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alsacien (langue) - Langues et Linguistique.

Publié le 07/05/2013

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alsacien (langue) - Langues et Linguistique. 1 PRÉSENTATION alsacien (langue), dialecte allemand du groupe alémanique, parlé en Alsace. L'alsacien est l'un des parlers non romans de France, avec le basque, le flamand, le lorrain germanique et le breton. L'alsacien est probablement la plus vigoureuse des langues régionales de France. 2 PLACE DE L'ALSACIEN DANS L'AIRE LINGUISTIQUE ALLEMANDE L'aire linguistique allemande (elle-même sous-ensemble du domaine germanique) se divise en trois parties : le bas-allemand (néerlandais, flamand, dialectes de l'Allemagne du Nord), le francique, zone intermédiaire, et le haut-allemand (deux tiers sud du territoire germanique) d'où provient l'allemand standard. La division entre les deux principales zones date de la « mutation consonnantique « du haut Moyen Âge (environ VIe siècle). Le lorrain germanique, parlé dans les parties nord et est du département de la Moselle, appartient à la partie francique. En revanche, l'alsacien est une variété d'alémanique, et l'alémanique appartient à la partie appelée haut-allemand. L'alémanique, lui-même divisé en deux zones (haut et bas-alémanique), s'étend sur l'Alsace et sur une grande partie de la Suisse. 3 L'ALSACIEN, L'ALLEMAND ET LE FRANÇAIS Dans les années 1960, une enquête estimait à 80 p. 100 le nombre d'Alsaciens trilingues au sens large (alsacien langue maternelle, connaissance plus ou moins précise du français, allemand écrit connu de façon au moins passive). Le français fut introduit en Alsace au XVIIe siècle avec l'emprise du roi de France sur certains territoires germaniques (traité de Westphalie, 1648) et l'immigration en Alsace de juifs et de huguenots français. Le développement de l'enseignement au XIXe siècle installa le bilinguisme alsacien-français (ouverture d'une école normale à Strasbourg en 1810, enseignement primaire du français en 1833 et en français en 1853). On notera cependant le maintien très tardif (jusqu'au XXe siècle) de situations de monolinguisme dialectal et l'usage d'un français régional très caractérisé. L'allemand est également présent en Alsace depuis longtemps (une loi du 9 thermidor de l'an II, hostile à la langue des « ennemis «, atteste, par exemple, sa diffusion à la fin du XVIIIe siècle). Son histoire est liée à l'histoire politique et à ses aléas : l'allemand langue de l'enseignement primaire en Alsace de 1887 à 1918, « refrancisation « de 1918 à 1940, re-germanisation de 1940 à 1945, suppression totale de l'enseignement de l'allemand de 1945 à 1952. Aujourd'hui, l'importance économique de l'Allemagne (Alsaciens travaillant de l'autre côté de la frontière) et la construction de l'Europe (rôle de Strasbourg) favorisent l'allemand, dont l'enseignement facultatif dans les classes primaires date de 1972. La presse bilingue est cependant en recul. C'est paradoxalement la germanisation de la fin du XIXe siècle qui fit naître une réaction puriste vis-à-vis du français d'Alsace comme acte de résistance politique. Après 1968, certains revendiquèrent le bilinguisme comme élément de l'identité régionale. Le dialecte alsacien reste très vivant, peut-être le plus vivant des parlers régionaux en France ; la progression du français ne lui a guère fait connaître de recul. On nuancera cependant cette appréciation en précisant que les dialectes restent vivants dans l'ensemble des régions germaniques du Sud et que certains d'entre eux semblent être plus vigoureux que l'alsacien : c'est le cas en Suisse alémanique, qui connaît moins de brassage que l'Alsace et évolue vers une diglossie allemanddialecte généralisée. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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