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Alexandre le Grand

Publié le 31/01/2013

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1   PRÉSENTATION

Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.), roi de Macédoine (336-323 av. J.-C.), grand conquérant durant l’Antiquité, dont le règne marque la fin de la période classique grecque et dont l’héritage est à l’aube de la civilisation hellénistique.

2   ALEXANDRE, FILS DE PHILIPPE DE MACÉDOINE

Né à Pella, capitale de la Macédoine antique, Alexandre serait — comme le rapporte la tradition — d’origine divine par son père, le roi Philippe II de Macédoine (descendant mythique d’Héraclès), mais également par sa mère, la princesse Olympias d’Épire (qui aurait pour ancêtre Achille). Grâce au génie de son précepteur, Aristote, qui stimule aussi sa curiosité en sciences, en médecine et en philosophie, il acquiert une solide formation en rhétorique et en littérature ; d’ailleurs, son goût pour les lettres l’amène à apprendre l’Iliade par cœur, et à ne jamais se séparer de son exemplaire de l’épopée homérique. Excellent cavalier (son cheval a pour nom Bucéphale), le jeune prince fait également l’apprentissage de l’art de la guerre, notamment en assistant son père à la bataille de Chéronée, en 338 av. J.-C. Lorsque Philippe de Macédoine est assassiné au cours de l’été 336 av. J.-C., Alexandre monte sur le trône. Le jeune roi de vingt ans élimine immédiatement les éventuels prétendants au pouvoir (son demi-frère nouvellement né et son oncle), avant de marcher sur la Thessalie pour y rétablir la souveraineté macédonienne — des partisans de l’indépendance y ont fait sécession.

Dès la fin de l’été 336 av. J.-C., Alexandre a assis sa position en Grèce et a reçu le commandement des forces grecques, lors de l’assemblée des États réunis à Corinthe (voir ligue de Corinthe). Dès lors, le nouveau souverain de Macédoine se lance dans ses premières campagnes. En 335 av. J.-C., il mène une brillante opération militaire contre les rebelles thraces sur les bords du Danube. À son retour en Macédoine, il écrase la même semaine, près du lac de Prespa, les Illyriens et les Dardaniens qui ont fait sécession, et se dirige en hâte vers la cité révoltée de Thèbes. Il la détruit « au son des flûtes «, n’épargnant que les temples des dieux et la maison du poète Pindare, et réduit en esclavage quelque 30 000 prisonniers.

3   ALEXANDRE, LE CONQUÉRANT DE L’ASIE
3.1   La conquête de la Perse

Au printemps de 334 av. J.-C., Alexandre laisse le gouvernement de la Macédoine à l’un de ses généraux, Antipatros, et part en guerre contre l’Empire perse : commence alors une nouvelle « Iliade «, celle de l’admirateur d’Homère. Entouré de ses meilleurs généraux — Antigonos (futur Antigonos Ier), Ptolémée (futur Ptolémée Ier) et Séleucos (futur Séleucos Ier) —, il traverse l’Hellespont (les Dardanelles modernes) avec une armée de 35 000 hommes. Sur les rives du Granique, près de l’antique cité de Troie, il vainc une armée de 40 000 Perses et, selon la tradition, perd seulement 110 hommes. La légende rapporte qu’ensuite, Alexandre, n’ayant réussi à dénouer le mythique nœud gordien au cours de sa marche en Phrygie, aurait tranché celui-ci d’un coup d’épée — présage à sa destinée asiatique. Poursuivant son avancée vers le sud, Alexandre rencontre la grande armée perse commandée par Darios III, au nord-est de la Syrie. La bataille d’Issos, en 333 av. J.-C., s’achève sur une victoire éclatante d’Alexandre. Coupé de ses bases, Darios III s’échappe vers le nord, laissant sa famille aux mains d’Alexandre — qui la traite avec un royal respect. Le port fortifié de Tyr résiste sept mois durant au siège macédonien, mais Alexandre parvient finalement à prendre la ville d’assaut en 332. Il s’empare ensuite de Gaza puis passe en Égypte, où il est accueilli en libérateur.

À la suite de ces succès, il s’assure le contrôle de l’ensemble du littoral oriental de la Méditerranée. En 332 av. J.-C., il fonde, à l’embouchure du Nil, la cité d’Alexandrie, qui devient bientôt le centre littéraire, scientifique et commercial du monde hellénique. Cyrène, la capitale de l’antique royaume nord-africain de Cyrénaïque, se soumet à Alexandre en 331, ce qui étend les possessions de ce dernier jusqu’à l’empire de Carthage. Au cours du printemps de 331 av. J.-C., Alexandre effectue un pèlerinage au grand temple d’Amon-Rê — dieu égyptien du Soleil que les Grecs identifient à Zeus —, pèlerinage au cours duquel l’oracle reconnaît le nouveau souverain d’Égypte comme le fils d’Amon.

Se dirigeant vers le nord, le Conquérant rassemble ses forces à Tyr et marche sur Babylone avec une armée de 40 000 fantassins et 7 000 cavaliers. Traversant l’Euphrate et le Tigre, il rencontre à nouveau l’armée de Darios III, à laquelle il inflige une cinglante défaite à Gaugamèles, le 1er octobre 331 av. J.-C. ; Darios prend une fois encore la fuite au cours du combat. Peu après, Babylone se rend et Suse, avec ses fabuleux trésors, est conquise. Au milieu de l’hiver, Alexandre force le chemin vers la capitale perse, Persépolis. Après avoir pillé les trésors royaux, il achève la destruction du royaume perse en incendiant la cité. L’assassinat de Darios par l’un de ses satrapes dans les mois qui suivent permet à Alexandre de se considérer désormais comme le légitime dirigeant de l’Empire perse. Il doit néanmoins poursuivre l’assassin de Darios, ce qui l’entraîne aux confins de l’Iran. En 327 av. J.-C., année de son mariage avec Roxane, une princesse orientale, les possessions d’Alexandre le Conquérant s’étendent le long et au-delà du littoral méridional de la mer Caspienne — y compris l’Afghanistan et le Baloutchistan actuels — et, au Nord, en Bactriane et en Sogdiane — Turkestan russe actuel. De fait, il n’a fallu au Conquérant que trois ans, du printemps 330 av. J.-C. au printemps 327 av. J.-C., pour s’emparer de cette vaste contrée.

3.2   La campagne de l’Indus

Afin d’achever sa conquête de l’Empire perse, qui comprend une partie de l’Inde occidentale, Alexandre traverse l’Indus en 326 av. J.-C. et envahit le Pendjab ; mais, parvenus à l’Hyphase (aujourd’hui la rivière Beas), les Macédoniens épuisés se révoltent et refusent d’avancer plus loin. L’armée recule alors jusqu’à l’Hydaspe (aujourd’hui la rivière Jhelum), les hommes construisent une flotte qui leur permet de descendre la rivière — voyage au cours duquel Alexandre affronte et vainc le souverain indien Poros — jusqu’à l’Indus, atteignant son delta en septembre 325 av. J.-C. La flotte gagne ensuite le golfe Persique. Avec son armée, Alexandre traverse le désert jusqu’à Suse, qu’il atteint en 324 av. J.-C. Le manque de vivres et d’eau durant cette marche alourdit encore les pertes humaines et finit d’épuiser les survivants. Alexandre passe alors près d’un an à organiser ses possessions et à achever une étude du golfe Persique en préparation de futures conquêtes. Il arrive à Babylone au printemps de 323 av. J.-C., mais en juin, contracte la fièvre et meurt. À sa mort, son vaste empire se disloque, partagé entre ses principaux généraux. Néanmoins, l’idée d’un empire universel, dirigé par un souverain unique, absolu et divin, est née.

4   L’ŒUVRE POLITIQUE D’ALEXANDRE LE GRAND

De son vivant, Alexandre a déjà la réputation d’un brillant tacticien et d’un grand meneur d’hommes. Courageux et généreux, il peut se montrer cruel et brutal lorsque la politique l’exige ; c’est ainsi qu’il tue de ses mains son ami Clitus ou fait exécuter dans un accès de colère son général Parménion. Persuadé de sa propre divinité, Alexandre cherche à être honoré comme un dieu ; ainsi, peu avant sa mort, il ordonne aux cités grecques de le révérer comme tel.

Selon une école historique, il aurait caressé le projet d’unifier l’Orient et l’Occident dans un empire universel, et pris en ce sens des dispositions pour que 30 000 jeunes Perses apprennent la langue grecque et la tactique macédonienne avant de les enrôler dans son armée. Toujours est-il que, refusant de considérer les Perses comme des Barbares, il adopte pour lui-même leurs mœurs et épouse plusieurs orientales, dont Barsiné (ou Satira, morte v. 323 av. J.-C.), la fille aînée de Darios III, et Roxane (mère d’un fils posthume d’Alexandre, morte v. 311 av. J.-C.). De même, il encourage ses généraux à prendre des épouses perses, notamment à Suse où sont célébrés de massifs mariages macédo-perses.

Afin d’unifier ses conquêtes, il fonde un grand nombre de cités-États — plus de soixante-dix selon Plutarque, dont au moins vingt-cinq du nom d’Alexandrie. Géographiquement et topographiquement bien situées, correctement pavées et approvisionnées en eau potable, ces cités sont autonomes bien que sujettes aux édits royaux. Des nombreux colons s’y établissent, permettant à la culture et à la langue grecques de se répandre dans l’Empire ; cette politique a sans aucun doute favorisé l’apparition d’une langue commune, la koinè. Ainsi donc, Alexandre a étendu très loin l’influence de la civilisation grecque et préparé la voie aux royaumes de la période hellénistique et aux conquêtes de l’Empire romain.

5   LA POSTÉRITÉ D’ALEXANDRE DANS LA LITTÉRATURE

Les Anciens se sont penchés sur la vie et l’œuvre de cet illustre homme de guerre. Le premier est Callisthène, contemporain d’Alexandre et historiographe à sa cour, qui rédige une Histoire fabuleuse d’Alexandre durant les campagnes du Macédonien. Suivent bientôt les récits de nombreux biographes dont les plus reconnus restent ceux d’Arrien (Anabase), de Diodore de Sicile (Bibliothèque historique) et de Quinte-Curce qui romance la vie du Conquérant dans son Histoire d’Alexandre. Pour sa part, Plutarque a consacré une « vie « à Alexandre dans ses Vies parallèles. À la fin du xiie siècle apparaît la première transcription en langue vulgaire des différents récits de la vie du Macédonien, le Roman d’Alexandre, poème anonyme de quelque vingt mille vers en alexandrins.

À l’époque moderne, Jean Racine a créé une tragédie sur les amours conquérantes du Macédonien (Alexandre le Grand, 1665) et, au xxe siècle, le cinéaste grec Theo Angelopoulos a réalisé un long métrage sur le personnage (Alexandre le Grand ou Omegalexandros, 1981).

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