvrier) suppose une définition du pouvoir contesté.

Par exemple, le pouvoir capitaliste se définit par lapropriété privée des moyens de production et d'échange, le pouvoir masculin par le monopole (plus ou moins battuen brèche par l'évolution des mœurs) des places, des responsabilités, par une certaine éducation, etc.

Il faut donctenir compte, dans ces définitions, de caractères principaux et de caractères secondaires.

Par exemple, ce quisépare le colonisé du colonisateur, ou la femme de l'homme, c'est, bien entendu, la couleur de la peau ou le sexe,mais c'est aussi et surtout une situation de force, économique et politique.

D'autre part, on peut se demander sicertaines de ces coupures ne renvoient pas à d'autres, plus fondamentales, plus simples (pour reprendre l'exempleci-dessus, colonisateur-colonisé ne renvoie-t-il pas à exploitateur-exploité?).

C'est donc autour de ce problème dedéfinition que tourne le sujet.

Car si une définition est correcte, elle peut être le fondement d'une actionfructueuse; inversement, une action fondée sur une définition erronée ou incomplète se trouve compromise audépart.

Le sujet est donc une excellente occasion de poser à nouveau le problème des relations entre la théorie etla pratique. c) Si les deux textes sont différents par le style, par le type de démarche, et si le problème de la coupure est plusnettement suggéré par le second, ils ont en commun de partir du vécu immédiat : le personnage d'Anouilh se sent,se veut ou se dit adulte parce qu'il a fait un certain nombre de choses; la formule de Lapassade, elle, peut être lue: le jeune, l'adolescent s'éprouve comme tel, comme non-adulte, comme exclu, comme incomplet parce qu'il n'a droitni au travail ni à la fonction sexuelle.

D'où une question importante : le vécu immédiat est-il un fondement sûr pourune analyse d'un problème humain, à plus forte raison pour la formulation d'un jugement et pour la proposition d'uneaction? d) Il faut absolument éviter, avec ce genre de sujet, un péril déjà rencontré : celui qui consiste non pas à analyser et discuter, mais à se raconter.

L'expérience personnelle est certesd'importance pour répondre à la question posée (faute de quoi le sujet demeurerait purement extérieur, alors qu'on acherché, en le proposant, un thème qui concernait — probablement — les élèves), mais elle ne vaut que déjà unpeu dépassée et théorisée. L'essai Introduction 1) Partir d'un lieu commun : quand je serai grand/quand tu seras grand.

Être grand : mirage de la liberté. 2) Mais alors : qu'est-ce qu'être grand? Autre lieu commun : avoir une famille et un métier. 3) Mais derrière famille et métier, il y a deux réalités plus profondes : la sexualité, le travail.

Rappeler ici les textes. Première partie : ce que disent les textes (N.B.

Il s'agit ici de faire deux analyses, comme dans le cas des sujets de type 1, mais plus courtes; l'effort deregroupement des thèmes et des idées, orienté vers la discussion, doit être le même : il ne s'agit pas de résumésqui, eux, suivent le déroulement du texte.) 1) Anouilh.

Être une grande personne (ici : être un homme, équivalence significative?) c'est : — avoir (bien) fait la guerre (et donc avoir eu la croix; valeur du donc?) — avoir une vie sociale brillante (les bals) — conduire (vite : allusion aux compétitions automobiles, qui, comme les bals sont aussi, dans le contexte social dela pièce, plutôt que des épreuves sportives, des réunions mondaines; il s'agit de rallyes, vraisemblablement, plutôtque des Vingt-quatre Heures du Mans...) — avoir fait une belle carrière (distinguée! la diplomatie...) Remarques : 1) Toutes ces activités s'inscrivent dans le cadre d'une vie bourgeoise et luxueuse, légèrement frivole et sceptique.Le texte manque de sérieux, encore plus de gravité.. »

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