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Aimer les mythes, c'est en quelque manière se montrer philosophe ?

Publié le 26/03/2004

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mythes

Le mythe, tout comme la folie, ne peut être interrogé que de l'extérieur. Il faut sortir de la parole fabulatrice pour pouvoir prétendre énoncer sur elle une quelconque vérité. Aussi a-t-on pris l'habitude, depuis Platon, d'opposer mythe et raison, « mythos « et « logos «. Cette opposition se présente sous deux formes : soit le mythe est considéré comme le produit d'une mentalité primitive, irréductible à la logique des peuples civilisés ; soit il est interprété comme une allégorie, un travestissement de la raison dont il faudra chercher le sens caché.  Pour tous cependant, une même origine, une même référence première : les histoires des dieux et des héros de la Grèce antique, autrement dit « la mythologie grecque «. Jean-Pierre Vernant, dans Mythe et pensée chez les Grecs, 1965, illustre la tâche que s'est fixée le XXe siècle à l'égard du mythe : réconcilier mythos et logos, ramener en quelque sorte à la raison la parole fabulatrice. Or généalogiquement, notre rationalité occidentale, affirme Vernant, descend bel et bien de la mythologie grecque, qui instaure entre les dieux du panthéon une stricte hiérarchie, fondée sur des systèmes d'oppositions et de ressemblances qui préfigurent la logique classique.

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